Cadrée visuellement au nord par le plateau de Leucate et au sud par les premiers contreforts des Pyrénées, la côte du Roussillon se développe en un long cordon sableux parfaitement rectiligne, derrière lequel s’étend l’étang de Canet, ses zones humides adjacentes et ses terres basses drainées. Elle est entrecoupée par les embouchures de plusieurs fleuves (l’Agly, le Bourdigou, la Têt, le Réart et le Tech pour les plus importants), dont les vallées aux parcours ouest-est sont quasi-perpendiculaires à la mer. Situé au centre de la ligne dessinée par cette longue plage nord-sud, l’étang de Canet, le plus méridional du Languedoc-Roussillon, compose une des fenêtres naturelles les plus importantes de cette plaine littorale urbanisée (Perpignan) et touristique (Saint-Laurent-de-la-Salanque, Canet-en-Roussillon, Saint-Cyprien, Argelès). Vaste jardin viticole, arboricole et maraîcher des Pyrénées-Orientales, la plaine du Roussillon se déploie ainsi de manière uniformément plate et basse jusqu’au massif imposant du Canigou et ses horizons bleutés au sud-ouest. Dans cette horizontalité, la moindre petite butte anime l’étendue de la plaine humide drainée de nombreux canaux. Cet espace contraint par la force de la tramontane est également soumis à celle de l’étalement urbain qui se diffuse le long des axes, autour des villes et des bourgs, le long du littoral, disqualifiant parfois sérieusement ses paysages.
« Au sud de l'étang de Salses, la côte continue à être plate et marécageuse. On y trouve d'abord l'embouchure de l'Agly, près du port du Barcarès, puis l’étang du Bourdigou, long et étroit, formé par le débouché du ruisseau de Torreilles dans la mer. Cette partie de la côte, jusqu'à l'embouchure de la Têt, entre Sainte-Marie et Canet, est désignée sous le nom de Salanque. C'est une plaine fertile, couverte de bois et d'arbres fruitiers, où les jardins alternent avec les luzernières et les prairies artificielles.
Au-delà de la Têt, la plage continue ; mais, à droite, la côte se relève et forme quelques légers plateaux cultivés en vignes et que l'on appelle les Aspres, parce qu'ils ne sont pas arrosés.
Le premier grand étang que l'on rencontre est l'étang de Saint-Nazaire, qu'alimentent les eaux du Réart. (…). Il est séparé de la mer par une étroite bande de terre qui se rompt de temps en temps sous la pression des eaux du dehors et du dedans. À côté de cet étang est l'étang de Saint-Cyprien, beaucoup plus petit, et avec lequel il a dû communiquer autrefois. Puis vient l'embouchure du Tech, au-delà de laquelle la côte, toujours plate, commence à s'incurver vers le sud-est, jusqu'à Argelès. »
En 1965, les deux stations balnéaires de Canet-Plage (au nord) et de Saint-Cyprien-Plage (au sud) encadrent côté mer l’étang de Canet-Saint-Nazaire. Deux belles zones humides demeurent à cette date entre le grand plan d’eau et l’urbanisation. À l’arrière de l’étang, à l’ouest, Saint-Nazaire n’est encore qu’un petit village. Depuis, le développement urbain a été spectaculaire. De part et d’autre de l’étang aujourd’hui sous la protection du Conservatoire du littoral, les deux stations balnéaires se sont étendues derrière la plage ainsi que vers l’ouest dans la plaine aux dépens des zones humides et des terres agricoles. Le versant sud de la vallée de la Têt a ainsi été grignoté par les extensions du Canet-en-Roussillon, et Saint-Cyprien s’est étendu jusqu’à former une quasi-conurbation avec Elne.
• Cadré visuellement au nord par le plateau de Leucate et butant au sud sur la côte rocheuse des Albères, un littoral sableux et dunaire jalonné d’un chapelet de stations balnéaires récentes
• Plusieurs débouchés de fleuves côtiers aux cours ouest-est perpendiculaires à la côte
• L’étang de Canet-Saint-Nazaire et ses zones humides périphériques, grande fenêtre naturelle à proximité de la côte
• Une plaine littorale basse, humide, jardin viticole, horticole et maraîcher du Roussillon
• Des paysages humides arrière-littoraux dépendants de l’activité agricole et de l’élevage
• Des milieux naturels fragmentés en raison de la forte artificialisation des terres (aménagements urbains, projets immobiliers)
• Des pressions touristiques particulièrement fortes sur les dunes littorales
• Des phénomènes de pollution et de comblement (étang de Canet) et d’érosion côtière en lien avec les aménagements de protection installés près des stations balnéaires
• 7 espaces naturels protégés par le Conservatoire du littoral, un parc naturel marin (Parc naturel marin du golfe du Lion), une réserve naturelle régionale (RN du Mas Larrieu)