CAMARGUE GARDOISE

Carte d'identité du site

Commune(s) AIGUES-MORTES (30), LE GRAU-DU-ROI (30), SAINT-LAURENT-D'AIGOUZE (30)

Surface protégée : 966.92 hectares

Unité littorale : CAMARGUE GARDOISE

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Unité littorale

A 5 kilomètres à l’Est de la ville d’Aigues-mortes, sur la commune de Saint-Laurent-d’Aigouze, le domaine du Canavérier étend ses 700 hectares de milieux naturels et cultivés à l’interface entre Camargue fluvio-lacustre et Camargue laguno-marine.

Le vocable de Canavérier serait dérivé de Canavero, ancien terme local désignant plusieurs espèces de hautes graminées inféodées aux zones humides. Le toponyme rend bien compte des formations végétales caractéristiques du domaine, qu’il s’agisse des immenses roselières à Roseau commun (Phragmites australis) occupant les dépressions en eau, ou des peuplements de Canne de Ravenne (Erianthus ravennae), dont les longs plumets coiffent les buttes sableuses, au nord du site.

Selon le gradient topographique et l’influence plus ou moins grande du sel, les espaces naturels du domaine voient se succéder de petits bois de frênes du Midi (Fraxinus angustifolia) et de figuiers (Ficus carica), des fourrés de Pistachier (Pistacia lentiscus) et de Filaire (Phillyrea angustifolia), des prés salés, des sansouires et steppes salées et, aux points bas, de grands étangs saumâtres peu profonds où prospèrent les herbiers aquatiques.

Les terres agricoles occupent le tiers sud du domaine et témoignent, avec le vaste réseau de diguettes, rigoles, canaux et chemins qui parcourent l’ensemble du site, de son artificialisation au cours du siècle dernier.

Endigué et poldérisé, le Canavérier est irrigué par les eaux du petit Rhône, via les canaux de la Divisoire et du Bourgidou.

La richesse et la diversité des habitats, de sa faune et de sa flore valent au Canavérier son inclusion dans la ZNIEFF « Camargue gardoise » n°910011531 et les sites Natura 2000 « Petite Camargue » (SIC FR9101406) et « Petite Camargue laguno-marine » (ZPS FR9112013).

Le site du Canavérier joue un rôle important pour la conservation d’habitats naturels reconnus d’intérêt communautaire, tout particulièrement les prés salés, les steppes salées à saladelles, les gazons méditerranéens amphibies et les communautés à characées des eaux basiques. Ces dernières forment sur le fond des pièces d’eau des tapis particulièrement étendus, composés de 11 espèces de characées différentes, dont Chara baltica, qui développe ici des peuplements parmi les plus prospères de Camargue.

De premiers inventaires de flore réalisés en 2018 ont d’ores et déjà permis de recenser 24 espèces de plantes patrimoniales. Parmi celles-ci, trois bénéficient d’un statut de protection national :

- La Scorzonère à petites fleurs (Scorzonera parviflora), une plante herbacée à fleurs jaunes peu spectaculaires, dont il a été découvert une centaine de pieds au sein des prés salés à Jonc maritime (Juncus maritimus). En France, cette espèce n’est actuellement connue que de quelques rares localités des départements de l’Hérault, du Gard et des Bouches-du-Rhône,

- les Saladelle de Girard (Limonium girardianum) et Saladelle de Provence (Limonium cuspidatum), espèces typiques des dépressions sableuses et sansouires inondées en hiver et desséchées en été, qui comptent sur le site des dizaines de milliers d’individus.

Le domaine abrite également des centaines de milliers de spécimens de Riella cossoniana, une minuscule (1 à 3 cm de haut) hépatique aquatique (sorte de mousse) des eaux temporaires et légèrement saumâtres, dont seuls quatre sites de présence sont actuellement connus en France.

