LA POINTE AU SEL

Carte d'identité du site

Commune(s) SAINT LEU (974)

Surface protégée : 77.11 hectares

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La Pointe au Sel est issue de la dernière éruption du Piton des Roches Tendres, situé plus en amont et qui forme avec ce site une entité paysagère remarquable. Tout le littoral situé au sud du village de St Leu est d‘ailleurs classé au titre des monuments naturels.

D’abord appelée la Pointe de Bretagne, la Pointe au Sel, doit son nom à l’exploitation de ce produit précieux jadis utilisé comme conservateur. L’exploitation artisanale a laissé place à des bassins de salines à l’architecture très géométrique. Ils se distinguent par la note blanche cristalline qu’ils laissent sur le basalte noir et la mer d’un bleu profond. Plus bas, une crique naturelle s’est formée, ourlée d’un sable corallien d’une finesse telle qu’il rappelle la fleur de sel récoltée à quelques mètres de là. Le « Bassin caverne », petit bassin naturel brassé d’eau de mer et d’eau douce, protégé de la houle par la roche, jouxte cette crique sableuse, comme une invitation à la baignade et au rafraîchissement sur cette terre brûlée par le soleil et les embruns.

Flore

La savane, fruit des activités de l’homme (défrichements, pâturages, brûlis), est essentiellement composée d’espèces non-originaires de l’île. A la Pointe au Sel, elle est très soumise aux embruns. Ainsi, plus on se rapproche du rivage, plus l’importance des embruns est grande. Seules quelques plantes très bien adaptées subsistent. C’est le cas de la Chamaesyce reconciliationis, une minuscule euphorbiacée (famille d’arbres et plantes « à substance laiteuse ») de La Réunion, aux fleurs blanches à peine visibles à l’œil nu mais qui ne manquent pas de charme. Très sensible aux piétinements et aux perturbations, sa fragilité la rend vulnérable à toute modification de son environnement. Plus loin, sur la plage, la traditionnelle Patate à Durand s’enracine dans le sable et retient ainsi mieux la plage face aux assauts des houles de l’Océan Indien.

Faune

La faune de ce site est essentiellement « exotique » (non-originaire de l’île) : les oiseaux comme les reptiles proviennent de contrées lointaines. Ils ont volontairement ou non été introduits par l’homme. Quelques oiseaux migrateurs viennent faire escale sur la plage, tel le Courlis corlieu. Au large, les oiseaux marins partent pêcher et reviennent nourrir leurs petits, confortablement installés à l’abri dans une ravine de l’ouest ou du sud.

Le Conseil Général, gestionnaire du site depuis 2003, a confié l’exploitation des salines et l’entretien de l’espace naturel au Groupement pour la Conservation de l’Environnement et l’Insertion Professionnelle d’une part et la gestion du Musée du Sel au Muséum d’Histoire Naturelle d’autre part.

Des travaux, conduits entre 2000 et 2008 ont accompagné la gestion mise en œuvre par le Département : élimination des ultimes enclaves et constructions privées dans la partie Sud du site, réalisation de 2 nouveaux bâtiments pour accueillir les paludiers et les personnels de l’écomusée, réalisation d‘une aire de stationnement située en amont du site afin de promouvoir son accès piéton, enfouissement de tous les réseaux…

L’écomusée de la Pointe au Sel a ouvert en janvier 2007 ; depuis, sa fréquentation en fait le troisième équipement muséal du Département de La Réunion.

L'histoire de cette pente de basalte qui descend doucement jusqu’à la mer est liée au sel depuis au moins 1704. A cette époque, le sieur Feuilley racontait comment les habitants obtiennent les précieux cristaux blancs en déposant de l’eau de mer dans des grandes feuilles de palmiers. A la fin du XIXème siècle, Jean Dussac, alors propriétaire de l’usine de Stella Matutina, aménage le site pour produire du sel. La denrée était alors d’une importance vitale pour l’île car c’était le seul moyen de conserver les aliments périssables. Jusqu’en 1948, les infrastructures des salines ont été améliorées et dès 1944 elles produisent 120 tonnes de sel par an.

Mais après la guerre, la reprise des importations en provenance de Diego-Suarez (Madagascar) condamne peu à peu la production locale qui finit par cesser. En 1961, les salines sont remises en état et reprennent leur activité jusqu’en 1972 où la concurrence du sel importé leur porte, à nouveau, un coup fatal.

En 1980, un promoteur envisage de construire un lotissement sur le site. Le Conservatoire du littoral s’en émeut et se porte acquéreur des 16,5 hectares de la « pointe de Bretagne ». Il en confie la gestion au Conseil Général à titre expérimental tandis que l’ONF assure une surveillance minimale du site dans le cadre du régime forestier.

En 1996, les salines renaissent sur deux hectares. Les marées étant trop faibles, un système de pompage permet d'approvisionner les tables salantes en eau de mer. L'eau ici est très riche en sel : 42 grammes par kilogramme d’eau de mer contre 37 en zone tempérée. Après une période courte pendant laquelle la production de sel est confiée à un ancien paludier de l’île de Ré, le Département et le Conservatoire du littoral conforte la vocation du site : la production de sel y restera artisanale ; elle illustrera de manière vivante les « histoires de se l » racontées dans un écomusée créé à partir d’une ancienne longère de séchage et stockage.

L’actuel Musée du Sel, bâtiment servant autrefois au stockage du sel, a été réhabilité en 2002 par le Conservatoire du littoral afin de mieux faire connaître au public l’histoire de ce site et de ce condiment. Ouvert en janvier 2007, il propose une exposition permanente autour de la découverte du sel depuis sa production à sa consommation. Depuis 2012, iL accueille également des expositions temporaires autour de la thématique du Sel dans la grande Région : exposition « Larmes Salées » du photographe Munem Wassif du Bengladesh, exposition « La Marche du Sel » de l’ Eternal Gandhi Multimedia Museum de New Delhi…

Son entrée est gratuite.

Ces espaces sont vivants et fragiles, merci de respecter la réglementation et d'adopter un comportement respectueux des paysages, de la flore, de la faune et de la tranquillité des lieux. Ne laissez aucune trace de votre passage. Sur les terrains du Conservatoire du littoral, le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.

Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter :

Département de La Réunion Direction de l’Environnement 16 rue Jean Châtel 97400 Saint Denis Tél.02 62 90 24 07

Département de La Réunion Direction de la Promotion Culturelle et Sportive Villa du Départment 18 rue de Paris 97488 SAINT-DENIS Cedex Tél.02 62 94 87 00

Groupement pour la Conservation de l’Environnement et l’Insertion professionnelle 327, rue Hubert Delisle 97430 Le Tampon Tél. 02 62 39 39 04

Muséum d’Histoire Naturelle 1 rue Poivre 97400 Saint Denis Tél.02 62 20 02 19 museum@cg974.fr

Musée du Sel Pointe au Sel les Bas 97436 Saint Leu Tél.02 62 34 67 00

Conservatoire du littoral Délégation DOM Antenne Océan Indien 14, rue de Crémont – 97400 Saint-Denis Tél.02 62 23 59 61 ocean-indien@conservatoire-du-littoral.fr

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