CAP DE LA CHEVRE

Carte d'identité du site

Commune(s) CLEDEN-CAP-SIZUN (29), CROZON (29)

Surface protégée : 535.91 hectares

Unité littorale : PRESQU'ILE DE CROZON

Balade Balade
Monument Monument
Ouvert au public Ouvert au public

Télécharger la balade en PDF en pdf - 925.81 Ko

Tous les sites de ce département

Tous les sites du littoral

Voir les sites proches

Unité littorale

À l’extrême sud de la presqu’île de Crozon, schistes rouges et grès armoricains du Cap de la Chèvre portent depuis près de 500 millions d’années l’histoire de la vie. Fossiles et traces d’activités animales y relatent, par leurs énigmatiques présences, cette période-charnière où, lentement, apparut des mers la vie terrestre. Influences méridionales et boréales s’y côtoient étroitement et confèrent aux paysages de saisissants contrastes. Du côté de l’Île Vierge, par une fantaisie géographique, la Corse semble soudain border les latitudes bretonnes. Chatoiement de couleurs des landes, mirage de lagon aux eaux claires et flottille de bateaux bariolés illustrent un faciès méditerranéen chaleureux. À quelques centaines de mètres au-delà de la ligne de crête, au nord-ouest, l’ambiance est tout autre. Sous les assauts du vent et des embruns, les teintes chamarrées se sont fondues en déclinaisons automnales, les silhouettes élancées se sont recroquevillées et la terre, mise à nu en maints endroits, s’est ravinée. Ici, le faciès nordique s’impose dans une austérité dépouillée. Avancée massive au coeur de la mer d’Iroise, le Cap de la Chèvre est une terre ancestrale aux franges abruptes et découpées où gisent épars, depuis près de 7000 ans, dolmens et menhirs. Sur le plateau, non loin de combes sourceuses, des hameaux-rangées ont été bâtis en grès, leurs maisons serrées les unes contre les autres pour mieux résister aux rigueurs du climat océanique. Entre terre et mer, creusées par d’éternels ressacs, les grottes marines résonnent du mugissement des flots et des cris éraillés des oiseaux rupestres installés sur les corniches.

La flore

Au-dessus des vallons humides, la végétation subit l’influence maritime. Toutes les variétés de landes littorales sont présentes au Cap de la Chèvre. Elles couvrent d’immenses étendues. Dans les conditions arides de l’extrême sud, seule la lande sur roche-mère a pu s’implanter. Bruyères cendrées, callunes et ajoncs de Le Gall y déploient leurs floraisons mauves et jaunes. Sur la côte ouest plus exposée aux éléments marins, elle a développé, pour pouvoir renaître, le port en coussinet, système original qui consiste à abriter les jeunes pousses de l’année derrière celles des années précédentes. Bruyères à quatre angles et ciliées ont prospéré sur les sols plus humides tandis que se sont échappés des enclos de pierre les ajoncs d’Europe, cultivés naguère pour la litière et l’alimentation animales. Les pins maritimes, plantés au siècle dernier entre les deux guerres, ont colonisé la face orientale du Cap de la Chèvre. Ils menacent désormais de fermeture un paysage qui jusqu’alors n’était constitué que de végétation rase. En lisière des sentiers, comme pour baliser le cheminement d’un bleu électrique, apparaît la “crozonnaise”, ou grémil prostré, plante typique de la presqu’île de Crozon. “Quand viennent les chatons aux saules, fini l’hiver dur” est un dicton qui, au pays, annonce l’arrivée des beaux jours. Dans les vallons humides, le pollen des saules cendrés se libère au printemps pour envelopper de sa duveteuse pellicule iris d’eau et osmondes royales.

La faune

Oiseaux de mer et de milieux à végétations rases, arbustives et forestières fréquentent en nombre le site. Parmi les landes et les fourrés vit un animal étrange. Avec de grands yeux, une bouche démesurée, de petites pattes et de grandes ailes, il passe sa journée figé sur une branche, le corps bien parallèle à elle pour se fondre à son écorce. De son vol silencieux, il chasse la nuit papillons et insectes. Beaucoup de légendes collent à cet oiseau au ronronnement nocturne. C’est ainsi que l’on a prétendu que l’engoulevent d’Europe tétait les chèvres, un comble en ce lieu… D’autres oiseaux n’en sont pas moins étonnants. Reliques des périodes glaciaires, les craves à bec rouge nichent dans les anfractuosités des hautes falaises du Cap. Friands de larves et d’insectes qu’ils prélèvent sur les pelouses rases, ils lancent de longs cris vibrants et sonores lors de leurs vols acrobatiques. Plus discrets, bien que majestueux, faucons pèlerins et grands corbeaux fréquentent également le site. Devenus rares, ils ont comme les autres espèces, si ce n’est plus, besoin d’espaces préservés de toute intrusion. Le phoque gris fréquente régulièrement les rivages orientaux du Cap de la Chèvre. En nageur émérite, il peut rallier l’Irlande en 3 à 4 jours. Autrefois, le Cap était un site de nidification important pour les macareux, les pingouins torda et les guillemots de troïl. De nos jours, ces alcidés ne sont plus que de passage.

