POINTE D'AGON

Carte d'identité du site

Commune(s) MONTMARTIN-SUR-MER (50), REGNEVILLE-SUR-MER (50), TOURVILLE-SUR-SIENNE (50), VAINS (50), AGON-COUTAINVILLE (50)

Surface protégée : 286.66 hectares

Unité littorale : COTE DES HAVRES

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Unité littorale

La Pointe d’Agon et la rive Nord du havre de Regnéville offrent une grande palette de milieux continentaux, littoraux et marins en interaction permanente. Il en découle une grande diversité de milieux et donc une forte capacité d’accueil pour la faune et la flore.

Du fait de la dynamique évolutive globale du havre de Regnéville, la Pointe d’Agon correspond à un espace en perpétuel remodelage, alternant des phases de croissance ou de régression. Il en résulte, au niveau du cordon littoral, de l’extrémité de la pointe et du bord du havre, une mosaïque de milieux à localisation mouvante au gré de l’altimétrie : milieux dunaires mobiles ou fixés, prés salés et vasières à un ensemble prairial indépendant des marées.

Comme sur toute la côte ouest du Cotentin, la marée s’exprime ici avec force. Elle remonte à plus de 10 kilomètres de l’embouchure. Les quelque 870 hectares du havre sont alors sous les eaux. De ce fonctionnement estuarien découle une répartition et un étagement de la végétation.

La façade maritime du havre est constituée d’un système de deux flèches sableuses qui obligent la Sienne à de puissants méandres pour se jeter en Manche. La pointe d’Agon, avec son feu balisant l’entrée de l’estuaire depuis 1860, est un bel exemple de pointe sableuse colonisée par la végétation dunaire. Oyats, Elyme des sables et Chiendent maritime sont les principales espèces de ces massifs. Mais dans les secteurs moins exposés de la dune, les orchidées, comme l’ophrys abeille, sont, au printemps, bien représentées.

Des vases jusqu’aux prés-salés, les espèces de moins en moins résistantes au sel se succèdent. Spartines, salicornes, obiones, puccinellies s’épanouissent et participent au comblement de ce véritable estuaire. En effet au flot, c’est à dire à marée montante, cette végétation piège les sédiments en suspension dans l’eau. À marée descendante, elle empêche leur érosion.

Plus à l’intérieur de l’estuaire, les herbus entourent les chenaux de la Sienne. Ils sont fréquentés par de nombreux troupeaux de moutons de prés-salés. En hiver, ces fameux herbivores sont accompagnés par de grands groupes de bernaches cravants. C’est la sous-espèce à ventre pâle de cette petite oie noire et blanche originaire d’Amérique du Nord qui fréquente le havre, avec des effectifs uniques en France.

Grands gravelots, bécasseaux sanderlings, tournepierres à colliers, barges rousses, courlis corlieux sont parmi les espèces les plus représentées dans cet environnement d’exception.

La Sienne est également connue comme étant une des rares rivières à saumon atlantique de France. Les grands poissons migrateurs affectionnent particulièrement les frayères du chevelu de ruisseaux des reliefs armoricains drainés par la Sienne. Après un séjour plus ou moins long en mer dans les eaux froides des Féroé ou du Groenland, les géniteurs regagnent à différentes périodes de l’année (hiver, printemps et été), les embouchures des fleuves qui les ont vus naître. Autrefois, le saumon était pêché intensément. De nombreux vestiges d’appareils de pêche retrouvés sur les ponts du cours aval de la Sienne en attestent.

13 des 16 espèces d’amphibiens, présentes en Basse-normandie, ont été observées sur le site. Citons des espèces remarquables telles que le Triton crêté et le Triton marbré, le Pélodyte ponctué et la Rainette arboricole.

Parmi les invertébrés, on peut citer une espèce rare de libellule : le Cordulégastre annelé, dont c’est uniquement la 10e station connue dans la région.

