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COTE SAUVAGE ET PENTES DU VOLCAN - LA REUNION

Le « Sud Sauvage » ! Comme son nom l’indique, la côte Sud-Est est le territoire où la nature semble la plus préservée, et un brin hostile. Le paysage y est véritablement actif. Sous de fortes contraintes géomorphologiques, la côte forme une succession de pointes et de quais naturels de la Pointe de la Ravine Sèche, à Saint-Benoit, jusqu’à la rampe de Basse Vallée, à Saint-Philippe. Ce trottoir rocheux, plus ou moins élevé, s’apparente tantôt à des falaises vertigineuses, tantôt à de petites plages scintillantes. Le Grand Brulé, pente active du Piton de la Fournaise, est l’élément central de [...] Lire plus

Le « Sud Sauvage » ! Comme son nom l’indique, la côte Sud-Est est le territoire où la nature semble la plus préservée, et un brin hostile. Le paysage y est véritablement actif. Sous de fortes contraintes géomorphologiques, la côte forme une succession de pointes et de quais naturels de la Pointe de la Ravine Sèche, à Saint-Benoit, jusqu’à la rampe de Basse Vallée, à Saint-Philippe. Ce trottoir rocheux, plus ou moins élevé, s’apparente tantôt à des falaises vertigineuses, tantôt à de petites plages scintillantes. Le Grand Brulé, pente active du Piton de la Fournaise, est l’élément central de ce paysage. Il est un bout du monde unique, où les flots du volcan et de l’océan se rencontrent. Alors que le ressac grignote l’ile peu à peu, ici, la terre s’agrandit à vue d’œil lors des grandes éruptions. De part et d’autre, les formations forestières humides recouvrent et assombrissent les pentes anciennes inactives du volcan. Contrairement au reste de l’ile, elles se rapprochent du rivage, se fondant parfois aux boisements littoraux. Bien que l’activité sismique ralentit fortement l’urbanisation, ce paysage est habité et cultivé sous une luxuriante végétation. Le Sentier Littoral y permet une alternance des points de vue et des atmosphères… intimistes en forêt, dégagés sur l’horizon maritime ou tournés vers la montagne. La noirceur du basalte est en contraste avec le bleu de l’océan et les verts de la flore. Certaines coulées continuent même d’embraser le paysage en offrant de somptueux camaïeux d’ocres. Le temps et le paysage, magnifié par des variations de lumières époustouflantes, y sont très changeants, ce qui renouvelle constamment notre perception des lieux.

Regards d'artistes

Eruption du volcan. Nuit du 7 novembre 1858
Louis Antoine Roussin, Musée Léon Dierx, Conseil général de La Réunion.
« […] Le volcan dans sa course a dévoré ses champs ; La pierre calcinée atteste son passage : L'arbre y croît avec peine ; et l'oiseau par ses chants N'a jamais égayé ce lieu triste et sauvage. Tout se tait, tout est mort ; […] Je vois naître à mes pieds ces ruisseaux différents, Qui, changés tout-à-coup en rapides torrents, Traversent à grand bruit les ravines profondes, Roulent avec leurs flots le ravage et l'horreur, Fondent sur le rivage, et vont avec fureur Dans l'océan troublé précipiter leurs ondes. Je voie des rocs noircis, dont le front orgueilleux S'élève et va frapper les cieux, Le [...] Lire plus

