Ancienne frontière entre la France et le Piémont-Sardaigne, le Var sépare en deux parties la baie des Anges : la première, au sud-ouest, tournée vers Antibes et son cap ; la seconde sous influence niçoise. Au pied des Préalpes, face à la mer, Nice occupe une petite dépression littorale et remonte aujourd’hui les vallons et les pentes des mamelons qui la ceinturent. À l’est, les reliefs du cap de Nice et du cap Ferrat dessinant la petite rade abritée de Villefranche-sur-Mer n’ont pas endigué non plus la nappe urbaine se prolongeant jusqu’à Beaulieu-sur-Mer, au pied des abrupts de la Grande Corniche.
Dans cet univers irrévocablement urbain voué depuis la fin du XIXe siècle à la villégiature de luxe et aux bains de mer, les espaces libres, boisés ou cultivés font aujourd’hui figure d’exception. Régulièrement menacés par des projets immobiliers, les quelques reliquats présents sur le mont Vinaigrier ou les monts Alban et Boron sont protégés aujourd’hui par les acquisitions du Conservatoire du littoral, qui s’emploie à les renforcer et, autant que possible, à les préserver.
« Les jours se succèdent ici d‘une beauté que je qualifierais d’insolente. Je n’ai jamais vu d’hiver d’une perfection si constante. Et ces couleurs de Nice ! C’est dommage que je ne puisse les détacher et te les envoyer, elles sont comme passées à travers un tamis d’argent, immatérialisées, spiritualisées. Elles ont dépouillé la brutalité des tons crus. Ce qui fait le charme de cette bande du littoral qui va d’Alassio à Nice, c’est la licence qui est donnée à un certain africanisme de se manifester librement dans les couleurs, dans la végétation, dans la sécheresse absolue de l’air. C’est ce qui fait de ce coin de terre une chose unique en Europe. »
En 1965, l’urbanisation avait déjà conquis la côte depuis la rive gauche du Var jusqu’à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Entre 1975 et 2015, elle a remonté les rives en amont du Var et poursuivi son extension sur les collines et les vallons à l’arrière du littoral. Les espaces « naturels » en bordure du rivage sont extrêmement réduits, cantonnés sur le cap de Nice (mont Alban et mont Boron, site classé en 1993 au titre de la loi de 1930).
• Une grande baie limitée au sud-ouest par la basse vallée du Var et l’aéroport de Nice, au nord-est par le cap Ferrat
• Une conurbation anciennement constituée (Nice, 5e ville de France) sans interruption de Saint-Laurent-du-Var à Villefranche-sur-Mer, remontant sur les premières pentes des Alpes du sud.
• Un paysage urbain diversifié (front de mer niçois le long de la promenade des Anglais, Vieux Nice baroque, villas aristocratiques du cap Ferrat, zones pavillonnaires, d’activités et commerciales de la vallée du Var et des collines rétro-littorales
• Des surfaces libres ou naturelles très réduites, très fréquentées et convoitées
• Une privatisation importante du rivage et des vues sur la mer, un sentier du littoral difficilement accessible
• Une forte pression sur les espaces naturels et agricoles dans la vallée du Var et sur les piémonts
• 2 sites naturels protégés par le Conservatoire du littoral ; 2 sites classés au titre de la loi de 1930