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Sur 18 km de longueur dans un axe rectiligne nord-sud, le lac du Bourget occupe la vaste dépression creusée par un ancien glacier qui, jusqu’à il y a environ 19 000 ans, descendait les pentes des Alpes toutes proches. Il est le plus grand lac glaciaire du territoire français, le Léman n’étant qu’en partie situé en France. Aujourd’hui, l’étendue d’eau, cadrée par les reliefs plissés du Jura, structure autour d’elle des paysages naturels d’une grande intensité, que les routes en balcon à mi-pente font découvrir dans leur diversité. Les coteaux raides et boisés, pouvant dominer de plus 700 m la surface de l’eau, ne s’éloignent guère des rives qu’aux extrémités nord, sud et autour d’Aix-les-Bains, ménageant globalement peu d’espaces constructibles autour du lac. Si les marais et la forêt de Chautagne prolongent les paysages humides et lacustres vers le nord, les ambiances urbaines et périurbaines s’imposent au sud-est autour de l’agglomération aixoise, au sud près du Bourget-du-Lac et de l’aéroport de Chambéry. Convoités pour l’urbanisation et les loisirs, les espaces naturels et agricoles en bordure des rives sont en régression malgré la protection de l’État et du Conservatoire du littoral, qui agit en priorité pour la préservation des zones humides et la remise en exploitation des friches agricoles.
« […]
Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !
Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.
Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.
Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé ! »
1950
2017
Depuis les années 1950, les évolutions sont assez limitées. Les plus importantes concernent la densification des constructions de l’agglomération d’Aix-les-Bains, qui longe la rive sud du lac. Plus au nord, au-delà de Brison-Saint-Innocent sur la rive orientale et de Bourdeau sur la rive occidentale, la raideur des versants a interdit un développement urbain trop important ; les paysages y ont peu évolué. Tout au nord, les marais de Chautagne ont eu le même rôle protecteur vis-à-vis de l’urbanisation.
• Dans l’avant-pays alpin, en limite sud du Jura, le plus grand lac glaciaire français : 18 km de longueur sur environ 2,5 de largeur
• Des contrastes remarquables entre les versants abrupts, boisés et sauvages (particulièrement sur la rive nord-ouest) et des espaces urbains et périurbains concentrés sur la moitié sud de la rive orientale (Aix-les-Bains)
• Des villages installés près des rives quand le relief le permet
• De beaux motifs bâtis (abbaye royale de Hautecombe, château de Châtillon) en avancée sur l’eau
• De nombreux belvédères à partir des routes en balcon, des chemins de randonnée et des sommets
• Des horizons de hauts sommets alpins
• Une pression urbaine (habitat et loisirs) importante, menace pour les espaces naturels et agricoles
• Un site inscrit couvrant une part importante du lac ; 19 espaces protégés par le Conservatoire du littoral ; 1 réserve naturelle (RN des marais de Lavours)
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