Ce massif dunaire s’étend sur plus de 20 kilomètres entre la baie d’Authie et la baie de Somme. Crée par les courants puis les vents dominants d’ouest qui soulèvent le sable de l’estran à marée basse, il se répartit en différents monticules plus ou moins isolés (« les crocs »). Plus on s’approche de la mer, plus on retrouve l’étagement classique de la végétation : dune mobile, dune blanche, dune grise.  

Dans les années 1960, 250 hectares d’estran étaient poldérisés au nord de la baie de Somme. Suite à l’échec d’un projet de pépinière, cet espace, par ailleurs refuge des oiseaux à marée haute, est devenu un parc ornithologique. À l’abri des dunes, les nombreux étangs et prairies accueillent une grande diversité ornithologique, notamment tadornes de belon, avocettes, cigognes blanches ou encore hérons cendrés dans la pinède. Le parc a été intégré à la Réserve Naturelle Nationale de la baie de Somme en 1994.

Entre Fort-Mahon et Quend, les dunes du Royon représentent  100 hectares de dunes, marais, pinèdes et pelouses sèches. Dés le début du XVIIe siècle, l’Homme a cherché à empêcher le mouvement des dunes vers l’intérieur des terres en plantant oyats et pinèdes.

Pour stopper la dune et éviter l’ensablement notamment de Saint-Quentin-en-Tourmont, des plantations de pins ont été entreprises à partir de 1850. Ces boisements initialement destinés à une production de bois se composent de pins maritimes, pins noirs, ainsi que bouleaux, peupliers, saules et argousiers dans les parties plus humides.

Façonné pour l’exploitation de la tourbe et ponctuellement des roseaux, ce marais constitue une zone humide étendue sur 3 kilomètres le long de la Maye et classée Natura 2000. La grande variété d’habitats (prairies, mares, saulaies, peupleraies) et la proximité avec le parc ornithologique du Marquenterre font de cet espace un refuge exceptionnel pour les oiseaux et pour la faune aquatique. Afin d’éviter l’évolution vers un boisement humide et ainsi perdre les potentialités écologiques et paysagères du lieu, un entretien par fauche, pâturage, déboisement et désenvasement est effectué régulièrement.

Au pied de la falaise morte à peine visible en arrière-littoral, la zone humide bocagère forme la limite des bas-champs. Drainés dés le XVIIIe siècle pour ouvrir de nouvelles prairies, ces espaces sont marqués par les tracés rectilignes des canaux et fossés qui rejoignent la Somme ou l’Authie. Les marais sont bordés de prairies humides conçues pour le pâturage extensif et entretenues pour la chasse

À mi-chemin entre les dunes et les marais arrière-littoraux, les bas-champs gagnés sur la mer offrent un paysage ouvert de bocage. Mentionnés depuis 1193, ces renclôtures sont reconnaissables au tracé sinueux des digues, fossés et canaux. Les terrains conquis le plus récemment à proximité des baies d’Authie et de Somme ont un parcellaire plus rectiligne. Ce paysage plat de grandes cultures est ponctué de haies, bosquets et arbres épars qui laissent de larges vues sur l’espace agricole.

Entre mer et forêt, ce domaine millénaire est un exemple de patrimoine vivant unique sur le territoire de la baie de Somme. Attenant au château néogothique, un parc paysager à l’anglaise d’une rare étendue mêle boisements, pelouses et marais. Classé Monument Historique, ce domaine est protégé par le Conservatoire du littoral depuis 2008.

Plus grand massif boisé de la Somme, la forêt de Crecy se compose de plus de 4300 hectares de futaies et de taillis. Autrefois emprunté par les équipages de chasse à courre, cet espace géré par l’Office National des Forêts, comporte des essences d’hêtre, chêne, charme et résineux.