Commune(s) ()
Surface protégée : 244.39 hectares
Unité littorale : COMPLEXE LAGUNAIRE DE SALSES LEUCATE
Le site du Mas de l’Ille est situé sur la frange maritime de la Commune du Barcarès au nord du département des Pyrénées Orientales. Au cœur de la station balnéaire, le site est l’un des rares espaces naturels sur le lido qui isole l’étang de Salses Leucate de la façade maritime.
Propriété du Conservatoire du littoral depuis 1980, il constitue un patrimoine naturel et paysager dont les richesses écologiques méritent d’être protégées. Même s’il a été largement remanié lors de l’aménagement de la station touristique du Barcarès dans les années 60, le Mas de l’Ille est un des rares espaces non urbanisés de ce lido.
Les habitats naturels
C’est sur la partie dunaire du site qu’on trouve à la fois les enjeux écologiques les plus forts mais également la fréquentation estivale la plus importante liée à la fréquentation de la plage. Une route littorale coupe le système dunaire en deux.
La partie centrale est perçue comme un terrain vague par les habitants du Barcarès. Elle abrite pourtant plusieurs habitats d’intérêt communautaire ; les pelouses dunales, la dune fixée (ou dune grise) qui, avec sa végétation semi-ouverte dominée par de petites espèces ligneuses associées à quelques herbacées, constitue un enjeu majeur.
La flore
L’Euphorbe Péplis, espèce pionnière des dunes embryonnaires et laisses de mer est une espèce menacée sur le site par le nettoyage mécanique des plages. Elle bénéficie pourtant d’une protection nationale.
La Malcomie rameuse, protégée au niveau régional, est menacée par la fermeture des pelouses dunaires et par l’expansion du pin.
La faune
Le Psammodrome hispanique est un lézard protégé que l’on retrouve sur les milieux dunaires du Languedoc-Roussillon. Sur le Mas de l’Ille, sa population estimée à 200 individus est menacée par la fragmentation de son habitat (la dune grise) par la route littorale. Le manque d’échange entres les populations génère un risque de disparition de la population par consanguinité ou dérive génétique.
La gestion du site est assurée par Perpignan Méditerranée Communauté d’Agglomération, en partenariat avec la commune du Barcarès.
Un premier plan de gestion a été réalisé en 1997 mais n’a pas été mis en œuvre.
L’actualisation de ce plan de gestion en 2011 devrait permettre la mise en place d’actions visant à changer l’image de ce site mal (re)connu.
Dès le début du XXème, le Mas de l’Ille commença à être exploité : la viticulture, le maraîchage et l’élevage ovin prirent place sur le domaine et ses alentours. Des pins maritimes et des cyprès furent par ailleurs plantés pour protéger les cultures des embruns salés et des vents (tramontane et marin).
Dans les années 40, face à l’arrivée de réfugiés espagnols, un camp fut implanté sur la plage du lido, accueillant jusqu’à 70 000 personnes.
C’est à partir de 1966 et la Mission Racine (mission interministérielle d'aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon) que le Mas de l’Ille connut son plus important changement. En effet la Mission avait pour vocation de faire du Barcarès une commune littorale touristique. Cela s’est accompagné de nombreuses constructions et surtout de remblaiements d’un espace qui paraissait « sans caractère ». La végétation originelle s’est alors trouvée sous 3 mètres de matériaux et la physionomie du site complètement transformée.
« …Il s’agissait de transformer un site sans caractère, un désert amorphe, dont la forme géologique était inutilisable par rapport au but fixé…, ce n’était pas rien de modeler près de 1000ha…, aujourd’hui a été menée à bien cette modification du relief, je devrais dire bouleversement, car il ne reste rien de ce que nous avons trouvé. » Citation de Georges Candilis, l’architecte issu de l’atelier de Le Corbusier et chargé des stations de Leucate et du Barcarès.
L’activité viticole a continué pour s’arrêter dans les années 70. Ensuite, le site a vu s’implanter une pépinière dont il reste encore aujourd’hui des vestiges de plantes exotiques telles que l’herbe de la pampa ou le yucca.
C’est dans le cadre de la politique d’aménagement d’ « espaces verts » menée par la Mission Racine, que la zone de maraîchage a fait l’objet de boisements complémentaires en pins maritime et pignon.
Un mémorial a été érigé sur le milieu dunaire par souscription des anciens volontaires étrangers qui se sont engagées dans les 21è et 22è Régiment de Marche de Volontaires Etrangers engagés en 1939-40, et qui ont été emportés lors de la défaite de 1940.
Renseignements et visites guidées :