MARAIS DE L'ENFER

Carte d'identité du site

Commune(s) SAINT-JORIOZ (74), SEVRIER (74)

Surface protégée : 24.05 hectares

Unité littorale : LAC D'ANNECY

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Unité littorale

Le Conservatoire du littoral est propriétaire depuis 2002 d’environ 26 ha sur le site des Marais de l’Enfer, sur la commune de Saint-Jorioz. Cette coupure verte exceptionnelle sur les bords du lac d’Annecy est composée de plusieurs entités paysagères et écologiques :

- le marais proprement dit, constituant une véritable mosaïque végétale dominée par les laîches, le Choin, les joncs et la Molinie,

- la roselière occupant la bordure lacustre, refuge pour l’avifaune notamment,

- la zone agricole, constituée de prairies de fauche principalement, exploitée par le GAEC du Laudon.

Ce patrimoine naturel et paysager exceptionnel s’organise autour de plusieurs bâtiments, dénommés « propriété Calliès ». La maison de maître, rénovée il y a quelques années, abrite le siège de la communauté de communes de la rive gauche du lac d’Annecy. Les bâtiments agricoles sont occupés par le GAEC du Laudon, une exploitation laitière classée en AOC Reblochon.

L’intérêt du site est lié à la mosaïque des différents milieux (prairies, marais, roselières, secteurs forestiers), qui permet la présence d’une faune et d’une flore très diversifiées.

Sur le secteur le plus humide, côté Sevrier, on peut observer les traces de la présence du castor. La bécassine des marais a été observée, mais aussi, fait exceptionnel en Haute-Savoie, les trois espèces de rousserolle : effarvate, verderolle et turdoïde. De nombreux oiseaux d'eau s’abritent dans les roselières en hiver, notamment le grand butor.

Sur le plan floristique, trois espèces emblématiques font l’objet d’un suivi annuel : le Liparis de Loesel, l’orchis des marais et la gentiane pneumonanthe.

La forte valeur écologique de ce territoire est reconnue à plusieurs titres : il fait partie du site Natura 2000 « Cluse du lac d’Annecy », et le marais et les roselières aquatiques sont protégés par deux Arrêtés préfectoraux de protection de biotope.

L’association ASTERS, Conservatoire d’espaces naturels de Haute-Savoie, assure la gestion du marais en application du DOC OB (document d’objectifs), véritable plan de gestion rédigé au titre de Natura 2000.

L’entretien régulier des secteurs ouverts, pour partie réalisé par le GAEC du Laudon, permet de garantir le maintien de la biodiversité. Les secteurs en prairies sont fauchés et pâturés par le troupeau de bovins du GAEC. Une convention d’usage, signée avec le Conservatoire du littoral, garantit l’application d’un cahier des charges de pratiques agricoles respectueuse de l’environnement (limitation de la fertilisation, conservation des haies…).

Les Marais de l’Enfer ont très tôt fait l’objet d’une activité agricole. Les terres les moins pauvres, appelées « teppes », étaient cultivées en seigle et en froment, tandis que les secteurs trop humides étaient fauchés chaque année pour récupérer « la blâche », qui servait de litière aux animaux.

Dès le début du XIXe siècle, les Marais de l’Enfer connaissent une véritable révolution industrielle. La présence d’argile couplée au développement de l’urbanisation va pousser des familles bourgeoises à créer des tuileries le long du lac, les tuiles étant exportées par bateau vers Annecy. On trouve encore des vestiges de cette exploitation au niveau de l’ancien port de l‘Espérance, au bout de la « digue à Calliès ».

Au milieu du XXe, ces entreprises ont toutes successivement fermé. Les Marais de l’Enfer sont toujours le siège d’une exploitation agricole et s’ouvrent progressivement au tourisme. L’ancienne voie ferrée, qui traverse le site, est transformée en voie verte très fréquentée par les cyclistes et les promeneurs.

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