ETANG DU GRAND MONTFAUCON

Carte d'identité du site

Commune(s) HEUDICOURT-SOUS-LES-COTES (55)

Surface protégée : 28.77 hectares

Unité littorale : LAC DE MADINE

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Unité littorale

L’étang du Grand Montfaucon s’insère dans un cadre moitié prairial, moitié forestier. Avec ses roselières et ses herbiers, cet ensemble forme un paysage remarquable ayant comme arrière-plan les côtes de Meuse.

La flore

L’étang du Grand Montfaucon possède de vastes herbiers aquatiques à Nénuphar blanc. Il accueille toutes les associations possibles de roselières hautes et basses (hormis la prêlaie) et constitue un des étangs les plus riches autour du lac de Madine au niveau de la flore.

La présence de 6 ha de prairie dans un état de conservation intéressant représente un habitat potentiel pour un papillon d’intérêt européen (le damier de la Succise).

On notera la présence de la grande douve, dans un bon état de conservation, au sein des roselières de cet étang.

La faune

Dans le cadre de l’élaboration du plan de gestion, de nombreux inventaires réalisés ont permis d’identifier la faune présente.

Au niveau des libellules, la leucorrhine à large queue (inscrite à la directive Habitats) est très représentée sur l’étang. Deux espèces de papillons, d’intérêt européen ont été identifiées : le cuivré des marais et le damier de la Succise. Pour les mollusques, une forte population de vertigo de Desmoulins (petit escargot) a été mise en évidence dans une des formations végétales (cariçaie) du Grand Montfaucon.

Les espèces d’amphibiens : le triton crêté, le triton ponctué (espèces remarquables) et la rainette verte (espèce en déclin en Lorraine) ont notamment été visualisés sur le site.

De nombreuses espèces de chauves-souris sont également présentes en raison des milieux qui leur sont favorables.

La richesse de cet étang se traduit par le nombre de 107 espèces d’oiseaux contactés. Il joue un rôle important pour la nidification grâce à sa quiétude.

L’étang du Grand Montfaucon était exploité essentiellement pour la production de brochet dont la reproduction naturelle était jugée excellente. Un assec complet a été pratiqué régulièrement tout les 2 à 5 ans, sans mise en culture et des curages du fossé de vidange étaient opérés tous les 10 à 15 ans. Depuis les années 1960, des travaux réguliers ont dû être faits sur la digue, notamment en raison des dégâts dus aux rats musqués.

A la suite de l’acquisition par le Conservatoire du littoral en 2009, un plan de gestion a été établi en 2011 qui définit les objectifs de gestion. Ce plan de gestion a été élaboré en commun avec celui des Etangs de Pannes et reprend donc les mêmes objectifs afin de conserver une cohérence sur les sites du Conservatoire :

- maintenir voire favoriser les habitats et les espèces d'intérêt communautaire,

- maintenir voire favoriser les habitats et les espèces reconnus comme enjeux nationaux et régionaux,

- conserver l'intérêt paysager et culturel et intégrer la protection du site dans le contexte local,

- mettre en place l’organisation administrative et les outils indispensables à la gestion du site.

La pratique de l’assec est conservée pour son intérêt en terme de minéralisation des sédiments au fond de l’étang limitant les matières en suspension dans l’eau. La qualité de l’eau et la limitation du comblement de l’étang sont ainsi favorisées. De plus, les espèces de flore se développant en assec sont spécifiques et remarquables.

La pêche, encadrée par une convention avec un pisciculteur professionnel, conserve son aspect extensif.

Des conventions d’usages sont également établies avec les agriculteurs et les chasseurs dans le but de concilier les enjeux écologiques et les activités humaines extensives.

Le suivi de la gestion du site s’effectue par le biais du comité de gestion où est réuni l’ensemble des partenaires tels que l’Agence de l’eau, la Région lorraine et le Conseil général de la Meuse.

Retrouvez le plan de gestion ici

L’étang du Grand Montfaucon a probablement été créé par une fondation monastique car il alimentait, jusqu’à la Révolution, l’Abbaye de Saint-Mihiel qui stockait d’importantes quantités de poissons dans ses bassins. Un courrier, datant de 1813, du Maire d’Heudicourt adressé au Préfet permet de mettre en évidence une pratique piscicole basée sur un cycle traditionnel de 4 ans. Les 3 premières années sont consacrées à la mise en eau et l’empoissonnement. A la fin de ces 3 ans, l’étang est vidangé et la pêche est réalisée au profit des moines bénédictins de St-Mihiel. La 4e année, l’étang est gardé asséché pour sa mise en culture. La récolte est destinée aux habitants d’Heudicourt.

Un arrêté du Préfet de 1928 confirme ces pratiques : les habitants de la commune d’Heudicourt conservent leur droit de vaîne pâture et d’abreuvement lorsque l’étang est en eau et leur droit de culture tous les 4 ans lors de l’assec.

La présence de l’étang est attestée sur la Carte de Naudin qui montre que l’actuel Grand Montfaucon était précédé du Petit Montfaucon, aujourd’hui asséché et mis en culture (mais présent sur le cadastre napoléonien). Dans les ouvrages en pierre de taille, une date gravée a été trouvé: 1732. Il est fort probable que l’actuelle digue entière en parement de pierres calcaires taillées date de cette époque. Elle peut être considérée comme un ouvrage exceptionnel, patrimoine bâti rural devenu très rare depuis le XXe siècle.

Les gestionnaires

ONCFS

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