Le rivage devient entièrement rocheux. Il forme un trottoir tombant à pic dans l’océan, où s’alternent caps et criques, et s’élève parfois jusqu’à former de hautes falaises. De larges anses bordées de plages de sable blanc s’installent entre ces dernières à Grands Bois, Grande Anse et Manapany. A l’arrière du rivage, des pitons boisés arrondis émergent ça et là dans la pente et sur la côte. Tout comme l’agriculture cannière présente jusqu’au trait de côte, ces pitons sont des composantes essentielles du paysage et témoignent d’une activité volcanique récente. A Saint-Joseph, ce paysage montagneux doux et vallonné est fortement incisé par les gorges de la Rivière des Remparts et de la Rivière Langevin, au sommet desquelles s’étendent de hauts plateaux dominés par le morne Langevin. Enfin, le climat du Sud Sauvage transforme ce littoral en un paysage beaucoup plus humide, où la végétation devient très différente de celle de l’Ouest.
« Flots bleus et verts tachés des barques aux focs blancs
Qui montrez dolemment sur une grève blanche ;
Môle antique et noirci, dur éperon qui tranche,
Portant le grondement et l'écume à ses flancs.
Parmi des sables bas, un long et mol étang
Où le vieux cocotier se reflète et se penche ;
Où la Ravine exquise, en murmures, s'épanche,
Et qui flue à la mer, très lent, en serpentant.
Sous les arbres ombreux la route claire et douce
Que les grands filaos feutrent de paille rousse ;
Des jardins toujours frais d'aubergines et d'aulx ;
Et des collines d'or, diadème de l'anse,
D'où les zébus gibbeux s'acheminent vers l'eau,
Et qui montent par bonds jusqu'au Bénare immense. »
Même si le Sud Sauvage reste un territoire marqué par la ruralité, on constate un recul très important des terrains agricoles au profit de l’urbanisation. La micro-région Sud est actuellement celle qui connaît la plus forte croissance démographique de l ‘île. A Petite-Ile, l’urbanisation descend par tâches vers le littoral à partir du centre-ville situé à mi-hauteur tandis qu’à Saint-Joseph elle s’étend de façon continue sur le littoral de part et d’autre du centre-ville le long de la RN2, en arrière des falaises et des 50 pas géométriques. La pression de la fréquentation sur les sites naturels tels que Grande Anse n’en est que plus forte.
• Trois lagons, dont le plus grand est à l’Ermitage dans l’Ouest de l’île
• Un rivage où alternent longues plages de sable blanc ou noir, trottoirs rocheux dentelés de caps, et falaises
• Des espaces naturels littoraux diversifiés et remarquables, pour certains uniques à l’échelle de l’île
• Une vaste pente progressive à l’Ouest et dans le Sud, à Saint-Pierre. Des reliefs plus torturés, abrupts et ravinés ailleurs
• Une immense plaine alluvionnaire cultivée de cannes à sucre à Saint-Louis et Saint-Pierre, traversée par la rivière Saint-Etienne, exutoire naturel du cirque de Cilaos. Les domaines historiques marquent le paysage de leurs allées de cocotiers
• Une forte urbanisation jusqu’à mi-pente, formant trois couronnes parallèles au rivage entre Saint-Gilles et Etang-Salé, puis s’étalant dans la plaine de Saint-Louis et Saint-Pierre, et enfin contenue sur le rivage au Sud
• Une croissance urbaine toujours plus forte au sein du troisième bassin de vie de La Réunion
• Un mitage et une homogénéisation du paysage de plus en plus marqués par la périurbanisation
• Des Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) perturbant les milieux naturels et homogénéisant le paysage
• Une pollution des eaux importante par l’urbanisation et la fréquentation balnéaire, mais aussi l’agriculture chimique
• De solides outils de protection des espaces naturels et des paysages : 13 sites protégés par le Conservatoire du littoral (500 ha);
- 1 Réserve Naturelle Marine (3500 ha) sur 40km de côte entre le cap La Houssaye et l’Etang-Salé-les-Bains ;
- 1 forêt protégée : forêt littorale de l’Etang-Salé (922 ha) ;
- 1 site classé au titre de la loi de 1930 : Pointe au Sel (643 ha);