Les projets de paysage

Depuis les années 1910, ce domaine a successivement appartenu à plusieurs propriétaires qui ont tout autant enrichi le patrimoine bâti (ferme, pergola d’inspiration antique, puits, bastidon) que végétal grâce à l’importation de végétaux du monde entier. En 1974, après son dernier propriétaire, le domaine tombe en déshérence et devient l’objet de nombreux projets immobiliers jusqu’à l’acquisition par le Conservatoire du littoral en 1989, appuyée par de nombreuses associations. Les paysages, la faune et la flore des derniers rivages sauvages de la corniche des Maures restent ainsi préservés.

À la demande du Conservatoire du littoral, le paysagiste Gilles Clément propose de réhabiliter les jardins du domaine selon les principes du Jardin Planétaire. Clément souhaite ainsi présenter les paysages du globe qui partagent le même climat méditerranéen, à savoir : bassin méditerranéen, sud-est californien, Chili central, région du Cap en Afrique du Sud et Australie méridionale.
Cette démarche qui donne une lecture ethnobotanique du paysage permet ainsi au domaine du Rayol de devenir un index planétaire ouvert sur les régions du monde « biologiquement semblables » et de pouvoir en étudier les divergences et les ressemblances.
Le concept du jardin planétaire inventé par Clément s’implémente ainsi selon un mode d’ajustement perpétuel entre les éléments naturels et le jardinier qui choisira d’assembler au mieux les plantes, tout en leur laissant une grande liberté pour que les paysages évoluent et se développent naturellement. Chaque tranche de travaux étant ainsi élaborée au fur et à mesure et le public peut, dés 1989, assister à l’évolution de la composition d’ensemble.

De cet espace couvert de maquis et de pinède, le paysagiste et l’Association du Domaine du Rayol (gestionnaires du site depuis 1989) créent une mosaïque de jardins d’une grande diversité floristique. Vallons des fougères arborescentes, colline des puyas chiliens, prairie de carex néo-zélandais jusqu’au jardin marin de posidonies, les dénominations évoquent tout autant de lieux exotiques et méditerranéens d’où certaines plantes ont été amenées.

Au cœur de ces jardins imaginés comme un tableau, les sentiers permettent de déambuler agréablement entre grandes perspectives et petits vallons ombragés jusqu’à la baie du Figuier où des visites sont organisées afin de découvrir la flore sous-marine.
Les bâtis quant à eux, ont été préservés et restaurés. En partie inscrits au titre des Monuments Historiques, ils accueillent des espaces d’expositions et des activités de sensibilisation, d’information et de pédagogie sur l’écologie et la flore méditerranéenne.

Surface
33 hectares – 7 hectares de jardin

Maitrise d’ouvrage
Conservatoire du littoral

Paysagiste concepteur
Gilles Clément

Maîtrise d’œuvre
Philippe Deliau

Gestionnaire
Association Les Amis du Rayol-Canadel