PENN AR C'HLEGER

Paysages

Carte d'identité du site

Commune(s) ILE-DE-BATZ (29)

Surface protégée : 8.05 hectares

Unité littorale : COTE DU LEON ET DES ABERS

Jardin Jardin
Balade Balade
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Unité littorale

Séparée du continent par un étroit chenal, l’île de Batz est une parcelle de Bretagne authentique où, aux siècles passés, l’exotisme s’enracina dans les jardins à la faveur des escales des capitaines au long cours.
Naguère sans arbre et couverte d’ouest en est par une végétation rase, elle s’enrichira peu à peu de plantes méditerranéennes et tropicales.

Ainsi, les rudes paysages de l’île furent-ils modifiés çà et là par d’étonnantes floraisons que le Jardin Colonial Georges Delaselle magnifia à partir de 1897.
L’île de Batz, constituée à l’origine de granite dur, fut au fil des périodes géologiques recouverte d’épaisses couches de limons argileux et de sables coquilliers qui lui conférèrent une vocation de terre féconde. L’agriculture y fut, et demeure toujours, une activité importante.

Vents et courants marins y ont jadis transporté d’énormes quantités de sable.
Par endroits, des villages entiers ont été ensevelis pardes dunes venues se percher sur les contreforts de la côte.
Sur les rivages exposés, près du rocher légendaire de “Toull Al Zarpant”, le trou du serpent, de puissantes vagues ont façonné d’énormes galets.

Située face à l’Angleterre et aux avant-postes de la baie de Morlaix et du port de Roscoff, Batz constitue un havre où, de tout temps, les hommes ont trouvé refuge. C’est peut-être ce qui la fit choisir par “l’homme jardin qui, pour réaliser son Eden, avait retenu des tropiques, la douceur et les couleurs, et de l’île de Batz, l’authenticité de ses hommes et de ses femmes.

La flore

L’île de Batz, soumise tout au long de l’année aux rigueurs de la mer, présente à l’état naturel une végétation rase. Falaises, cordons de galets, dunes, pelouses littorales, landes sèches et terres humides constituent des habitats remarquables par leurs flores spécifiques.

Les choux marins, dont les longues racines s’insinuent entre les pierres, stabilisent les cordons de galets agités par les houles. Sur les dunes, les orchis pyramidauxdominent de leur hampe florale rose de vastes tapis blancs d’alyssons maritimes. Ajoncs d’Europe et bruyères cendrées colorent les landes rases de jaune et de mauve tandis que sur les pelouses de bord de mer, fleurissent en nombre arméries et silènes maritimes.

À l’ouest de l’île, roseaux et joncs couvrent les dépressions humides. Dans un tout autre milieu, dans les fissures des parois rocheuses, pousse la doradille marine, jolie fougère à l’écologie tropicale.
Sur sa pointe est, l’île de Batz fut le théâtre d’une métamorphose étonnante. En quelques années, sous l’action de Georges Delaselle, l’habitat austère de l’arête granitique de la pointe du C’hleguer fut transformé en jardin exotique.

L’île, à l’origine sans arbre et balayée par les vents, nécessitait pour l’implantation du jardin méditerranéen une modification des conditions écologiques. Pour ralentir les vents, des cyprès de Lambert furent plantés en nombre. De petites dépressions profondes de quelques mètres furent creusées et bordées de bourrelets de sable afin d’accueillir de nouvelles plantes originaires d’Amérique latine, d’Afrique du Sud et d’Océanie. Aujourd’hui, après bien des vicissitudes, ce sont plus de 1800 espèces qui agrémentent ce jardin unique en Bretagne. Ainsi, à peu de distance, se côtoient désormais végétations atlantique et exotique.

La faune

Entourée d’une dizaine d’îlots périphériques, l’île de Batz offre un ensemble de milieux diversifiés que l’avifaune utilise selon ses préférences. De passage en mer, fulmars boréaux, puffins des Anglais et fous de bassan croisent au large. Les cormorans huppés, perchés sur les écueils, se sèchent à l’issue de leurs profondes plongées. Sur la grève découverte, les huîtriers pie, à la recherche de crustacés et de coquillages, arborent couleurs rouges, noires et blanches. Plusieurs centaines de goélands argentés composent des colonies dispersées tandis que moins sociable, le goéland marin plane en solitaire le long des falaises.

