Commune(s) CRIEL-SUR-MER (76), LA CERLANGUE (76), MALLEVILLE-LES-GRES (76), HAUTOT-SUR-MER (76), SAINT-VIGOR-D'YMONVILLE (76), TANCARVILLE (76), SAINT-JOUIN-BRUNEVAL (76)
Surface protégée : 606.35 hectares
Unité littorale : ESTUAIRE DE LA SEINE
Le territoire de la réserve, s’étend sur 8 528 hectares serrés entre le fleuve et la zone industrialo-portuaire. L’estuaire de la Seine présente des milieux naturels extrêmement variés, faits de vasières, de roselières, de prés-salés, de prairies humides, de dunes, et de mares temporaires ou permanentes. Enfin, l’une des plus fortes originalités de la réserve est sa vasière. Elle s’étend sur 300 hectares de part et d’autre du Pont de Normandie. Drastiquement réduite à la suite de plusieurs endiguements et par la construction du pont, elle a bénéficié de mesures dites « compensatoires ». Grâce à la création d’un méandre artificiel, elle continue vaille que vaille à remplir ses fonctions nourricières, essentielles, comme premier maillon de la chaîne biologique.
La flore
L’Estuaire de la Seine regorge de différents milieux en partis sous l'influence directe des marées. La slikke correspond à la partie basse de l’estran, elle est recouverte à chaque marée. Composée de vase et de sable, c’est une nourricerie, capitale pour l’équilibre estuarien. Elle abrite une microfaune abondante, servant de nourriture aux poissons juvéniles et aux crustacés, comme aux oiseaux limicoles. Là où le courant est moins fort, la slikke est colonisée par les salicornes, la soude ou la spartine. Le schorre est la partie haute de l’estran. Il est recouvert de végétation, aster, obione et puccinellie. Près du Pont de Normandie, il forme des mosaïques avec les roselières saumâtres.
L’Estuaire de la Seine ne compte pas moins de 491 espèces floristiques, dont le rare Liparis de Loesel, dont la découverte entrava, un temps, les travaux d’agrandissement du port.
La faune
La guimauve officinale représente certainement la raison pour laquelle la Noctuelle de la Guimauve, papillon nocturne exceptionnel en Normandie, est répertorié sur le site. Autre cas semblable, celui de la Succise, responsable de la présence du Damier à Succise, papillon protégé.
Parmi les espèces d’oiseaux observés on compte le Butor étoilé, le Râle des genêts, le Gorgebleue à miroir, la Panure à moustaches, l’Huîtrier-pie, l’Avocette élégante et la Spatule blanche.
La Rousserolle effarvatte et la Panure à moustaches sont deux petits oiseaux locataires des roselières. Elles ont chacune leurs particularités. Pour la Rousserolle effarvatte, c’est son chant, incessant, et sa manière de bâtir son nid en corbeille sur les tiges de roseau. Son nid semble bercé par le vent. Pour la Panure à moustaches, c’est d’être sédentaire, et de passer d’un régime à l’autre, insectivore l’été, granivore l’hiver.
Le Conservatoire du littoral s’efforce de protéger l’essentiel des prairies humides, qui constituent l’un des maillons essentiels de l’écosystème estuarien. La grande majorité des espaces en prairie du marais de Cressenval sont voués au pâturage et à la fauche. Les exploitants agricoles contribuent ainsi à maintenir ces milieux ouverts.
La conservation de l’intérêt de ces milieux passe majoritairement par le maintien de l’activité agricole traditionnelle, fondée sur l’élevage extensif. Voilà pourquoi, des contrats dits « conventions de gestion » sont passés avec les exploitants agricoles ayant accepté un cahier des charges permettant de concilier élevage et protection des milieux, de la faune et de la flore. Concrètement, depuis le début de son intervention en Estuaire de Seine, l’action du Conservatoire du littoral s’est traduite par la remise en herbe de terre en culture. D’importants travaux de clôture sont entrepris au fur et à mesure des acquisitions et des reconversions en herbe pour permettre l’usage agricole en élevage.
La Maison de l’Estuaire, sur la partie réserve naturelle assure la gestion quotidienne de ces espaces naturels. Elle a en charge la surveillance et l’entretien courant. Un garde du littoral est présent sur le site. Il a en charge le gardiennage, l'entretien et le suivi scientifique, ainsi que les relations avec les usagers locaux. L’Estuaire de la Seine est doté d’un plan de gestion. Il s’agit d’un document cadre, donnant les orientations d’aménagement et de gestion visant à protéger ce site naturel.
Par ailleurs, plus récemment, le Conservatoire du littoral et le Grand Port Maritime du Havre entendent coordonner leur action et inscrire mutuellement leurs relations dans un protocole définissant les conditions dans lesquelles ce dernier apporte son soutien à l’accélération de la mise en œuvre de la politique d’intervention du Conservatoire du littoral dans l’estuaire de la Seine.
L’Estuaire de la Seine fut sauvage, il ne l’est plus. Il fut très grand, l’un des plus grands estuaires de France, il s’est aujourd’hui considérablement rétréci par rectification de son chenal afin de favoriser la navigation. Il est devenu l’un des plus industrialisés d’Europe, et l’un des plus pollués. Dictée par la mondialisation des transports, les ports du Havre et de Rouen ne cessent de se développer, multipliant les quais à porte-conteneurs géants et voies d’accès.
Sur ses amples méandres, l’estuaire de la Seine raconte l’histoire d’un combat : naturalistes contre aménageurs. L’Estuaire de la Seine recèle cependant plusieurs lieux magiques, miraculeusement préservés.
L’intervention du Conservatoire du littoral dans l’Estuaire de la Seine a débuté en 1997, d’abord sur la partie sud de la réserve naturelle puis sur la partie nord, appelée communément « marais de Cressenval ».
Enclave naturelle dans un milieu industrialo-portuaire, l’Estuaire de la Seine offre une ballade pleine de surprises. La visite de la Maison de la Réserve vous fera découvrir l’estuaire par le biais d’expositions et d’animations.
Du 21 juin au 6 juillet
Maison de l'Estuaire, Réserve Naturelle de l'Estuaire de la Seine
Découvres les animations de l'été de la Réserve Naturelle de l'Estuaire de la Seine