Commune(s) PIANOTTOLI-CALDARELLO (2A)
Surface protégée : 76.19 hectares
Unité littorale : EXTREME SUD
Au sud-ouest de Pianottoli, au fond de l’anse d’Arbitru se blottie une petite plaine bordée par deux lignes de collines et traversée par les méandres du ruisseau du Lanciatu qui forme un marécage à l’arrière du cordon sableux d’arrière plage. Un ensemble de petites mares temporaires enserrées par le maquis ponctue la partie ouest du site. Encadré par deux pointes aux motifs paysagers spectaculaires qui s’avancent loin dans la mer, le site d’Arbitru paraît presque intimiste, comme protégé par ces deux avancées de terre.
La richesse floristique des milieux naturels fait d’Arbitru un site pour connaisseurs et amateurs de botanique. Inondées en hiver, asséchées en été, les mares temporaires abritent en effet un système écologique particulier où l’on peut croiser d’étonnantes et rares espèces. Ces mares se sont installées dans des dépressions du terrain sur un petit plateau littoral abrasé par un ancien niveau marin plus élevé qu’aujourd’hui. : la plus importante s’étire sur 100 m de longueur et 50 m de large.
Habitats et Flore
Le patrimoine écologique du site est remarquable, regroupant des milieux et habitats très diversifiés : prés salés, maquis thermophile à genévrier de Phénicie, dunes de sable et, tel un petit bijou éphémère, les mares temporaires.
Sur le cordon littoral à fourrés de genévriers de Phénicie et de pistachiers lentisques, le chardon bleu maritime, emblème du conservatoire du littoral, voisine avec l’immortelle et le ciste à feuilles de sauge. Les milieux salés sont dominés par le jonc maritime tandis que ruppias et potamots s’épanouissent dans les méandres du fleuve.
Les mares temporaires abritent des espèces rares aux noms exotiques : la cresse de Crête, aux petites fleurs blanches, la renoncule à feuilles d’ophioglosse, cousine du bouton d’or, la cotonnière naine.
Faune
De nombreux oiseaux s’ébattent autour des zones humides riches en nourriture. Certains se reproduisent sur le site, petits passereaux ou grands ardéidés : le pipit rousseline, l’aigrette garzette, le bécasseau sanderling. Le crapaud vert a également trouvé refuge sur le site et s’y reproduit.
Le pâturage bovin contribue, en maintenant les milieux ouverts, à favoriser les peuplements de crypsis piquant, une graminée rare à l’échelle de la Corse.
Dans tout l’extrême sud de la Corse (communes de Porto Vecchio, Bonifacio, Figari, Pianottoli-Caldarello, Monaccia d’Aullène), les protections terrestres du Conservatoire (4000 ha) sont complémentaires de la préservation assurée en mer et sur les îlots par la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio (80 000 ha). Ce vaste ensemble préservé s’inscrit dans le cadre transfrontalier du GECT-Parc Marin International dont fait aussi partie le Parc national de l’Archipel de la Maddalena en Sardaigne.
C’est l’Office de l’Environnement de la Corse qui gère le domaine du Conservatoire du littoral, conjointement avec la réserve naturelle, assurant ainsi une gestion intégrée terre-mer.
Le nom du site, u Arbitru est à lui seul un indice : c’est le nom corse de l’arbousier, cet « arbre à fraises » du maquis corse, dont les fruits font de goûteuses confitures. Loin du côté sauvages des deux pointes voisines, les traces de murets et la présence de bovins prouvent une utilisation agricole ancienne du site, au moins pour le pâturage.
Les mares temporaires méditerranéennes sont soit d’origine naturelle, soit d’anciennes réserves d’eau creusées pour le bétail. Ici, ce sont les deux petits estuaires de deux ruisseaux intermittents.
Le site est atteint au bout d’une longue piste qui part de la RT 40 aux environs de Monaccia d’Aullène. Un sentier au départ d’un petit stationnement permet d’accéder à la plage et au sentier littoral.
Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.