Le site du Cap de la Chèvre est l’un des plus grands du Conservatoire du Littoral en Bretagne. Près de 500 hectares inscrits dans un ensemble géographique de 2000 hectares, sont gérés par la Communauté de Communes de la Presqu’île de Crozon – Aulne Maritime.
Espace naturel majeur en France pour ses landes littorales atlantiques, le Cap de la Chèvre bénéficie d’un programme européen interrégional de protection de l’environnement qui devrait lui permettre de retrouver à terme un équilibre durable.
Les landes, particulièrement sensibles sur les pentes et au sommet des falaises, risquaient de se dénaturer rapidement du fait d’un piétinement engendré par une fréquentation de plus en plus dense. Ainsi, pour pallier cette menace, des cheminements ont été tracés pour le public.
Du fait d’une multitude de parcelles privées, de nombreuses plantes ornementales telles la griffe de sorcière, la renouée du japon ou l’herbe de la pampa, sont sorties de leurs enclos. Invasives, elles gagnent peu à peu la végétation naturelle.
Une vigilance toute particulière devrait permettre d’inverser cette fâcheuse tendance.
L‘extension de la pinède, implantée au milieu du siècle dernier, tend à fermer progressivement le paysage et à appauvrir la biodiversité. Elle devrait être limitée dans l’avenir par des campagnes d’arrachage de jeunes plants.
Particulièrement sensibles, landes et couverts de résineux risquent de s’embraser à la moindre étincelle. N’allumez aucun feu, si petit soit-il. Le patrimoine minéral est ici remarquable, pour qu’il le demeure, ne prélevez ni roches ni fossiles. Avec près de 80 mètres d’à-pic, les falaises du Cap de la Chèvre figurent parmi les plus hautes de Bretagne. À certains endroits, elles sont particulièrement friables. Pour votre sécurité, privilégiez toujours le tracé du sentier littoral qui est balisé d’un rond orangé.

Le Cap de la Chèvre abrite de nombreux vestiges mégalithiques. Çà et là, subsiste la mémoire minérale d’une époque révolue où le printemps, associé au renouveau de la vie et à la fertilité, étaient célébrés dans des lieux aux noms évocateurs tel Ménez Guen, la Montagne Sacrée. Au Cap, d’innombrables murets de pierre ont été bâtis fin XIXème siècle à la faveur du partage des anciennes terres vaines et vagues. Nombre d’entre eux contiennent des éléments issus de dolmens, menhirs ou alignements brisés à cette occasion. Bien avant l’apparition des radars et sonars, mouettes et goélands savaient repérer les bancs de poissons. Ils servaient d’auxiliaires pour la pêche. En 1905, patrons et marins pêcheurs s’inquiétèrent de leur raréfaction due à une chasse inconsidérée. Ils alertèrent alors par pétition le préfet qui, en 1909, prit un arrêté préfectoral d’interdiction de chasse des oiseaux marins. Le sémaphore actuel a été inauguré en 1971. Bâti à l’emplacement de l’ancien sémaphore détruit en 1944 lors de combats opposants alliés et Allemands, c’est un équipement de surveillance de la mer où, dans la chambre de veille vitrée, les guetteurs se relaient du lever au coucher du soleil. Vers le nord-est, le “Sevellec kozh”, rocher évoquant un “pêcheur à casquette”, servait de repère pour la navigation. La presqu’île de Crozon figure parmi les hauts lieux de la géologie bretonne. Des veines d’améthyste parcourent les falaises de Porz Kregwenn. Ce quartz est une gemme remarquable par sa belle teinte violette. Elle aurait, selon les Grecs, la propriété de préserver de l’ivresse. Allez-y tout de même doucement avec l’hydromel, ce nectar des dieux. La Maison des Minéraux de Saint-Hernot présente les richesses géologiques du sous-sol breton ainsi que la plus grande collection de minéraux fluorescents d’Europe.

Communauté de Communes de la Presqu’île de Crozon – Aulne Maritime
Z.A. de Kerdanvez,
BP 25
29160 CROZON
Tél. : 02 98 27 24 76
Email : contact@comcom-crozon.bz
Site Internet : www.comcom-crozon.com

Les sites à proximité