Commune(s) BREVANDS (50)
Surface protégée : 184.2 hectares
Unité littorale : BAIE DES VEYS ET MARAIS DE CARENTAN
Le paysage est de faible relief et a été forgé par l’homme. Depuis le terre vers la mer, on observe les polders, les mares et fossés, le Schorre et la slikke.
Les polders présentent une étendue plane, dépourvue de végétation arbustive, qui annonce la proximité de la mer. Ils sont pratiquement invisible cachés par les hautes digues, et souvent couvertes d’une maigre végétation. Ces polders sont pâturés ou cultivés.
Des mares, un gabion notamment sur le polder Saint-André rappellent l’importance de la pratique de la chasse, dans la baie des Veys.
Le schorre représente la partie haute d’un marais, submergée uniquement aux grandes marées. Il est caractérisé par sa végétation, adapté au sel, est surtout constitué par l'Obione, dont la couleur vert-glauque lui donne une teinte si particulière.
La slikke, désigne une zone de l'estran correspondant à des vases littorales peu colonisées et situées à un niveau inférieur à celui du schorre. La slikke offre normalement un paysage très changeant, grâce à sa submersion biquotidienne. Sur les Veys, la mer ne pénétrant pas dans le polder à chaque marée, cet aspect changeant n’existe pas et se trouve remplacé par un paysage de vases salées exondées qui revêt une teinte rougeâtre en fin d’été, par la présence des Salicornes, des Atriplex et des Chénopodes.
La faune
Comme pour l’ensemble des sites de la Baie des Veys, Le polder de Brévand constitue une escale importante pour les canards, comme la Sarcelle d’hiver, le Siffleur, le Pilet, le Souchet, le Colvert et le Tadorne de Belon. Mais pas seulement, car de nombreux passereaux, tels l'Alouette des champs, le Bruant des roseaux, la Mésange charbonnière et d'autres plus typiquement nordiques, comme la Linotte à bec jaune, le Bruant des neiges et le Bruant lapon viennent y hiverner.
Voir des phoques-veaux marins est l’une des grandes curiosités de la Baie des Veys. De quelques individus recensés à la fin des années 80, ils sont aujourd’hui plus d’une trentaine. C’est à la Pointe de Brévands, que vous aurez le plus de chance de les voir.
La flore
Les inventaires menés sur ce site ont permis de mettre à jour des plantes protégées ou menacées de disparaître. Le sel va être un élément clé dans leur répartition. Dans les prairies des anciens schorres colmatés se trouve le Vulpin Bulbeux. Le Polypogon de Montpellier sera dans les prairies halophiles (de forte concentration en sel). La Ruppie Maritime, herbier aquatique caractéristique des marais salants joue un rôle essentiel pour la faune des eaux saumâtres. La Fougère Langue de Serpent et la Renoncule de Baudot vont aussi se rencontrer, en bordure, ou dans les mares et les fossés légèrement salés.
Le site Les Veys fait partie des sites d’intervention du Conservatoire du littoral. Les terrains acquis sont remis en gestion au Syndicat mixte des espaces littoraux de la Manche (SyMEL). Un garde du littoral est affecté à ce site. Il a en charge le gardiennage, l'entretien et le suivi scientifique, ainsi que les relations avec les usagers locaux.
Les Veys dispose de mesure de préservation depuis 2005, date à laquelle a été rédigé le 1er plan de gestion. Il s’agit d’un document cadre, un guide, donnant les orientations d’aménagements et de gestion pour protéger ce site naturel. L'objectif de gestion de ce site est de restaurer et conserver l'originalité des habitats, notamment par la gestion agro-pastorale, le contrôle des niveaux et de la qualité des eaux, tout en restaurant le rôle d'accueil de l'avifaune migratrice et nicheuse
Ainsi, prairies naturelles sont fauchées et pâturées par des bovins et des chevaux, et très peu sont cultivés. Ces terrains sont loués à des agriculteurs. Des conventions en fixent les règles d’exploitation extensives, pour éviter la dégradation du site et permettre un entretien garantissant l’hébergement d’une multitude d’espèces.
