LANDES DE PLOUMANAC'H

Carte d'identité du site

Commune(s) PERROS-GUIREC (22)

Surface protégée : 35.03 hectares

Unité littorale : TREGOR-GOELO

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Unité littorale

Les chaos granitiques de Ploumanac’h donnent à son littoral le relief d’une terre de légendes où d’étranges formes sorties des rochers racontent leur histoire. Sur la façade maritime comme vers l’intérieur, la pierre rose déploie ses rondeurs aux proportions colossales où cuvettes et rigoles se sont creusées au fil du temps. Venue des profondeurs de la terre sous forme de magma il y a 300 millions d’années, cette roche resta longtemps prisonnière sous la chaîne hercynienne. Un lent refroidissement s’en suivit, provoquant rétractions puis fissures. Une fois les hautes montagnes érodées, la poche de granite apparut à l’air libre. Eau, soleil, sel et gel élargirent ses multiples fentes jusqu’à détacher des blocs monumentaux. Cette altération forma, au cours des temps géologiques, des arènes granitiques à gros grains. Elles s’accumulèrent en sols côté terre et se mélangèrent aux plages côté mer. Dans cet univers dominé par le minéral, les atmosphères sont changeantes. Au moment des tempêtes, les forces en présence sont considérables. Les houles, appuyées par des vents pouvant atteindre 150 km/heure, frappent de plein fouet les côtes exposées. Les falaises sont rabotées. Particules de loess et cailloutis de “head” sont arrachés au continent. Les mastodontes de pierre, impassibles devant l’adversité, résistent. À ces moments, il ne fait pas bon être dehors. Quand se dissipe la colère des éléments, de nouvelles lumières éclairent les paysages alentour. Couleurs et contrastes évoluent au gré du vent. Alors que l’eau ruisselle encore sur les courbes des roches nues du bord de mer, les pelouses maritimes et les landes rases s’étalent jusqu’à la limite des embruns, enserrant des rochers épars recouverts de lichen gris, jaunes et ocres. Vers l’intérieur, les graminées ondulent, comme bercées par le chant retrouvé des grillons. Le printemps venu, l’odeur de l’ajonc, dardé par les rayons du soleil, se répand dans l’atmosphère. Dans les dépressions aux sols plus profonds, la végétation a quitté ses allures prostrées pour s’épanouir en fourrés protecteurs et en bosquets littoraux.

La flore

À Ploumanac’h, de nombreuses algues parsèment l’estran. Selon qu’elles soient battues par la houle ou abritées dans les criques, elles présentent de multiples espèces. Le varech vésiculeux affectionne les eaux moyennement agitées. Une longue laminaire, le Baudrier de Neptune, préfère les chenaux sableux où s’écoulent lentement les flux de marées. La végétation terrestre commence aux limites hautes des pleines mers. Du côté d’Ar Skevell, arroches du littoral, bettes et matricaires maritimes poussent sur les laisses de mer constituées de débris animaux et végétaux. Sur les falaises de la côte, les communautés des fissures et des corniches se sont installées en pionnières. Grâce à leurs longues racines, cristes marines et spergulaires des rochers s’insinuent en force dans les moindres interstices. Au bord des falaises, arméries, cochléaires et silènes colorent de leurs teintes roses et blanches les pelouses maritimes. Ici, les landes sont multiples. Couvertes d’ajoncs de Le Gall, de bruyères cendrées et de callunes, elles se présentent rases et sèches. Leur configuration en coussinet témoigne des assauts du vent. Molinies et bruyères à quatre angles annoncent la présence de sols plus humides. Pour le plus grand bonheur des passereaux, fougères, genêts et ronces se sont implantés sur les sols plus profonds naguère cultivés. Ils forment d’épais abris. Le trèfle occidental, d’un intérêt majeur pour le botaniste, peu pousser en toute quiétude sur les pelouses. Ici, les lapins sont une denrée rare.