« […] Le volcan dans sa course a dévoré ses champs ;
La pierre calcinée atteste son passage :
L'arbre y croît avec peine ; et l'oiseau par ses chants
N'a jamais égayé ce lieu triste et sauvage.
Tout se tait, tout est mort ; […]
Je vois naître à mes pieds ces ruisseaux différents,
Qui, changés tout-à-coup en rapides torrents,
Traversent à grand bruit les ravines profondes,
Roulent avec leurs flots le ravage et l'horreur,
Fondent sur le rivage, et vont avec fureur
Dans l'océan troublé précipiter leurs ondes.
Je voie des rocs noircis, dont le front orgueilleux
S'élève et va frapper les cieux,
Le temps a gravé sur leurs cimes
L'empreinte de la vétusté.
Mon œil rapidement porté
De torrents en torrents, d'abîmes en abîmes,
S'arrête épouvanté.
O nature ! qu'ici je ressens ton empire !
J'aime de ce désert la sauvage âpreté ;
De tes travaux hardis j'aime la majesté ;
Oui, ton horreur me plaît ; je frissonne, et j'admire.[…] »

Évariste de Forges de Parny, L'amour est éteint pour la vie, Élégie VI., 1784

Evolution de l'urbanisation

de la commune de Sainte-Rose.
1965 1965
2014 2014

Cette unité littorale s’étend sur les communes de Saint-Philippe et Sainte-Rose, ainsi que sur une partie de la commune de Saint-Benoît. Loin du Chef-lieu et des centres urbains, elle présente la densité de population la plus faible de l’île et la progression urbaine la plus lente. Villes et hameaux sont depuis toujours concentrés le long de la RN2, contraints par la montagne et les falaises maritimes. Initialement dissociés, ils dessinèrent peu à peu un continuum sinueux de part et d’autre de cette route étroite, artère principale du territoire. A Saint-Philippe, les espaces protégés par l’Etat grâce au Parc National, l’ONF et le Conservatoire du littoral permettent de créer plusieurs coupures d’urbanisation indispensables au maintien de la qualité paysagère du Sud Sauvage. En préservant le littoral de l’urbanisation mais aussi de l’agriculture cannière, c’est par ailleurs la seule unité littorale où des connexions entre habitats naturels des Hauts et des Bas sont maintenues de façon continue.

Carte des paysages

  • Picto Pano paysage

    • Un paysage volcanique actif. En son centre, cernée entre deux remparts, la pente du Piton de la Fournaise, appelée Grand Brûlé, livre ses coulées désertiques
    • Un paysage escarpé, montant rapidement jusqu’à 450 m d’altitude depuis les trottoirs rocheux et les falaises du rivage
    • Un paysage ciselé et rythmé par les remparts, les pointes rocheuses et les nombreuses ravines ou rivières pérennes
    • De vastes espaces naturels forestiers d’une grande richesse écologique, aux espèces indigènes ou rares, donnant une impression de « nature sauvage et luxuriante »
    • Des couleurs et lumières très changeantes

  • Picto Pano menace

    • Des risques volcaniques et sismiques élevés, remodelant ponctuellement les paysages
    • Des enjeux de préservation des corridors écologiques entre les Hauts (la montagne) et les Bas (le littoral)
    • Des espèces exotiques envahissantes (EEE) perturbant les milieux naturels et tendant à homogénéiser le paysage
    • Une agriculture qui progresse au détriment des espaces naturels
    • Une extension urbaine essentiellement linéaire, quasi continue en bord de route, mais n’exerçant qu’une pression modérée
    • Une dégradation du patrimoine architectural (cases et jardins créoles, marines, puits, etc.) et de plus en plus de formes urbaines non adaptées au contexte local, nuisibles aux paysages
    • De nombreux sites touristiques, le Grand Brûlé étant l’un des premiers de l’île, mais encore peu valorisés et avec un essor anarchique de la fréquentation

  • Picto Pano protection

    • De solides outils de protection des espaces naturels et des paysages :
    - une partie classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et se trouvant au cœur du Parc National de La Réunion : Grand Brûlé ;
    - une forêt presque intégralement protégée, avec des sites classés en Réserve Biologique ou en Espace Naturel Sensible ;
    - 6 sites protégés par le Conservatoire du littoral : Saint-François, Cayenne, Piton Bellevue, Anse des Cascades, Bois Blanc, Piton Takamaka.

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Séquences paysages