Allongée à fleur d’eau sur près de 32 km avec un point culminant dressé à seulement 18 m au-dessus du niveau de la mer, l’île de Ré étire à l’horizontale une morphologie récente. Sa configuration actuelle est l’héritage d’un ancien archipel constitué d’un ensemble de quatre plateformes calcaires distinctes, finalement rattachées les unes aux autres au fil des siècles et des endiguements successifs, dont le plus récent – îlot de Loix – date du XIXe siècle. Au-delà de son apparente uniformité et du symbole de la rose trémière alignée au pied de maisons immaculées, l’« l’île blanche » possède un charme indéniable lié à une harmonie subtile entre la luminosité de ses ciels et la diversité de ses ambiances paysagères : plages de sables succédant aux vastes étendues des platières calcaires, forêts de pins, parcelles de vignes, marais salants, cœurs de bourg traditionnels. Si proche du continent, elle tente de garder son identité malgré les bouleversements sociaux profonds causés par la construction, depuis 1988, d’un pont qui la relie à l’agglomération urbaine de La Rochelle. Conjuguées à la prospérité économique désormais induite par son succès touristique, des mesures de protection fortes contribuent à maintenir, pour les habitants permanents comme pour les estivants, un cadre de vie de qualité. La maîtrise de l’urbanisation, le maintien des activités salicoles traditionnelles, la gestion de la surfréquentation en période estivale et la mise en place d’aménagements liés à la défense de la côte contre les risques de submersion représentent pourtant des enjeux d’avenir particulièrement sensibles pour préserver un équilibre insulaire restant encore très fragile.
« On raconte que Ré est plate. C’est faux !
Elle ondule avec ses ciels et ses mers, verts, gris ou bleus, comme elle veut.
Poète ou pas poète, ornithologue ou non on y devient amoureux des oiseaux et de la vie.
Même accrochée à un pont elle reste une île.
Naviguant en vélo sans boussole, nous avons depuis peu choisi Ars et son clocher pour marins et nous y embarquons des souvenirs »
La partie sud de l’île, ici entre Saint-Martin-de-Ré, La Flotte, Le Bois-Plage-en-Ré et Sainte-Marie-de-Ré, connaît depuis les années 1990 un intense phénomène d’extension d’urbanisation. La plus élevée de l’île, cette dynamique urbaine s’explique par la proximité du pont, véritable lien avec l’agglomération urbaine de La Rochelle.
Le poumon vert de ce territoire est agricole (Les Évières) et présente aujourd’hui une dynamique de boisement. Les acquisitions du Département de la Charente-Maritime et du Conservatoire du littoral ont permis de préserver ce cœur insulaire.
• Une île de 83,5 km² orientée sur un axe nord–ouest/sud-est, sur une longueur de 32 km et une largeur variant de 70 m à 5 km
• Une île proche du continent et de l’agglomération urbaine dynamique de La Rochelle à travers un pont de 3 km construit en 1988, proximité qui renforce les pressions foncières et touristiques
• Une population permanente en progression (9 communes et 18 000 habitants en 2017) et une importante population de résidents secondaires.
• Des milieux naturels très riches et variés, avec une grande typicité des différentes ambiances (vignes, marais…), mais dépendants d’un entretien permanent par les activités primaires
• Un territoire insulaire de tradition rurale, marqué par l’exploitation de marais salants depuis le XVe siècle, les activités conchylicoles, une production viticole en plein essor et un label AOP pour les pommes de terre
• Un passé militaire qui a laissé des traces patrimoniales marquant profondément le paysage
• Une forte vulnérabilité des zones de basse altitude aux phénomènes de submersions marines, qui nécessitent un entretien vigilant des ouvrages de protection (dunes, digues, écluses, fossés), ainsi qu’une adaptation des usages et des modes de protection des côtes
• Une maîtrise foncière publique de 19% de la surface de l’île engagée par le Conseil départemental de Charente Maritime, la Communauté de Communes et le Conservatoire du littoral
• Une démarche de planification ambitieuse portée à l’échelle de l’île par la Communauté de Communes
• Des dispositifs de protection forts et nombreux : 2/3 de l’île classée au titre au titre de la loi de 1930 sur ses franges côtières et marais depuis 1987 ; ZNIEFF de type 1 et 2 ; Zico de 4 350 ha (Fiers d’Ars, Fosse de Loix) pour la protection de l’avifaune ; une Réserve naturelle nationale « Lilleau des Niges » (227 ha) ; un site inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO (citadelle Vauban de Saint-Martin-de-Ré) ; 1e île française labellisée « Pays d’Art et d’Histoire » ; 6 sites protégés par le Conservatoire du littoral.