L'histoire de cette pente de basalte, autrefois dénommée « Pointe de Bretagne » qui descend doucement jusqu’à la mer est liée au sel depuis au moins 1704. Devenue propriété du Conservatoire du littoral à partir du début des années 1980, le site s’étend désormais sur 19,6 ha. Les objectifs poursuivis par le Conservatoire sont d’en faire un lieu de haute valeur paysagère dans lequel le public peut découvrir un pan du patrimoine réunionnais.
Dès la fin du XVIIIème siècle, le sieur Feuilley racontait comment les habitants de La Pointe au Sel obtiennent les précieux cristaux blancs en déposant de l’eau de mer dans des grandes feuilles de palmiers.
A la fin du XIXème siècle, Jean Dussac, alors propriétaire de l’usine de Stella Matutina, aménage le site pour produire du sel. La denrée était alors d’une importance vitale pour l’île car c’était le seul moyen de conserver les aliments périssables. Jusqu’en 1948, les infrastructures des salines ont été améliorées et dès 1944 elles produisent 120 tonnes de sel par an.
Mais après la guerre, la reprise des importations en provenance de Diego-Suarez (Madagascar) condamne peu à peu la production locale qui finit par cesser. En 1961, les salines sont remises en état et reprennent leur activité jusqu’en 1972 où la concurrence du sel importé leur porte, à nouveau, un coup fatal.
En 1980, un promoteur envisage de construire un lotissement sur le site. Le Conservatoire du littoral s’en émeut et se porte acquéreur.
Depuis cette date, le Conservatoire du littoral mène une politique de protection/valorisation de la Pointe au Sel qui s’est traduite par :
- La réhabilitation d’une ancienne longère de séchage du sel en écomusée en co-financements croisés Conseil Général, Cdl, Etat et Europe entre 2000 et 2002 pour 200 k€;
- La relance de la production de sel à des fins pédagogiques en 2004 avec le concours financier du C. Général ;
- L’équipement pédagogique de ce musée par le Département en 2006 ;
- La desserte du site via la RN1 par la Région en 2008 (400 k€) ;
- L’aménagement global du site afin d’améliorer l’accueil du public par le Cdl en 2008 avec co-financements Etat et Europe (600 k€) ;
- L’enfouissement des réseaux électriques et téléphoniques pour améliorer la qualité paysagère du site par la commune de St Leu et le Cdl en 2009 (350 k€) ;
- La réfection complète du système de pompage d’eau de mer et de refoulement en 2017 (175 k€).
Depuis janvier 2007, le musée du sel accueille un public croissant (5 000 entrées en 2007 ; 10 000 entrées en 2009, 30 000 entrées annuelles depuis 2011).
Les travaux courants et à venir visent désormais à :
- Conforter l’accueil du public sur le site en l’inscrivant dans un projet plus global de valorisation du littoral Sud de St Leu ;
- Améliorer la qualité de la production de sel de haute valeur ajoutée (sel pilon et fleur de sel) et d’en faire le témoin démonstratif d’un savoir-faire local ;
- Restaurer progressivement les salines (première tranche de travaux démarrée en novembre 2015 pour 220 k€) ;
- Installer une exposition permanente dans le musée qui illustre des différents savoir faires dans le Sud-Ouest de l’océan indien pour produire du sel à partir de l’eau de mer.
Partenaires :
Etat : Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement
Collectivités : Conseil Départemental, direction de l’environnement et direction de la promotion culturelle et Sportive; Région Réunion ; Territoire de la Côte Ouest (TCO) ; Commune de Saint-Leu
Site(s) : LA POINTE AU SEL
Délégation de rivages : Outre-mer
Contact : ocean-indien@conservatoire-du-littoral.fr
« À la découverte des salins d’Hyères » (brochure à télécharger)