Depuis Fréjus jusqu’à La Napoule, l’Estérel, prolongé au nord-est par le massif du Tanneron, se déploie le long de la Méditerranée dans toute sa majesté pourpre et boisée. Les peintres et les écrivains ne s’y sont pas trompés : Albert Marquet, Picasso, Derain, Valtat ou encore Guillaumin ont sublimé dans de nombreux chefs-d’œuvre les contrastes uniques offerts par le bleu profond de la mer et les rouges flamboyants des porphyres du massif volcanique.
Protégé depuis de nombreuses années, objet de l’attention de l’État qui l’a classé en 1996, du Conservatoire du littoral qui en possède plus de 900 hectares et de l’Office national des forêts (une grande partie du massif est une forêt domaniale), l’Estérel reste pourtant fragile. En permanence soumis aux risques d’incendie, très fréquentés, enserrés entre deux agglomérations qui tendent toujours plus à s’étaler, ses paysages doivent sans cesse être défendus, notamment à sa périphérie, contre la banalisation.
« En moins de rien ils rasent la côte,
Renfrognée, ébréchée et rôtie,
De l’Estérel : la mer, sirène aux yeux bleus,
Depuis cent mille ans, ou tout comme,
Lui palpe ses flancs de porphyre ;
Mais toujours force lui est de reculer
Devant l’austère accueil du géant chevelu... »
Le classement au titre de la loi de 1930 du massif de l’Estérel et les acquisitions du Conservatoire du littoral à l’est du massif ont permis de limiter l’urbanisation du relief. Ainsi, à ouest du massif, entre Anthéor et le Trayas (non présent sur l’image), la corniche est restée pratiquement vide de toute urbanisation, tandis qu’à l’est les piémonts littoraux sont désormais presque partout construits. L’agglomération cannoise s’étend au nord au-delà de l’autoroute en suivant le cours de la Sagne, au moins jusqu’à Grasse.
• Délimité à l’ouest par la vallée de l’Argens et Fréjus, au nord-est par la vallée de la Sagne, un massif volcanique identifié à ses roches de porphyre rouge
• D’Anthéor, à l’est de la baie d’Agay, jusqu’à Miramar, une corniche rocheuse entièrement épargnée par l’urbanisation
• Un paysage de montagne escarpée (falaises et grottes) couvert de maquis dense, parfois boisé (bruyères, pins maritime, etc.)
• Une forte pression urbaine aux abords des villes et des espaces déjà urbanisés
• Une forte érosion des sols liée aux incendies et à la forte fréquentation (randonneurs et promeneurs) qui favorisent le ruissellement
• Des protections importantes : 1 site classé au titre de la loi de 1930 ; un espace naturel protégé par le Conservatoire du littoral.