CAMPAGNE DE LA GRANDE FORET

Carte d'identité du site

Commune(s) AIGUINES (83)

Surface protégée : 88 hectares

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La campagne de la Grande Forêt se trouve sur la rive gauche du grand canyon, au cœur des gorges, sur la commune d’Aiguines, entre la limite du camp militaire de Canjuers et la route touristique de la Corniche Sublime, à mi versant de l’ubac du Grand Margès. Cette « campagne » est un ensemble anciennement agricole, comprenant une ferme d’une surface au sol de 200m2, avec un logement d’environ 40m2. Le grand pan de toiture servait d’impluvium pour les eaux de pluies collectée dans une citerne en pierre. La ferme est entourée de prairies et d’anciennes terrasses de pâtures progressivement recolonisée par des landes de buis et des chênes.

La ferme entourée de milieux ouverts dans un versant boisée anime le grand paysage des gorges du Verdon, depuis les routes touristiques.

Le versant nord du Grand Margès est un versant boisée. La forêt communale d’Aiguines comprend une hêtraie de belle facture, récemment protégée comme forêt biologique dirigée. Aucune intervention forestière n’y sera prévue dans les décennie à venir, pour une évolution naturelle du milieu. En limite de cette hêtraie, la campagne de la Grande Forêt abrite quelques’unes des rares prairies encore présentes dans l’univers minéral des gorges du Verdon. Terrains favorables au développement des petits mammifères, et à la chasse des grands rapaces et des chauves-souris, elles accueillent des espèces protégées (comme la laineuse du prunelier, papillon en voie de disparition). La ferme de la Grande Foret abrite une colonie de petits rhinolophes de plusieurs dizaines d’individus pendant la période de reproduction : les femelles mettent bas et élèvent leurs jeunes sous la chaleurs des tuiles en terre cuite.

Au cœur du site classé des gorges du Verdon, dans le Parc naturel régional du Verdon, et intégré dans un site d’intérêt communautaire Natura 2000 au titres des directives « Habitats » et « oiseaux », le maintien des milieux ouverts et la préservation des dernières fermes typiques de l’architecture des Causses de Canjuers, constituent les principaux enjeux patrimoniaux sur cette propriété. La réouverture des anciennes prairies a été conduite entre 2018 et 2021, grâce à des aides octroyées dans le cadre de Natura 2000 (fonds européens). La gestion pastorale du versant, pendant les intersaisons ou l’été, permet de diversifier les milieux et les espèces dans un environnement protégé contre l’artificialisation.

La présence d’un troupeau de brebis pendant 4 à 6 mois de l’année a justifié, après l’opération de sauvegarde et de restauration de la ferme en 2018, l’aménagement d’un logement pour le berger dans la ferme, en 2021. Ces travaux d’aménagement ont été financés avec la participation de la Région Provence Alpes Cote d’Azur (40815€) et de l’Union Européenne (FEADER – 40585 €).

Les gorges du Verdon ont été occupées par l’homme depuis la préhistoire. Les falaises et versants escarpés ont toujours été parcourus par les troupeaux ou exploitées pour d’ autres ressources, comme la collecte du miel dans les falaises, le buis pour la tournerie, ou encore pour le bois transformé sur place en charbon pour alleger le transport du combustible vers les villes.

La campagne est abandonnée depuis le milieu du XXeme siècle. Son mode de construction révèle une première implantation antérieure au XVIIème siècle, comme le suggèrent les traces de boulins (marque de l’implantation des bois dans les murs constituant l’échafaudage ayant permis l’élévation de certains murs, postérieurement à la construction originelle). La dernière occupation connue est préalable à la seconde guerre mondiale. Des fermiers résidant dans le grand plan de Canjuers, en face sud de la montagne du Margès, s’y installaient pendant quelques mois pour y faire pâturer leurs troupeaux. La prairie adjacente à la ferme était encore fauchée dans les années 30. Le dernier propriétaire avait réparé les fissures en introduisant les matériaux modernes, le béton de ciment, dans la façade est. En 2015, date de l’acquisition par le Conservatoire du littoral, la toiture commençait à s’effondrer, ainsi que les planchers intérieurs qui prenaient l’eau depuis des dizaines d’année.

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