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ESTUAIRE DE L'ORNE ET MARAIS DE LA DIVES

Au nord-est de Caen, dans le Calvados, s'étendent les terres humides qui escortent la Dives jusqu’à Cabourg à l’est et bordent l’Orne jusqu’à Ouistreham, à l’ouest. Tantôt maîtrisées, tantôt libres et alanguies, elles forment un étrange territoire de terre et d’eau. Le bruissement des activités portuaires, la course lente des ferrys et l’habitat étendu de Cabourg sont tout proches, modelant la côte soumise à une urbanisation quasi continue. Omniprésente, l’eau fluviale est canalisée. Le cours de l’Orne suit, dans une course quasi parallèle, celui du canal filant de Caen à Ouistreham, [...] Lire plus

Au nord-est de Caen, dans le Calvados, s'étendent les terres humides qui escortent la Dives jusqu’à Cabourg à l’est et bordent l’Orne jusqu’à Ouistreham, à l’ouest. Tantôt maîtrisées, tantôt libres et alanguies, elles forment un étrange territoire de terre et d’eau. Le bruissement des activités portuaires, la course lente des ferrys et l’habitat étendu de Cabourg sont tout proches, modelant la côte soumise à une urbanisation quasi continue. Omniprésente, l’eau fluviale est canalisée. Le cours de l’Orne suit, dans une course quasi parallèle, celui du canal filant de Caen à Ouistreham, structurant et aménageant de la sorte des paysages qui ont néanmoins conservé leur vitalité naturelle. Le long de la Dives, c’est de manière perpendiculaire que les alignements de peupliers accompagnent le cours d’eau, dans un contraste où le développement de la populiculture se fait au détriment des paysages du marais. L’estuaire de l’Orne et les marais de la Dives se dressent ici en bastions de nature, vastes interfaces terre-mer à la remarquable diversité écologique. Soumis à la dynamique estuarienne et toujours changeants, prés salés et vasières forment autant de paysages de métamorphoses et de respirations naturelles, espaces de refuge pour les oiseaux migrateurs.

Regards d'artistes

René-Xavier Prinet, La Plage de Cabourg, 1910
Paris, Musée d’Orsay
« Fenêtre à laquelle je devais ensuite me mettre chaque matin comme au carreau d'une diligence dans laquelle on a dormi, pour voir si pendant la nuit s'est rapprochée ou éloignée une chaîne désirée - ici ces collines de la mer qui avant de revenir vers nous en dansant, peuvent reculer si loin que souvent ce n'était qu'après une longue plaine sablonneuse que j'apercevais à une grande distance leurs premières ondulations, dans un lointain transparent, vaporeux et bleuâtre comme ces glaciers qu'on voit au fond des tableaux des primitifs toscans. D'autres fois c'était tout près de moi que le [...] Lire plus

« Fenêtre à laquelle je devais ensuite me mettre chaque matin comme au carreau d'une diligence dans laquelle on a dormi, pour voir si pendant la nuit s'est rapprochée ou éloignée une chaîne désirée - ici ces collines de la mer qui avant de revenir vers nous en dansant, peuvent reculer si loin que souvent ce n'était qu'après une longue plaine sablonneuse que j'apercevais à une grande distance leurs premières ondulations, dans un lointain transparent, vaporeux et bleuâtre comme ces glaciers qu'on voit au fond des tableaux des primitifs toscans. D'autres fois c'était tout près de moi que le soleil riait sur ces flots d'un vert aussi tendre que celui que conserve aux prairies alpestres (dans les montagnes où le soleil s'étale çà et là comme un géant qui en descendrait gaiement, par bonds inégaux, les pentes) moins l'humidité du sol que la liquide mobilité de la lumière. Au reste, dans cette brèche que la plage et les flots pratiquent au milieu du reste du monde pour y faire passer, pour y accumuler la lumière, c'est elle surtout, selon la direction d'où elle vient et que suit notre œil, c'est elle qui déplace et situe les vallonnements de la mer. La diversité de l'éclairage ne modifie pas moins l'orientation d'un lieu, ne dresse pas moins devant nous de nouveaux buts qu'il nous donne le désir d'atteindre, que ne ferait un trajet longuement et effectivement parcouru en voyage. Quand, le matin, le soleil venait de derrière l'hôtel, découvrant devant moi les grèves illuminées jusqu'aux premiers contreforts de la mer, il semblait m'en montrer un autre versant et m'engager à poursuivre, sur la route tournante de ses rayons, un voyage immobile et varié à travers les plus beaux sites du paysage accidenté des heures. »

Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919

Evolution de l'urbanisation

dans l’estuaire de l’Orne et les marais de la Dives
1965 1965
2014 2014

En 1965, le territoire est à dominante agricole, cependant marqué par une urbanisation très présente sur la côte entre Cabourg et Ouistreham mais restant ponctuelle et clairsemée dans l’arrière-pays. Désormais, on observe une densification importante sur la côte et un habitat en évolution soumis à un phénomène d’étalement qui parsème la vallée de la Dives et celle de l’Orne. Le Conservatoire du littoral a acquis deux sites clés sur les rives de l’Orne, dans son estuaire et dans sa vallée avec la batterie de Merville, pour en assurer la meilleure protection possible.

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Carte des paysages

  • Picto Pano paysage

    - Un territoire d’interface terre-mer, de milieux inondables et de paysages drainés et canalisés, marqué par sa grande richesse écologique, floristique et faunistique, avec notamment trois sites importants pour les oiseaux migrateurs

  • Picto Pano menace

    - Une forte pression urbaine et touristique sur le linéaire côtier, avec notamment un fort développement des activités nautiques et portuaires

    - Un développement impactant de certaines activités agricoles, notamment la populiculture sur la Dives

  • Picto Pano protection

    - Des dispositifs de protection nombreux (3 sites du Conservatoire du littoral, 3 sites classés et 4 sites inscrits), mais les marais de la Dives non encore protégés.

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