LIAMONE

Carte d'identité du site

Au fond du golfe de Sagone, les alluvions amenées par le fleuve Liamone se sont déposées entre deux pointes parallèles qui s’avance en mer vers l’ouest, la Punta San Giuseppe au nord et la Punta Capigliolu au sud, créant un vaste delta. Dans cette large plaine alluviale, le fleuve serpente, ouvrant une belle fenêtre naturelle entre deux pôles urbanisés, puis se jette en mer par une embouchure qui sépare deux longues plages de plus de 2 km chacune : la plage de San Giuseppe sur la rive nord, et la plage du Liamone sur la rive sud. Jusqu’en 1880, l’embouchure était naturellement déviée vers le nord à travers un marais qui s’étirait jusqu’au bout de la plage San Giuseppe. Lors de la création de la route départementale à son emplacement actuel, parallèle à la mer, un pont a été construit et l’embouchure a été déplacée là où elle se trouve aujourd’hui, tandis que des canaux étaient creusés pour drainer la plaine à l’approche de la mer. Il reste de cet ancien cours, une belle roselière à l’arrière de la plage de San Giuseppe. La large plaine alluviale remonte à l’intérieur des terres en un vaste paysage agricole : terrasses sableuses, zone humide, terrains agricoles, collines puis sommets se succèdent d’ouest en est.

La vue sur l’ensemble de la plaine du Liamone et sur le golfe de Sagone est fabuleuse depuis les tours de la Punta di Capigliolu, qui culmine à 100m d’altitude et se prolonge en mer par de petits îlots.

Ici, la route départementale longe en permanence la mer entre la petite agglomération de Tiuccia et le début de l’urbanisation qui annonce Sagone au nord. Alors que les anciens villages de Coggia et de Casaglione son localisés un peu plus en hauteur dans les terres. La création de cette route au plus près du rivage a ainsi facilité l’urbanisation touristique au plus près de la mer à partir des années cinquante.

Habitats et Flore

L’embouchure du fleuve Liamone abrite l’une des zones humides les plus importantes du littoral occidental de la Corse, essentiellement rocheux et où les vastes zones sableuses sont rares : la richesse écologique y est remarquable. Sur les terrasses sableuses, quelques dunes sont couvertes d’oyats et de tamaris africains, auxquels se joignent des plantes rares ou protégées, typiques de ces milieux : la linaire jaune, l’euphorbe peplis, la matthiole à trois cornes, etc. Au nord de l’embouchure du fleuve, la petite zone marécageuse qui s’étire entre la plage de San Giuseppe et la route accueille une roselière plus ou moins dense parsemée de ronces et de saules. On peut y voir s’ouvrir les jolis boutons jaunes de la renoncule à feuilles d’ophioglosse et les délicates fleurs bleues du myosotis des marais.

En arrière des terrasses sableuses, la plaine alluviale est largement occupée par une aulnaie et un bocage de pâtures inondées en hiver et de cultures que traversent les larges méandres du fleuve et leur ripisylve. Au mois de juin, les clairières en bord du fleuve se parent des belles hampes de fleurs bleues de la dauphinelle peinte, plante endémique de Corse et des Baléares, présente seulement sur six stations en Corse.

La colline de la Punta di Capigliolu est très préservée, couverte d’un maquis bas parcouru de petits sentiers qui donnent accès à la crête et aux deux tours.

Faune

Le vaste milieu humide de la plaine du Liamone est évidemment très favorable aux oiseaux qui s’y reproduisent en nombre : l’abondance de poissons, mollusques, crustacés et insectes n’y est pas étrangère. Chez les odonates, le long leste vert, de la famille des Demoiselles et le caloptéryx hémorroïdal , aux grandes ailes sombres teintées de brun-rose, s’observent au-dessus du marais. Les oiseaux d’eau sont nombreux : chevalier guignette, canard pilet, canard souchet, sarcelle, bécasseaux, aigrette garzette, bécassine des marais… L’oedicnème criard, qui a presque disparu des dunes littorales, est souvent de passage. Faucon pèlerin, faucon kobez et busard des roseaux se partagent les airs. Dans les vasières, les gravelots se régalent de petits invertébrés. Le martin-pêcheur s’élance en un éclair bleu et roux au-dessus du fleuve. Les milieux arborés de la ripisylve bruissent des battements d’ailes des pipits, alouettes, rousserolles.

À la tombée de la nuit, les oiseaux diurnes laissent la place, dans les airs, aux chauve-souris, bien présentes sur le site : minioptère de Schreibers, murin de Carpaccini, murin de Natterer, murin de Maghreb, noctule de Leisler.

ZNIEFF embouchure et plaine du Liamone

Sur ce site, qui n’est protégé que depuis 2015, des premiers aménagements ont été réalisés pour l’accueil du public, la destruction de ruines et la résorption des plantes invasives. L’INRAP a conduit des études archéologiques sur les tours et un large plan d’intentions paysagères a été réalisé pour la gestion du site et son aménagement, notamment pour la valorisation des tours génoises. Le site est géré par les Gardes du littoral de la Collectivité de Corse Ils ont en charge notamment l’entretien et la surveillance, l’aménagement d’un sentier littoral et le contrôle des griffes de sorcières qui s’avèrent très invasives sur le site.

La large embouchure du Liamone était propice aux débarquements et fut, en conséquence, largement fortifiée dès la préhistoire et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Sur les hauteurs Tiuccia, au Monte Lazzu, on retrouve d’abondant vestiges du néolithique localisés dans une zone facile à défendre. Sur la Punta Capigliolu, les génois ont successivement fait bâtir deux tours dont on peut découvrir les vestiges : une première carrée bâtie entre 1530 et 1540 puis ensuite une plus petite tour ronde bâtie en 1582 en même temps que celles quelques autres tours pour protéger le littoral du sud du golfe de Sagone du débarquement des barbaresques. Cette tour n’est plus qu’une ruine assez spectaculaire, avec son pan de mur qui semble comme suspendu dans l’air. En-dessous de la pointe de Capigliolu, sur la plage du Liamone, un ancien blockhaus rappelle que la Corse fut fortifiée, notamment dans les secteurs proches d’Ajaccio, avant la Seconde Guerre Mondiale.

Les ruines d’une ancienne maison cantonnière, toute proche de la mer, témoignaient de la volonté d’aménager la Corse en facilitant les transports, au XIXe siècle. Ces ruines ont été détruites en 2016.

Un stationnement à l’emplacement de l’ancienne maison cantonnière permet d’accéder au site, et notamment. La fontaine qui était située à l’embranchement routier tout proche a été déplacée sur l’aire de stationnement.

Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.

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