Tout au bout de la péninsule bretonne, très loin vers le Ponant, le cap Sizun, terminé par les pointes du Van, du Raz et l’île de Sein, offre des paysages maritimes qui confinent au sublime. La tempête, l’océan déchaîné et les rochers déchiquetés sont immédiatement convoqués par l’imaginaire et les artistes pour représenter les lieux. Mais ces images aussi réalistes que remâchées masquent d’autres paysages, qui se dévoilent dans les baies comme celle de Douarnenez ou, plus loin des rivages, au cœur des campagnes de la péninsule. Là, il peut s’en trouver de moins rudes et austères car imprégnés du travail et de la présence des hommes qui, avec acharnement, ont construit des chapelles, des moulins, des clochers, des ports et des villages, et continuent de cultiver la terre.
« La route que nous suivions à travers le grand pays nu, était comme suspendue dans l’espace. Son large ruban se dessinait en clair sur un sol décharné dont l’âcre ossature de granit perçait à chaque pas. Des pointes de roches grisâtres crevaient la terre rousse des landes semée d’îlots de bruyère délicatement rosée, d’une fine nuance d’héliotrope. Sur les crêtes lointaines, des silhouettes d’hommes, de femmes, prenaient des proportions quasi-surnaturelles sur le vide prestigieux de l’horizon. Parfois des « brouées » de vent passaient, remuant un air saturé de sel, de saumure marine, d’âcres senteurs – un air trop fort pour des poumons humains.
Et tout à coup, la cassure se faisait, presque à toucher la route, dans l’architecture du paysage ; et c’était dans un éblouissement subit, une brusque ouverture sur l’abîme, sur les solitudes béantes de la mer, sur l’infini. »
Depuis les années 1960, l’urbanisation a eu tendance à s’étirer au sud le long de la route départementale 784 et, plus au nord, autour des petits bourgs parsemant les espaces agricoles. Dans un contexte où la pression foncière est relativement faible, le Conservatoire du littoral a axé ses acquisitions sur la préservation des milieux et la valorisation du patrimoine et particulièrement au sud de la pointe du Raz.
• Les paysages sublimes et emblématiques de la pointe du Raz et l’ile de Sein, emblèmes du Cap Sizun
• Une côte déchiquetée au nord, des paysages littoraux plus variés au sud
• Une campagne bocagère méconnue au patrimoine architectural important
• Des sites très touristiques soumis à une très grande fréquentation, et sensibles à l’érosion
• Une déprise agricole qui menace le maintien de vues dégagées et des plus beaux panoramas
• 9 espaces protégés par le Conservatoire du littoral
• 8 sites classés au titre de la loi de 1930