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Dessiné par les reliefs imposants des massifs des Bornes et des Aravis à l’est, ainsi que des Bauges à l’ouest, le lac d’Annecy constitue un événement paysager parmi les plus attachants de Haute-Savoie. Au nord, la ville d’Annecy, riche de son patrimoine architectural et urbain, de ses canaux et de ses ambiances de villégiature, occupe la rive la plus ensoleillée. Elle commande le « Grand lac », qui s’étend jusqu’à la presqu’île de Duingt à l’ouest, et le roc de la Chère à l’est. Au sud, le « Petit lac », dont les versants moins favorables à l’occupation humaine sont restés généralement plus naturels, est aussi rendu souvent inaccessible en raison d’une forte privatisation des rives. Les paysages de ce grand lac d’origine glaciaire bénéficient de représentations très valorisantes et d’une place de choix dans l’imaginaire collectif. Ils sont aussi en profonde mutation car soumis à de fortes pressions urbaines et touristiques. Sur des rives déjà très construites, les espaces naturels et agricoles, très convoités, sont difficiles à préserver, même si le Conservatoire du littoral, l’État et les collectivités locales travaillent conjointement à conforter les protections existantes (réserves naturelles, sites inscrits, sites classés…) et à limiter, autant que possible, leur régression.
« […] et en fin de compte vous voici au but principal de la promenade – le lac d’Annecy. C’est une révélation, c’est un miracle. Il est tellement enchanteur que vous en avez les larmes aux yeux. C’est-à-dire qu’il vous touche de la même manière que le fait tout ce qui est parfait – la musique parfaite, l’éloquence parfaite, l’art et la joie parfaits, le chagrin parfait. Il s’étend sous le soleil caressant, bordé de montagnes majestueuses, un plan d’eau rayonnant d’un bleu on ne pourrait plus divin. Ses eaux comprennent tous les bleus, d’un bleu à peine visible et qui se détecte seulement à l’ombre d’un rocher surplombant, qui va croissant mais très doucement, de plus en plus bleu pour devenir enfin ce profond et splendide bleu méditerranéen si beau qu’il risque de vous briser le cœur ! »
1956
2016
L’urbanisation s’est densifiée sur les rives du lac d’Annecy et fortement développée au-delà, sur les plaines, depuis la fin des années 1950. Ici, sur la partie plane du bassin, à Saint-Jorioz sur la rive occidentale, les prairies et les parcelles cultivées ont laissé place à un étalement urbain qui ne ménage désormais que peu d’espaces naturels d’envergure. La conurbation est ainsi entièrement constituée entre Sevrier et Duingt, dont les extensions atteignent le pied de la montagne du Semnoz. Sur la rive orientale, Menthon-Saint-Bernard et Talloires se sont aussi largement étendues. Sur les deux portions de rives urbaines, deux coupures naturelles ont été préservées : le Roc de la Chère à l’est et le Marais de l’Enfer (ancien marais alluvial), tous deux protégés par le Conservatoire du littoral.
• Entre le massif des Bauges à l’ouest et celui des Bornes à l’est, un grand lac d’origine glaciaire de 15 km de longueur et 3 km de largeur
• Des ambiances boisées dominantes sur les versants, avec en arrière-plan des horizons pittoresques de sommets alpins
• Une partie nord (le Grand lac) très urbanisée, une partie sud (le Petit lac) plus sauvage et préservée
• Au nord du lac, les paysages urbains patrimoniaux du vieil Annecy et de son agglomération (plus de 200 000 habitants)
• Une pression urbaine importante sur les espaces agricoles et naturels, de plus en plus résiduels
• Des zones humides en régression en raison de la régulation artificielle du niveau des eaux du lac
• Des accès difficiles au lac du fait de la privatisation généralisée des rives
• Une nécessité de créer un réseau continu d’espaces naturels permettant de préserver des vues sur les paysages du lac et des monts, ainsi que des possibilités de déplacements continues sur les rives et entre le lac et les reliefs alentour
• 2 réserves naturelles ; un site inscrit, 5 sites classés au titre de la loi de 1930 ; 1 Parc naturel régional (PNR du massif des Bauges) ; 9 espaces protégés par le Conservatoire du littoral