En ce qui concerne la faune, ce sont incontestablement les oiseaux qui font la richesse du domaine. Au printemps, les grandes roselières abritent toute la gamme des espèces paludicoles, parmi lesquelles le Butor étoilé (Botaurus stellaris) - avec 2 mâles chanteurs en 2018 -, le Héron pourpré (Ardea purpurea) - avec ponctuellement plus de 60 couples nicheurs -, la Lusciniole à moustaches (Acrocephalus melanopogon), la Panure à moustaches (Panurus biarmicus) et le bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), qui comptent des dizaines de couples.

Les îlots de nidification abritent plusieurs dizaines de couples de Sterne pierregarin (Sterna hirundo), de Mouette rieuse (Larus ridibundus), d’Echasse blanche (Himantopus himantopus) et de Canards de diverses espèces.

En hiver, le Canard souchet (Anas clypeata), la Nette rousse (Netta rufina) et la Sarcelle d’hiver (Anas crecca) se remisent par centaines ou milliers sur les pièces d’eau.

Les marais du domaine accueillent aussi de façon régulière plus d’un millier de Flamant rose (Phoenicopterus ruber) et les terres agricoles jusqu’à 1 500 individus de Grue cendrée (Grus grus).

Avec l’aide de la Région Occitanie, de l’Agence de l’Eau RM&C et du Conseil Départemental du Gard, le Syndicat Mixte de protection et de gestion de la Camargue Gardoise assure la rédaction du plan de gestion et sa mise en œuvre, en lien avec le Conservatoire du littoral.

Les principaux enjeux mis en évidence lors de la phase de diagnostic portent sur la reconversion des terres agricole en un projet d’agroécologie, la gestion de l’eau, la restauration des habitats naturels dégradés et le contrôle des espèces végétales envahissantes, dans une perspective de long terme prenant en compte les conséquences du changement climatique.

Désormais, la définition du projet de gestion des sites placés sous la responsabilité du Conservatoire du littoral s’oriente vers plus de « naturalité » et s’appuie sur la résilience et la capacité des écosystèmes à s’auto-organiser, pour une gestion sobre et adaptative des espaces naturels, à des échelles fonctionnelles.

D’un point de vue géomorphologique, le Canavérier constitue la partie ouest de la cuvette du Lairan. Cette dépression lagunaire de plus de 2 500 hectares est enserrée entre le cordon des sables de Montcalm et les cordons d’embouchures fossiles des paléochenaux du Rhône du Daladel (au nord) et du Rhône de Peccais (au sud). L’ensemble est de formation récente, entre 1720 et 1065 avant aujourd’hui. Au nord du domaine, les cordons littoraux reliques formés par le Rhône du Daladel, témoins biens visibles de la dynamique fluviale passée, se présentent sous la forme de flèches sableuses successives, discontinues et recourbées.

Dans le courant du 20e siècle, le domaine a connu d’importantes modifications. En 1965, l’édification d’une digue dans sa partie est l’a hydrauliquement isolé du reste de la cuvette du Lairan, alors dévolue à la culture du sel. Cet endiguement a permis de drainer, de niveler et d’aménager 230 hectares de terres pour la culture du riz. Le reste du domaine a également été subdivisé en plusieurs casiers hydrauliques indépendants, permettant une gestion différenciée des marais pour la chasse au gibier d’eau. Le Canavérier a été pâturé par une manade de taureau Camargue jusqu’en 2006 ; l’abandon du pâturage à depuis conduit a un embroussaillement relatif des prés salés et des montilles.

En 2015, le Conservatoire du littoral s’est porté acquéreur du site pour en assurer la protection définitive et engager avec le Syndicat Mixte de Protection et de Gestion de la Camargue Gardoise, une gestion garante de la préservation de la biodiversité et des paysages.

Le Canavérier n’est actuellement pas accessible au grand public. Les modalités d’ouverture du site seront envisagées dans le cadre de l’élaboration du plan de gestion.

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