RIVE DROITE DE MAHURY

Carte d'identité du site

Commune(s) ROURA (973), MACOURIA (973)

Surface protégée : 18034.79 hectares

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Les terres basses situées sur la commune de Roura sur la rive droite de l’estuaire du Mahury ont été, par le passé, aménagées en polders et concédées à des propriétaires privés dans un but agricole.
Elles font désormais partie des espaces naturels remarquables du littoral (au titre de l’article L 146.6 du code de l’urbanisme) du schéma de mise en valeur de la mer de la Région Guyane.
Elles sont en outre incluses dans la ZNIEFF de la plaine de Kaw (type I) limitée, au nord par la côte et l'estuaire du Mahury, au sud et à l'ouest, par les montagnes de Kaw et de Roura, et à l'est, par le fleuve Approuague. Zone humide très vaste -plus de 100 000 ha- et sans discontinuité, elle est d’un intérêt écologique certain. Elle est d’ailleurs inscrite sur la liste des sites RAMSAR depuis 1992.

La plaine de Kaw à l’exception des zones du polder Marianne et du quartier Torcy bénéficie en plus d’un statut de réserve nationale et fait partie du Parc naturel régional de la Guyane.

La flore
Dans sa partie littorale le secteur est principalement composé de formations de palétuvier.
L’embouchure du Mahury est soumis à érosion littorale - aggravée par le dragage du chenal d’accès au port de Dégrad-Des-Cannes- à laquelle ne résiste pas la mangrove âgée, composé essentiellement du palétuvier blanc.
Les inventaires réalisés ont révélé la présence de la fougère dorée Acrostichum aureum en sous bois, du bambou Guadua macrostachya, considéré comme une espèce patrimoniale.
Les anciennes parcelles cultivées sont désormais composées de pinotières, pruniers zicaques avec quelques îlots de forêt marécageuse plus diversifiée.

La faune
Les vasières et les palétuviers du front de mer accueillent de nombreux limicoles et ardéidés, dont des Ibis rouges. Plus en arrière on peut rencontrer le Toucan toco ((Ramphastos toco) qui profite des pinotières, le Caïque à queue courte (Graydidascalus brachyurus) ou encore la Buse buson (Buteogallus aequinoctialis). Le Batara demi-deuil (Thamnophilus nigrocinereus) y a même été repéré.

L’histoire de la rive droite du Mahury, s’inscrit dans celle des grands aménagements coloniaux permettant la mise en valeur des terres basses inondées jugées jusqu’alors impropres aux cultures, à la fin du XVIIIe siècle. Face à l’épuisement des terres hautes, l’ordonnateur Malouet, aidé de l’ingénieur Guisan débauché du Surimane, décide de mettre en culture ces terres. Ce plan nécessite des travaux de poldérisation par le creusement de canaux de dessèchement.

Le projet formulé en 1777, devait par le biais d’un grand canal mettre en valeur les terres situées entre le Mahury et l’Approuague.
Si le creusement du canal de Kaw a démarré en 1790, il faut attendre le gouvernement de Victor Hugues (1803-1809) qui rétablit l’esclavage en Guyane, pour que le tronçon partant du Mahury soit réalisé par les esclaves.
La jonction entre canal Torcy et canal de Kaw ne sera jamais réalisée.

La rive droite du Mahury a compté près d’une quinzaine habitations dont l’une, le Quartier-Général, fut la propriété du tristement célèbre Victor Hugues.
Pendant près de 70 ans les habitations ont produit du coton, du café, du rocou, du cacao, mais surtout de la canne à sucre qui permit au quartier Torcy de devenir le secteur le plus productif de la colonie. En 1847, ce quartier récoltait plus de 600 000 kg de sucre, soit 1/3 de la production totale de la Guyane.
L’abolition de l’esclavage (1848), la découverte de l’or (1855), les forts coûts d’entretien des canaux et digues et le taux de mortalité important parmi les travailleurs immigrés (recrutés après l’abolition de l’esclavage) sonnent le glas du quartier Torcy. Les habitations sont abandonnées et la rive droite du Mahury est envahie peu à peu par la mer et les palétuviers.

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