L’Association Syndicale Autorisée (A.S.A.) des polders de Brévands, créée le 7 avril 1944, intervient sur une superficie de près de 535 hectares. Son but est d’assurer l’entretien et la conservation en bon état des digues. Le niveau d’eau sur les polders doit être contrôlé pour éviter de mettre en péril la stabilité de ces ouvrages et de permettre l’accueil des oiseaux. En 2001, les services de la Direction départementale de l’Equipement arrêtent la côte 1,72 m NGF69 comme le niveau compatible avec le bon entretien de la digue.
Dans un contexte de changements climatique, d’élévation du niveau moyen de la mer le Conservatoire du littoral, a souhaité mettre à l’étude à titre expérimentale un projet de dépoldérisation sur ce site.
Par ailleurs, au sein du projet LiCCo (Littoraux et Changements Côtiers), la Baie des Veys fait partie des sites pilote. Ce projet est mené pour une durée de trois ans (2011-2014), il vise à accompagner les populations côtières pour comprendre, se préparer et s’adapter aux effets du changement climatique, de l’élévation du niveau de la mer et de l’érosion sur leur littoral. La Délégation Normandie du Conservatoire du littoral veille à sa coordination en France. La baie des Veys est un territoire au carrefour d’enjeux multiples : le changement global pose la question du devenir de sa biodiversité et de la pérennité de ses usages, si des intrusions marines devaient arriver. Ces connaissances permettront de sensibiliser les acteurs locaux à anticiper les phénomènes globaux dans leur mode de gestion.
Aussi, le site s’étend sur la commune de Brévands, adhérente du Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin Il est aussi inclus dans l’enveloppe de la zone écologique d’intérêt européen au titre de Natura 2000 s’intitulant « Marais du Cotentin et du Bessin-Baie des Veys ».
Couramment appelé « polders de Brévands » le site de « Les Veys » est localisé en baie des Veys sur la commune de Brévands.
L'estuaire de la Taute et de la Douve à l’ouest, celui de la Vire et de l’Aure à l’est et la mer au nord, bordent ce site, délimité par des digues. Les Veys est l’association de 5 polders: Petit Saint-André, Rouff, Sainte-Marguerite, Saint-Clément et Carmel. Créés entre 1866 et 1905 ils sont formés d’alluvions récents. Ils ont une altitude moyenne très faible (2 à 3 mètres), puisque ces terres se trouvaient à l’origine en dessous du niveau des hautes mers.
Ces polders ont été remaniés à diverses reprises : Le polder du Petit-Saint-André a était consacré à la culture céréalière. Sur la moitié ouest du polder du Rouff et sur l'ensemble du polder Saint-Clément, demeuré des prairies. Toutefois, dans certaines zones comme le polder Sainte-Marguerite ou l'est du polder du Rouff, l'absence de manipulation du milieu au cours de ces dernières décennies a permis le développement de prairies semi-naturelles.
Par ailleurs, à l’exception du polder du Petit Saint-André, ils sont classés en réserve de chasse depuis septembre 1988, pour une superficie de 152 hectares.
Les pêcheurs de coques de la baie des Veys empruntent les digues du site pour pouvoir exercer leur activité. Ce gisement de coquillage est le plus productif de Basse-Normandie, avec environ 1 500 tonnes récoltées annuellement. Cette richesse est due au lessivage de l'immense bassin versant de 3 460 km² drainé par la Douve, la Taute, la Vire et l'Aure.
- Parc Naturel Régional des Marais du Cotentin et du Bessin 17 rue de Cantepie 50500 LES VEYS – Tél. 02 33 71 61 90 – e-mail : info@parc-cotentin-bessin.fr
- Les Ponts D'Ouve BP 282 - 50500 SAINT CÔME DU MONT- Tél : 02 33 71 65 30 – (www.parc-cotentin-bessin.fr)
- Réserve naturelle du Domaine de Beauguillot 50480 Sainte Marie du Mont Tél : 02 33 71 56 99 - e-mail : rnbeauguillot@wanadoo.fr