Paysages

LAC DE PARELOUP

En limite des Causses, le lac de Pareloup est la plus grande des cinq retenues d’eau créées dans les années 1950 dans les paysages du Lévézou, petit massif cristallin austère et arrosé qui sépare les plateaux calcaires des environs de Rodez et de Millau. Sur ce relief aux formes plutôt douces et tabulaires, le barrage a comblé les vallées du Vioulou et celles de nombreux ruisseaux, qui convergeaient dans une cuvette où zones humides et tourbeuses le disputaient autrefois aux landes acides. Les cours d’eau poursuivaient ensuite leur chemin vers le Viaur au nord-ouest du massif, avant de [...] Lire plus

En limite des Causses, le lac de Pareloup est la plus grande des cinq retenues d’eau créées dans les années 1950 dans les paysages du Lévézou, petit massif cristallin austère et arrosé qui sépare les plateaux calcaires des environs de Rodez et de Millau. Sur ce relief aux formes plutôt douces et tabulaires, le barrage a comblé les vallées du Vioulou et celles de nombreux ruisseaux, qui convergeaient dans une cuvette où zones humides et tourbeuses le disputaient autrefois aux landes acides. Les cours d’eau poursuivaient ensuite leur chemin vers le Viaur au nord-ouest du massif, avant de rejoindre plus loin la rivière Aveyron. Le paysage de ce plateau reculé, mis en valeur traditionnellement par la polyculture et l’élevage, a été bouleversé par les barrages et leur fréquentation touristique. L’intensification des cultures et de l’élevage (ovins, bovins) a également modifié l’usage des sols.
Si la qualité des milieux a été mise à l’épreuve par ces pratiques, les paysages n’en ont pas pour autant perdu leurs qualités. Une harmonie certaine se dégage encore des associations subtiles de matières et de couleurs entre prairies et cultures, hêtraies, bocage, champs ouverts et bâti rural traditionnel, qui prennent place sur un socle aux mouvements jamais monotones. Mais la fréquentation du lac, non anticipée, a provoqué des implantations touristiques (campings, cabanes) pas toujours très heureuses. Au sud-est, des champs d’éoliennes ont également, il y a peu, entaché les vues sur le lac. Propriétaire de terrains où dominent prairies permanentes et temporaires, le Conservatoire du littoral travaille à conserver et à restaurer les zones humides et les tourbières. Il vise également à favoriser le développement d’une hêtraie quelque peu relictuelle qui, au croisement des influences atlantiques et méditerranéennes, trouve ici un terrain de prédilection.

Regards d'artistes

"Ruisseau de l’Argiès, Salles-Curan, 1888-1898"
1881Dessin d'Eugène Viala, BNF-INHA, collections Jacques Doucet
« La chaîne centrale reliée au mont Lozère, qui s'élève entre l'Aveyron et le Tarn, pénètre dans le département à l'est de Séverac, et se divise en deux branches, au nœud de la Tausque. Ces branches s'appellent, la première chaîne du Lévezou, la seconde chaîne des Palanges. La chaîne du Lévezou, nue, stérile, couverte de landes, suit la direction du Tarn, pour aller rejoindre, entre Saint-Sernin et Coupiac, les montagnes de l'Albigeois. Son point culminant est le Signal du Pal (1 116 mètres), qui domine la source du Viaur. Entre Saint-Bauzély et Salles-Curan se dressent des sommets dont [...] Lire plus

« La chaîne centrale reliée au mont Lozère, qui s'élève entre l'Aveyron et le Tarn, pénètre dans le département à l'est de Séverac, et se divise en deux branches, au nœud de la Tausque. Ces branches s'appellent, la première chaîne du Lévezou, la seconde chaîne des Palanges. La chaîne du Lévezou, nue, stérile, couverte de landes, suit la direction du Tarn, pour aller rejoindre, entre Saint-Sernin et Coupiac, les montagnes de l'Albigeois. Son point culminant est le Signal du Pal (1 116 mètres), qui domine la source du Viaur. Entre Saint-Bauzély et Salles-Curan se dressent des sommets dont l'altitude varie entre 1 089 et 1 099 mètres. À Millau, l'altitude est moindre : la belle cime du Puech d'Ondon n'a que 885 mètres. Les contreforts que le Lévezou envoie entre le Tarn, l'Aveyron et le Viaur descendent à 900 et même à 800 mètres. Les vallées qui coupent cette chaîne sont très profondes, aussi les bords du Viaur présentent-ils des paysages d'un grand caractère. »

Adolphe Joanne

Evolution de l'urbanisation

Emprise du lac de Pareloup.

L’emprise du lac telle qu’elle s’impose aujourd’hui a été reportée sur la carte d’État major datant de fin du XIXe siècle. Le barrage a profondément transformé le paysage et la morphologie du plateau du Lévézou. Des hameaux et des moulins ont été submergés et le lac a pris la place d’une large cuvette où confluaient nombre de ruisseaux. La physionomie large et évasée du plan d’eau et des bords s’explique par cette morphologie de socle granitique.

Carte des paysages

  • Picto Pano paysage

    • Une des 5 retenues d’eau qui s’égrènent du nord au sud dans le paysage des monts du Lévézou

    • 107 km de rives lacustres entre causses et Rouergue

    • Un paysage bucolique de haut plateau granitique alliant belles hêtraies et espaces cultivés et pâturés (ovins, bovins)

    • Des éminences (puechs) à proximité des rives permettant de belles vues sur le lac et le paysage alentour

  • Picto Pano menace

    • Des rives du lac dévalorisées par des équipements touristiques (campings, cabanes) qui se sont développés de manière anarchique
    • Au sud, un champ d’éoliennes à l’impact paysager important
    • Une baisse de la qualité des eaux de rivière (eutrophisation)
    • Une forte diminution des zones humides, drainées pour la culture

  • Picto Pano protection

    • 2 sites d’intervention du Conservatoire du littoral

    • 2 sites d’intervention du Conservatoire du littoral

Séquences paysages

  • Des rives ouvertes sur un plateau bocager et forestier
    Des rives ouvertes sur un plateau bocager et forestier
  • Un rivage construit et exploité pour l’énergie et les loisirs
    Un rivage construit et exploité pour l’énergie et les loisirs