TAMARICCIU

Carte d'identité du site

Depuis la route, le site de Tamaricciu s’offre aux regards tel un petit paradis méditerranéen : une plage de sable blanc entourée de rochers d’où émergent de belles silhouettes de pins parasols, en contrebas de pentes couvertes d’un maquis serré. L’image est idyllique, avec en point de mire, au lointain les silhouettes des îles Cerbicale découpées sur l’horizon. Le cœur de ce petit site est une pointe rocheuse de porphyre rouge, la Punta Columbara, sur laquelle sont adossées les extrémités de deux grandes plages de sables très fins : la plage de Palumbaggia et la plage de Tamaricciu-Acciaju.

Au nord-est, les dunes fixées par des pins parasols et des genévriers de Phénicie s'élèvent jusqu'à 12 m d'altitude, dominant une petite zone humide entourée de roseaux, de joncs et de tamaris.

Au Nord de Tamaricciu, la « plage des Lumière » est ainsi nommée car la famille des frères Lumière (Auguste et Louis, les pionniers de la photographie) y avait une maison toute proche.

Habitats et Flore

La Punta Columbara est couverte d’un maquis dense issu de la recolonisation végétale qui a suivi l’incendie de 1991. Ce maquis encore bas est un odorant mélange de cistes de Montpellier à la fleur blanche et genévriers à gros fruits. Les longues lianes de salsepareille y fleurissent de jaune à l’automne. Les chaos rocheux hébergent la criste marine et le si rare silène velouté, endémique de Corse et Sardaigne, dont la feuille si douce contraste avec la rugosité du granite.

Les fonds sableux sont couverts d’herbiers de Posidonie tandis que les fonds rocheux sont le domaine des algues, cystoseires brunes près du rivage et acétabulaires vertes aux longues tiges terminées par un disque, dans les profondeurs constamment immergées.

Faune

L’observateur attentif pourra voir le grondin volant traverser les massifs de posidonies, toutes nageoires déployées, telles de grandes ailes bleues. Dans le dédale rocheux, le crénilabre paon mâle fabrique des nids d’algues pour que sa femelle vienne y déposer ses œufs.

Parmi les visiteurs et visiteuses du site, il en est une qui a laissé de grands souvenirs : une tortue caouanne, tortue marine menacée dont la reproduction n’avait jamais été prouvée en Corse, et qui vint pondre sur la plage « des Lumières », juste au nord de Tamaricciu en 2002.

La dune fossile de Tamaricciu est objet de toutes les attentions. Très vulnérable à l’érosion, son existence était menacée par une fréquentation anarchique de piétons et véhicules à moteurs. Une grande opération de restauration de la dune fossile a été menée pour y rétablir la diversité biologique : nettoyage des plantes invasives, pose de ganivelles et replantation d’espèces indigènes. À partir de graines récoltées sur le site, genévriers de Phénicie, arbousiers, lentisque, genévrier à gros fruits, armérie piquante et silène velouté ont été replantés.

L’enjeu principal est de fixer la dune, au moyen de ganivelles et d’espèces stabilisatrices, en particulier l’armérie piquante et l’oyat.

Dans tout l’extrême sud de la Corse (communes de Porto Vecchio, Bonifacio, Figari, Pianottoli-Caldarello, Monaccia d’Aullène), les protections terrestres du Conservatoire (4000 ha) sont complémentaires de la préservation assurée en mer et sur les îlots par la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (80 000 ha). Ce vaste ensemble préservé s’inscrit dans le cadre transfrontalier du GECT-Parc Marin International dont fait aussi partie le Parc national de l’Archipel de la Maddalena en Sardaigne.

C’est l’Office de l’Environnement de la Corse (par délégation de la Collectivité de Corse) qui gère le domaine du Conservatoire du littoral, conjointement avec la réserve naturelle, assurant ainsi une gestion intégrée terre-mer.

Tamaricciu est une grande dune fossile menacée par les vents et la mer : son sable a été déposé par les glaciers il y a plus de 10 000 ans. Loin de tout fleuve qui pourrait engraisser le site, celui-ci est voué à s’éroder sous les assauts des vagues et des tempêtes.

En 1991, un incendie a ravagé la quasi-totalité du site, détruisant les boisements où se mêlaient chênes verts, chênes lièges, genévriers de Phénicie et pins parasols. Un beau massif de chêne vert a échappé à l'incendie, ainsi qu’un grand pin parasol, dressé sur une rotonde, en bord de mer : il est devenu l’image idyllique et emblématique de ce site si proche de Porto-Vecchio.

Tamaricciu tient son nom du tamaris d’Afrique, espèce protégée qui orne les pourtours de la petite zone humide de l’arrière-dune, et que l’on reconnaît à son feuillage très fin et a floraison rose au printemps.

Un petit stationnement en amont du site permet d’accéder à la petite boucle d’une heure qui fait le tour de la pointe par le sentier littoral, traversant différentes ambiances, maquis, rochers, plages.

Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.

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