Le site fait partie des sites d’intervention du Conservatoire du littoral. Les terrains acquis sont remis en gestion au Syndicat Mixte des Espaces Littoraux de la Manche (SyMEL). Un garde du littoral est affecté à ce site. Il a en charge le gardiennage, l'entretien et le suivi scientifique, ainsi que les relations avec les usagers locaux. (http://www.symel.fr/)

Le site de la Pointe d’Agon dispose de mesure de préservation depuis 1990, date à laquelle a été rédigé le 1er plan de gestion. Il s’agit d’un document cadre, un guide, donnant les orientations d’aménagements et de gestion pour protéger ce site naturel. L'objectif de gestion de ce site est de conserver un massif dunaire dynamique et diversifié favorisant l’installation d’une biodiversité riche, par la mise en œuvre d’une gestion active et adaptée.

Le Conservatoire du littoral y met en œuvre un programme visant à favoriser une découverte douce du site, en faisant notamment transférer les capacités de stationnement à l’entrée de la Pointe. Il travaille en partenariat avec un éleveur de moutons afin d’y assurer un entretien extensif de la végétation.

Par ailleurs, au sein du projet LiCCo (Littoraux et Changements Côtiers), la Pointe d’Agon faisait partie de site pilote du havre de la Sienne. Ce projet a été mené pour une durée de trois ans (2011-2014). Il visait à accompagner les populations côtières pour comprendre, se préparer et s’adapter aux effets du changement climatique, de l’élévation du niveau de la mer et de l’érosion sur leur littoral. La Délégation Normandie du Conservatoire du littoral a veillé à sa coordination en France. Le havre de la Sienne est confronté aux problématiques d’érosion côtière, de submersion marine et d’inondation. Les enjeux identifiés portaient à la fois sur la gestion du milieu naturel (comblement progressif du havre), l’évolution de la biodiversité et sur les usages (cultures marines, agriculture, tourisme, infrastructures).

Ces connaissances ont permis de sensibiliser les acteurs locaux à anticiper les phénomènes globaux dans leur mode de gestion. (http://www.licco.eu/?lang=fr/)

Le site est aussi inclus dans le périmètre de la zone écologique d’intérêt européen au titre de Natura 2000 s’intitulant «Littoral ouest du Cotentin de Bréhal à Pirou». (http://littoral-normand.n2000.fr/).

La côte ouest du Cotentin renferme un ensemble de huit estuaires côtiers appelés havres. Ils se succèdent de Carteret au nord jusqu’aux portes de Granville au sud. Chacun a un caractère particulier. Le plus imposant est celui de Regnéville, appelé aussi baie de Sienne. C’est en effet la Sienne qui y trouve son débouché en Manche, entre les flèches sableuses de la pointe d’Agon et de Montmartin-sur-Mer.

Sur ce littoral, la construction de pêcheries en bois est une tradition qui remonte au Moyen Âge. Ces vastes pièges à poissons étaient remis en état chaque fin d’hiver aux alentours de Pâques. Chacun avait un nom : « la Louise », « la Lavendière », « la Banqueroute ». Les cartes topographiques signalent encore leur présence.Elles étaient utilisées pour pêcher principalement les sèches, les orphies et les maquereaux.

Autre activité traditionnelle de la pointe d’Agon, la récolte de la zostère, qui mobilisait la population locale. Cette plante sous-marine à fleur était récoltée lors des grandes marées de juillet et d’octobre et utilisée comme chauffage. Elle était mise à sécher sur les parcelles du littoral louées spécialement pour cet usage. Sèche, elle était vendue sous l’appellation de « verdrière » ou de « pailleule ». Elle était utilisée pour le capitonnage des sièges des wagons de chemin de fer et l’emballage d’objets. Cette activité disparaît dans les années 1930.

Aujourd’hui, l’estran d’Agon-Coutainville accueille une importante activité mytilicole, ainsi qu’ostréicole : une vingtaine d’hectares de parcs d’élevage et de stockage d’huîtres au nord (face à Blainville et Gouville) et près de 100 km de bouchots à moules au Sud (face à la Pointe d’Agon). La cale des Moulières, aménagée en 1998, est le principal accès aux parcs à huîtres et à bouchots, ce qui génère un important flux de tracteurs, notamment lors des grandes marées.

Les gestionnaires

symel

Les partenaires

natura 2000 Licco

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