DEL SALE

Carte d'identité du site

Le site de Del Sale est situé à l’extrémité nord du domaine agricole du centre de détention de Casabianda. Cette grande zone humide de 3,6 km de long, délimitée au nord par le fleuve Tavignani, est essentiellement constituée d’une roselière bordée d’une scirpaie au sud-ouest et d’une zone marécageuse à végétation halophile au nord. Des tamaris bordent la zone humide de manière irrégulière. Del Sale est séparé de la mer par un lido sableux autrefois boisé de pins maritimes, où l’on observe aujourd’hui des formations à hélianthèmes. Quelques grands eucalyptus, à proximité de la plage, sont les reliques des plantations de la fin du XIXe siècle : ces arbres étaient censés « assainir » l’air, ils étaient considérés comme un moyen de lutte contre la malaria (paludisme) qui décimait alors la population du bagne de Casabianda.

Habitat et Flore

Parmi la diversité des habitats présents sur le site, douze sont d’intérêt communautaire. Les peuplements de genévrier à gros fruits sur les dunes de Del Sale sont parmi les plus importants de Corse.

On peut citer dans les espèces remarquables observables sur le site la cresse de crête, l’euphorbe peplis et le tamaris d’Afrique

Faune

Sa qualité de réserve de chasse fait de l’étang Del Sale un refuge d’intérêt pour l’avifaune, notamment hivernante : il est l’un des 4 sites majeurs de la Corse pour l’observation des oiseaux. Le héron pourpré niche probablement dans la roselière. La lusciniole à moustaches, le busard des roseaux, la nette rousse, la bouscarle de Cetti, la rousserolle effarvatte, le guépier d’Europe, le pipit rousseline, le petit gravelot… Nombreuses sont les observations remarquables possibles à Del Sale. Une chouette effraie niche dans Mulinu Rossu

Plus de 130 espèces d’oiseaux, dont la moitié en migration, ont été observées à Del Sale, mais ce chiffre est probablement sous-estimé compte tenu du faible nombre d’observations réalisées.

Reptiles, amphibien et mammifères vivent également sur le site : on peut noter de belles populations de chiroptères, rhinolophes, barbastelles et pipistrelles, notamment dans l’ancienne station de pompage du« Mulinu Biancu », construite ans les années 1920 pour tenter d’assécher l’étang. Plusieurs espèces endémiques ou protégées sont présentes : le discoglosse sarde, la tortue d’Hermann et un papillon, le porte-queue de Corse.

Le domaine de Casabianda est classé en réserve de chasse depuis 1951, ce qui en fait un refuge intéressant, notamment pour l’avifaune. Du fait de sa situation, dans le centre de détention de Casabianda, le site est resté peu accessible aux naturalistes depuis le milieu du XXe siècle, ce qui a limité les observations et donc la connaissance fine du patrimoine faunistique. Néanmoins, cette situation administrative particulière limite fortement les impacts humains sur le site, ce qui est un gage pour sa préservation.

L’enjeu sur ce site est de préserver l’équilibre actuel entre eau douce et eau salée, qui permet à la roselière de se maintenir.

L’étendue du site du Conservatoire du littoral recouvre 91% du Site classé Natura 2000 de Del Sale

La gestion du site est assurée par l’équipe des gardes du littoral de la Collectivité de Corse. Le bâtiment de Mulinu Rossu a été cristallisé par le Conservatoire du littoral, ce qui en autorise la visite accompagnée en toute sécurité.

Les cartes anciennes montrent l’étang comme une lagune côtière en communication directe avec la mer, à proximité immédiate des ruines de la grande ville romaine d’Aléria. Le sel de l’étang était ramassé au Moyen-Age, avant que les Génois ne décident, au XVIIe siècle, de combler l’étang pour assainir la plaine alentour, infestée par la malaria. Un canal reliant le Tavignani à l’étang est achevé avec de grandes difficultés vers 1655, avant d’être détruit par une crue du fleuve. En 1842, le capitaine des Zouaves Franceschetti achète le domaine et engage de lourds travaux pour le valoriser. Des canaux sont creusés pour assainir Del Sale. En 1865, Franceschetti, ruiné, revend le domaine à l’Etat qui décide d’y installer un pénitencier agricole. Les travaux se poursuivent, de nouveaux canaux sont percés, des digues élevées et un grand bâtiment aujourd’hui nommé « Mulinu Rossu » est bâti en 1875 : il abrite une turbine et des pompes destinées à assécher l’étang qui n’est plus alimenté par la mer. Ces travaux se soldent par de nombreux décès, la malaria faisant des ravages parmi les bagnards et leurs surveillants. Toutefois, malgré la fermeture du bagne de Casabianda en 1884, les immenses aménagements réalisés et la poursuite des expérimentations sous la conduite des ingénieurs hydrauliciens des Ponts et Chaussées finissent par transformer considérablement le milieu naturel : la digue protège l’étang des entrées d’eau de mer, le canal amène de l’eau douce. Dans la première moitié du XXe siècle, Del Sale est pratiquement asséché l’été, on y fait pâturer des troupeaux de vaches. En 1948, la prison de Casabianda est réouverte, avec pour projet d’en faire une prison modèle. L’abandon du pâturage sur Del Sale permet à la roselière de s’installer, si bien qu’au début du XXIe siècle, l’ancienne lagune salée est devenu, par le fait de l’homme, la plus grande roselière de Corse.

La plage de Del Sale est facilement accessible via une piste qui longe le Tavignani, depuis la T10 à Cateraggio. Un petit stationnement et un sentier permettent d’accéder au bord de mer. L’accès à la roselière et à Mulinu Rossu se fait seulement sur visite guidée : le chemin qui y mène et qui n’est autre que l’ancien canal d’amenée des eaux à la turbine, est sur le domaine du Centre de Détention.

Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.

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