Depuis Port-Camargue, la plage immense débute par cet ensemble de dunes, puis se poursuit en cordon littoral après la petite interruption du Rhône Vif, canal de recul qui marque la limite entre les départements du Gard et des Bouches-du-Rhône, jusqu’au Petit Rhône. Passées les Saintes-Maries-de-la-Mer, elle se poursuit encore jusqu’au Grand Rhône et au-delà, dessinant ainsi en une ligne de sable la base du delta du fleuve. Dans la Camargue gardoise, ce paysage prend des allures exceptionnelles par la hauteur de ses dunes qui peuvent atteindre jusqu’à une dizaine de mètres.

Plus on s’éloigne de la mer, plus les dunes se stabilisent et se couvrent de végétation. Du désert minéral et blanc des dunes vives aux boisements bas des dunes grises, moins d’un kilomètre est franchi. Le phare de l’Espiguette, construit sur terre en 1869 à 155 m du rivage, s’en trouve aujourd’hui éloigné d’environ 700 m. Ce phénomène témoigne ici, contrairement à beaucoup d’autres secteurs côtiers, d’une évolution positive du trait de côte due à la dynamique d’accumulation sableuse.

Les sommets des dunes, les remparts d’Aigues-Mortes, les phares et les tours sont les seuls points hauts de la Camargue gardoise pouvant faire office de belvédère sur le paysage. Avec la tour Carbonnière au nord d’Aigues-Mortes, le phare de l’Espiguette fait partie de ceux-là. Point de repère dans l’immensité de la plage, ce dernier permet d’embrasser l’étendue d’une partie des paysages de l’ouest du delta.

Derrière la plage de l’Espiguette, les paysages de ciels et d’eaux du bras mort du Rhône.