SILLON DE TALBERT

Carte d'identité du site

Commune(s) PLEUBIAN (22)

Surface protégée : 200.89 hectares

Unité littorale : TREGOR-GOELO

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Unité littorale

Modelé par les forces conjuguées de la houle et des courants des estuaires du Trieux et du Jaudy, le Sillon de Talbert s’élance en mer sur près de 3 km. Cette flèche littorale, constituée d’un cordon de galets gigantesque, figure parmi les plus importantes d’Europe. Autrefois reliée aux îlots d’Olonne, sans cesse en mouvement, elle évolue au gré des flux et de la ressource en sable et galets. Telle une langue minérale à l’extrémité libre et courbe, elle présente un foisonnement de couleurs dû aux millions de pierres arrondies qui la composent. Baignée à chaque marée, brassée puis fixée en lignes ondulées, elle est de ces créations naturelles qui touchent à l’absolu. Il suffit d’écouter, les yeux fermés, le tonnerre d’applaudissements des galets traversés par les vagues pour s’imprégner de ce lieu unique. Un vaste platier rocheux borde le sillon au nord-ouest. Découvert, il apparaît tel un immense dédale au travers duquel s’insinuent à chaque marée les eaux marines. À l’extrémité du cordon, isolé par des courants violents, se déploie le paysage féerique de l’archipel d’Olonne. Morgane la fée et le roi Arthur en firent un temps leur champ d’amour. Bien que proche du continent, parsemé d’îlots, hérissé de chicots granitiques et parcouru de queues de comète, il est d’une accessibilité dangereuse où le profane prend le risque de se perdre et d’être pris par la marée.

La flore

Entouré d’estrans sableux et rocheux, le site du Sillon de Talbert dispose d’un peuplement d’algues exceptionnel. 400 espèces ont été recensées sur ce secteur qui constitue le plus important champ d’algues d’Europe. Ici, le marnage est l’un des plus forts du littoral breton et tous les étages marins se découvrent à marée basse. Algues brunes, vertes, rouges et bleues y abondent. Elles doivent leurs colorations originales à divers pigments destinés à capter la lumière en fonction de la profondeur des eaux. La végétation dunaire, présente à l’entrée du sillon, se mélange par endroits à d’autres espèces apparues du fait de l’activité goémonière. Ainsi chardons bleus et oyats, hôtes typiques des dunes, côtoient bettes, matricaires et ravenelles maritimes. Sur la levée de galets, au niveau des laisses de haute mer, pousse l’arroche de Babington aux feuilles farineuses et rougeâtres. Le chou marin colonise de sa souche puissante et profonde les sols squelettiques du haut de cordon. Très présent à l’extrémité du sillon, il contribue à fixer les formations de galets. Les anses de Mer Melen et de la Petite Grève accueillent des espèces pionnières des vases salées telles la spartine anglaise et la salicorne tandis que sur les prés-salés du haut de schorre, dominent les fourrés à obiones.

La faune

Du Sillon de Talbert à l’archipel d’Olonne, s’étendent de vastes territoires dont nombre d’oiseaux prennent possession tout au long de l’année. Avec près de 9000 individus, les limicoles constituent la plus grande famille présente sur le site durant l’automne et l’hiver. Bécasseaux, barges, courlis, chevaliers, pluviers, huîtriers-pie, gravelots et tournepierres s’y répartissent selon les différents milieux. Les bernaches cravant, petites oies venant de la toundra sibérienne, s’y rassemblent par centaines à l’approche de l’hiver. D’une belle diversité, l’avifaune présente toute une gamme de comportements et d’adaptations. Dès le printemps, les sternes naines, revenues de leur hivernage d’Afrique, nichent en petites colonies éparses dans les dépressions de sable et de galets. Avec une vingtaine de couples en moyenne, la population du Sillon de Talbert, bien qu’apparemment restreinte, totalise la moitié des effectifs présents en Bretagne. C’est dire toute la fragilité de cette espèce qui, comme les gravelots, compte sur le mimétisme de ses oeufs pour échapper aux prédateurs. Les sternes Pierregarin fréquentent également les lieux. Avant l’accouplement, le mâle pêche un petit poisson qu’il offre à sa compagne en guise de présent nuptial. La femelle, à ce moment, adopte l’attitude des jeunes réclamant leur nourriture. Grands gravelots et gravelots à collier interrompu se nourrissent de vers, de crustacés et de mollusques. Qu’une tempête déplace leurs oeufs et, courageusement, ils les ramèneront un par un au nid, coincés entre menton et poitrine.