Le faucon crécerelle, à la recherche de micro- mammifères, de petits oiseaux et d’insectes, s’élève en vol stationnaire au-dessus de la lande. L’alouette des champsattendra son départ et la quiétude retrouvée pour lancer ses longues strophes mélodieuses. Fauvette pitchou aux déplacements fugitifs, troglodyte au chant vibrant, timide accenteur mouchet sont quelques-uns des nombreux passereaux qui peuplent la lande.

Fait rare pour une île bretonne, la bécassine des marais, joyau ornithologique de l’île de Batz, se reproduit dans la végétation épaisse de la zone humide occidentale. Plus près des hommes, merles, grives draines et musiciennes sautillent dans les espaces jardinés. Bien que constitué d’essences exotiques, le jardin Georges Delaselle ne semble pas prêt d’accueillir toucans ou amazones…

Sur l’île de Batz, végétations endémique et exotique coexistent grâce à une gestion différenciée menée par le Conservatoire du littoral et conduite en partenariat avec Haut Léon communauté (gestionnaire) et l’association des Amis du Jardin Georges Delaselle.

Propriétaire de la pointe du C’hleguer et de son jardin exotique depuis 1997, ainsi que d’autres parcelles situées dans le secteur de Toull Al Zarpant, le conservatoire veille aux équilibres biologiques des différents sites.

Dans le respect de l’esprit de son concepteur, le jardin exotique a été particulièrement bien restauré par une équipe de bénévoles passionnés. Les structures originelles ont été remises à jour, les murets de pierres sèches reconstruits et les chemins réhabilités. Replantations, élagages et essais d’acclimatation ont enrichi le site. Ici, l’évocation de paysages exotiques, à partir de scènes et de floraisons estivales, prime sur la collection botanique.

Chaque année, de nombreux visiteurs découvrent ce trésor des chaudes latitudes.
Sur les espaces naturels environnants ou situés au nord et à l’ouest de l’île, la gestion est tout autre. Falaises, cordons de galets, dunes, pelouses, landes, prairies et dépressions humides sont préservés dans leurs équilibres écologiques initiaux. Ainsi, une attention particulière est apportée à l’essaimage de plantes exogènes qui risqueraient de dénaturer ces milieux fragiles.

Une pratique agricole respectueuse de l’environnement associée à une attitude responsable des visiteurs sont de nature à concourir au maintien de cette belle biodiversité.

Fréquentée dès le paléolithique par les hommes attirés par les eaux poissonneuses de la côte, l’île de Batz connut une occupation humaine constante.

Éclats de silex, lamelles et pointes mégalithiques, haches, menhirs, dolmens, tombes à incinération ou à coffre, tessons de poterie, urnes funéraires ou atelier de briquetage témoignent de leurs passages successifs.

Au IVème siècle, les Bretons traversent la Manche pour fuir les Angles et les Saxons. Ils gagnent l’Armorique déchristianisée suite aux invasions barbares. L’évangélisation commence bientôt en “petite Bretagne”.
Paul Aurélien, moine venu du Pays de Galles, débarque sur l’île de Batz en 520-525 pour accomplir sa mission évangélisatrice, terme d’un long parcours initiatique.

Accessible au sud comme à l’ouest, l’île de Batz, dont l’insularité remonte à quelque 3000 ans, représente depuis longtemps l’un des meilleurs mouillages du Finistère Nord. Base Viking pour les expéditions sur le continent de 878 à 882 et convoitée de toujours par les Anglais, l’île sera durant des siècles le théâtre d’affrontements sanglants.

Batteries et fort s’y succéderont dès le XVIIe siècle.

En 1687, le privilège du goémon est accordé aux îliens. En l’absence d’arbres, il leur permet de se chauffer, de cuire les aliments et d’amender les terres.

L’île sera, jusqu’à la fin du XIXe siècle, un haut lieu de la marine à voile dont l’activité déclinera progressivement au profit d’une agriculture maraîchère.

George Delaselle, conquis à son tour par l’île de Batz, achètera un domaine à la pointe du C’hleguer en 1897. Il voue alors sa vie à la création d’un jardin colonial dont la réalisation sera un modèle d’acclimatation. L’est, anguleux et brisé, se transformera peu à peu en oasis.

Haut-Léon Communauté
29 rue des Carmes
29250 Saint-Pol de Léon
Tél : 02 98 69 10 44
Site Internet : www.hautleoncommunaute.bzh

Jardins Georges Delaselle
Penn Batz
29253 Île-de-Batz
Tél : 02 98 61 75 65
Email : jardin.delaselle@hlc.bzh
Site Internet : www.jardin-georgesdelaselle.bzh

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