La faune

Chaque habitat abrite une faune spécifique. Sur la grève entre le Ranolien et Pors Rolland, les tournepierres à collier déplacent cailloux et coquilles de leur bec noir. Dans un tout autre milieu, pour observer et se sécher, les cormorans huppés se perchent sur les hauts promontoires des chaos rocheux. Goélands argentés et marins planent et clament de leur cri puissant le long des rivages alors que vers le large, dans des plongés vertigineux, les sternes Pierregarin s’enfoncent sous les vagues à la recherche de petits poissons. La proximité des sept îles apporte son cortège original. Les fous de bassan viennent pêcher le long des côtes tandis que les phoques gris fréquentent chenaux et anses. Chaque année, des bandes de marsouins chassent le long du littoral. Plus discrets parce que petits et furtifs, les oiseaux des landes n’en sont pas moins étonnants. Le traquet pâtre se tient bien droit sur les buissons. De son “ouis, trèc-trèc” au son de castagnettes, il semble constamment donner l’alarme. À quelques pas de là, la linotte mélodieuse, entre deux vols onduleux, se pose aux sommets des ajoncs et entonne les notes pures de son gazouillis musical. S’il y a des traquets, c’est que les insectes ne sont pas loin. De pelouses en landes, des papillons, telle l’amaryllis ou l’agreste, butinent tandis que grillons champêtres et criquets des pins font chanter leurs élytres.

Ploumanac’h, victime de sa beauté et de son succès depuis des dizaines d’années, subit un piétinement intensif sur ses secteurs les plus côtiers.
Le site, acquis par le Conservatoire du Littoral depuis 1986 et géré par la commune de Perros-Guirec, fait l’objet d’un programme de reconquête des pelouses littorales et des landes rases dégradées. Selon les endroits, les techniques employées sont différentes.
Sur les plans inclinés, des barrières végétales appelées fascines sont implantées en travers des lignes de pente de façon à freiner l’érosion par ruissellement. Dans les secteurs fortement érodés où la roche décomposée a remplacé la terre végétale, des filets de jute sont posés. De larges zones mises en “défens”, entourées de ganivelles ou de fils d’acier, se régénèrent progressivement. Vers l’intérieur, la déprise agricole règne depuis une cinquantaine d’années.
Des essences locales dominantes, telle la fougère, envahissent les anciennes parcelles et bouleversent les équilibres.
Pour éviter la fermeture du paysage et préserver la diversité des milieux, des chantiers de coupe, d’étrépage et de fauche sont pratiqués. Le travail accompli commence à porter ses fruits. Cependant, sans le concours actif de chacun, ces efforts peuvent rester insuffisants. Le simple respect des cheminements tracés et des zones protégées contribue à la réussite de ces actions.

Retrouvez le plan de gestion simplifié ici

Selon la légende, Saint-Guirec, arrivé d’outre-manche au VIe siècle pour évangéliser la Bretagne, débarqua sur un rocher. Un siècle plus tard, pour célébrer cet événement, un oratoire fut bâti sur la plage qui porte encore de nos jours ce nom d’origine celte. Façonné dans le granite, il évoque un savoir-faire que de nombreuses générations de bâtisseurs se sont transmis pour construire plus tard moulin à marée, phare, fontaine, poudrière et cabane de douaniers qui représentent le patrimoine des côtes de Ploumanac’h. Toutes les constructions bordant la mer ne se firent pas de main d’homme. Parmi les chaos rocheux, cachées sous la végétation, l’on rencontre d’étranges petites habitations troglodytes où vécurent des familles. Omniprésents sur le site de jour comme de nuit, ces habitants pauvres des côtes bretonnes ressentirent sans doute mieux que quiconque les vents piquants d‘est et caressants d’ouest. Au début du XXe siècle, les hommes du pays sont souvent pêcheurs alors que leurs femmes cultivent pommes de terre et céréales dans de petites parcelles. Des talus, construits avec des pierres et des débris végétaux, enserrent les landes où, tous les sept ans, les ajoncs sont fauchés pour les besoins du fournil du boulanger. Près de la mer, là où les bruyères abondent, on extrait des mottes qui serviront de combustible après séchage. À la fin de la guerre 1939-1945, les terres s’enfrichent. Ronces et fougères gagnent du terrain. L’on passe progressivement de la pêche et de l’agriculture littorale à une économie de tourisme. Aujourd’hui, les silhouettes des caseyeurs parcourent toujours les côtes en quête de crustacés

Commune de Perros-Guirec
Mairie
Place de l’Hôtel de Ville
BP 147
22700 PERROS-GUIREC
Tél. : 02 96 49 02 49
Email : mairie@perros-guirec.com
Site Internet : www.perros-guirec.com

Maison du littoral
chemin du phare
Email : lamaisondulittoral@perros-guirec.com
Tél. 02 96 91 62 77
Site Internet : ville.perros-guirec.com/maison-du-littoral

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