Curiosité géologique, le sillon de Talbert attire chaque année de très nombreux visiteurs. Le piétinement de la végétation et le dérangement de l’avifaune pendant la nidification génèrent une altération conséquente du site. La végétation de la dune naguère très diversifiée a perdu en 40 ans près de 80% de ses espèces. Les populations de sternes et de gravelots, gênées par le passage des visiteurs et des chiens, peinent à élever leurs poussins. Dérangées, elles ne peuvent les protéger avec succès du soleil ou de la pluie.
De toujours, le Sillon s’est naturellement déplacé. Entre 1974 et 1989, de lourds travaux furent engagés pour le fixer en l’état. Des effets inattendus se firent vite jour. L’affaissement et le fractionnement de la base de la flèche se profilèrent. Confié au Conservatoire du littoral en 2001, un principe d’accompagnement de l’évolution naturelle se substitue à une démarche de durcissement artificiel. L’enrochement, destiné initialement à le bloquer, et, pour partie cause de son effondrement, a été concassé afin de servir à recharger les zones fragilisées.
Le Sillon de Talbert est géré par la commune de Pleubian et Lannion Trégor Communanuté en coordination.
Il est inclus dans le site Natura 2000 du Trégor-Goëlo et fait l’objet d’une gestion concertée entre les différents acteurs.
Le suivi de l’évolution du sillon et des populations d’oiseaux est assuré par la commune. Instauré Espace Remarquable de Bretagne par la Région en décembre 2006, ses abords paysagers ont été améliorés, les réseaux enterrés et le stationnement reculé.
La canalisation des cheminements a permis de restaurer la dune. Elle a retrouvé sa végétation protectrice et se redresse aujourd’hui. Une signalétique de protection est déployée sur le site ; à chacun d’entre nous, au travers de nos attitudes, d’assurer l’équilibre des lieux. Respecter la flore et la faune, ne pas prélever de galets y contribuent efficacement.)

Les chiens sont interdits du 15 avril au 15 septembre et doivent impérativement être tenus en laisse le reste de l'année (arrêté municipal).

Téléchargez le plan de gestion

Dès le Moyen-Âge, la ressource en algues autour du sillon de Talbert est considérable. Le site, grâce à son relief, à la nature de son sol et aux vents qui y soufflent en permanence, permet un séchage de qualité. Goémons de rive, de fond et d’épave sont alors récoltés par les hommes et les femmes qui possèdent le “droit de varech”. Initialement utilisé pour améliorer les terres agricoles, le goémon servira pour de nombreuses autres utilisations. Soude pour la fabrication du verre, iode comme antiseptique, algine pour l’alimentation… seront tour à tour extraits des thalles de la plante. Les laminaires, grandes algues de fond, sont récoltées par des bateaux équipés de guillotines ou de “scoubidous” qui coupent ou arrachent par rotation. Le goémon de rive est coupé sur la grève à l’aide de faucilles, puis chargé sur les remorques des tracteurs. L’activité goémonière, constante depuis des siècles, s’est perpétuée de génération en génération jusqu’à nos jours. La profession conchylicole a investi ces dernières années la partie est de l’estran. Huîtres creuses et moules sont ainsi cultivées sur 35 hectares réservés à ces productions. Durant la dernière guerre mondiale, des quantités considérables de galets furent ramassées pour fabriquer le béton des défenses côtières. Les marées noires générèrent ensuite d’autres évacuations. Le prélèvement des galets, autorisé pendant un temps pour les riverains, accentuera encore le phénomène d’amaigrissement. La pêche à pied rassemble depuis toujours aux grandes marées des centaines de pêcheurs qui investissent plateaux rocheux et grèves.

VIGILANCE : Ste inaccessible à certaines heures. Bien consulter les horaires de marées

Maison du Littoral
48, Rue du sillon
22610 PLEUBIAN
Tél : 06 37 68 48 99 (Julien Houron Garde du Littoral)

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Commune de Pleubian
Mairie
2, rue des Anciens Combattants
Tél. : 02 96 22 92 17
Email : mairie@mairie-pleubian.fr
Site Internet : www.mairie-pleubian.fr

Lannion Trégor Communauté :
1 rue Monge - CS10761
22307 Lannion Cedex
Tél. : 02 96 05 09 00
Email : contact@lannion-tregor.com
Site Internet : www.lannion-tregor.com

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