A l'occasion de la journée mondiale de l’oiseau migrateur du 9 mai, le Conservatoire du littoral fête les oiseaux migrateurs

Dimanche 10 mai 2015

Actualité

40 ans après sa création, le Conservatoire du littoral en constituant un réseau d’aire de repos, d’alimentation ou de stationnement participe pleinement à l'accomplissement de ce grand mystère naturel.

Au printemps, des millions d’oiseaux migrateurs quittent leurs quartier d’hiver et entament un long vol vers leurs sites de nidifications, parfois situées à plusieurs milliers de kilomètres ; Cycle immuable, ils effectueront le voyage en sens inverse à l’automne. Durant ces plusieurs semaines de vol, les oiseaux traversent diverses barrières naturelles hostiles (mers, montagnes, déserts) et affrontent des conditions météorologiques parfois difficiles notamment des vents contraires, des cols pris par le brouillard, etc.

Pour mener à bien cet exploit sportif il leur faut trouver des sites de halte ou de destination leur permettant de se reposer, reconstituer leurs réserves de graisse et surtout, trouver un trajet efficace pour limiter la perte d’énergie et gagner du temps au profit de la reproduction.

Des sites du Conservatoire très fréquentés par les oiseaux lors des migrations

Les oiseaux migrateurs connaissent particulièrement bien et fréquentent, à cette occasion, chaque année les sites du Conservatoire du littoral :

  • Les sites de Camargue, 181 000 oiseaux ;
  • Les sites périphériques à la Baie de l’Aiguillon et Pointe d’Arçay, 102 000 oiseaux
  • Les sites du Bassin d’Arcachon, 101 000 oiseaux ;
  • Le site du Marais de Moëze-Oléron (Charente-Seudre), 85 000 oiseaux ;
  • Le Lac de Grand-Lieu, 70 600 oiseaux;
  • Les sites de la Presqu‘île Guérandaise, 60 000 oiseaux ;
  • Les sites du Golfe du Morbihan, 58 000 oiseaux ;
  • Les sites du Littoral Picard, 50 000 oiseaux ;
  • Les rives du Lac du Der, 200 000 oiseaux.

Les principales espèces observées sont : Les Sarcelles d’hiver ou d’été, le Canard souchet, la Nette Rousse, les fuligules milouin et morillon , les rousserolles effarvatte et turdoïde, les phragmites des joncs et aquatique, le Gorge-bleue à miroir blanc, les Barges à queue noire ou rousse, les chevaliers gambette, arlequin, aboyeur, le Courlis cendré, la Spatule blanche, la Grande aigrette, , les Sternes naines, caugek, pierregarin, arctiques, Grues cendrée, Avocette élégante, les Bécasseaux variables, de sanderling, maubèche, etc.

Une grande responsabilité pour le Conservatoire du littoral

Le littoral, avec 1,5 millions d’oiseaux en moyenne tous les hivers, représente selon les groupes, de 19 % à 78 % des oiseaux hivernants dénombrés sur le territoire métropolitain et le Conservatoire du littoral en assure, en grande majorité l’accueil sur son domaine protégé.

Après 40 années d’intervention foncière, l’établissement public offre un réseau de près de 700 sites dont 50 000 hectares de zones humides abritant vasières, roselières, près –salés permettant un soutien majeur au phénomène migratoire. Il faut signaler que la plupart des oiseaux fréquentant les sites du Conservatoire du littoral figure sur la liste de vigilance mise en place par l’établissement public pour assurer une veille active sur les enjeux de conservation dont il porte l a pleine responsabilité.

Dans un contexte où les milieux naturels régressent sur toutes les façades maritimes et se retrouvent cloisonnés et isolés les uns des autres, les oiseaux d’eau qui ne cohabitent pas facilement avec les activités humaines ont tendance à se concentrer dans les espaces naturels préservés. A titre d’exemple, le Phragmite aquatique, petit passereau paludicole de 12g, mondialement menacé d’extinction, trouve sur les sites de l’Estuaire de Seine (76), la Baie d’Audierne (29), la Baie de l’aiguillon (85) et les Rives de la Gironde (17) un réseau de sites essentiels à son parcourt qui le conduit des pays de l’Est jusqu’au Sénégal ou au Mali. Il y effectue des étapes lui permettant de se constituer 4-5g de réserve adipeuses, véritable carburant au grand bond intercontinental qu’il effectuera vers l’Afrique sans arrêt en Espagne.

Pour d’autres espèces plus nordiques, dont la destination finale d’hivernage est la France, Les plus fortes concentrations d’oiseaux se situent sur le littoral de la façade atlantique et sur le littoral des Bouches-du-Rhône. Dans le détail, les principaux sites d’hivernage littoraux métropolitains sont la Camargue (30, 13), les sites de la baie de l’Aiguillon (85) et la pointe d’Arçay (85), les sites du bassin d’Arcachon (33), la baie du Mont Saint-Michel (50), ainsi que le site de Moëze (17) classé en réserve naturelle nationale.

C’est ainsi que dans le détail, huit des dix premiers sites métropolitains d’hivernage des oiseaux d’eau sont situés sur le littoral et appartiennent au Conservatoire du littoral (effectifs annuels moyens sur la période 2007-2012) (Source Observatoire du Littoral et de la Mer – Fiche http://www.onml.fr/onml_f/Populations-d-rsquo-oiseaux-d-rsquo-eau-hivernants-sur-le-littoral ) :

Les actions entreprises par le Conservatoire et ses partenaires pour mieux connaître, accueillir et préserver les oiseaux

Pour les accueillir de façon satisfaisante, le Conservatoire et ses gestionnaires entretiennent ou restaurent la qualité des habitats naturels des sites et les aménagent pour favoriser l’observation ou les études scientifiques. En Vendée, en périphérie de la baie de l’Aiguillon la Prée mizotière, ce sont des travaux de confection de « baisses » (étendues d’eau de faible profondeur) qui ont été réalisées et qui permettent depuis 2 ans d’accueillir près de 10 000 oiseaux pour un nouvelle étape migratoire.

Une trappe d’Helgoland a pu être ainsi aménagée sur le site du Fort-vert (62) permettant de d’étudier la migration des oiseaux par le baguage grâce à un partenariat avec les bagueurs agréés Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO). D’autres sites, des façades littorales, accueillent des stations d’étude « Halte migratoire » portées par le réseau des bagueurs du CRBPO et suivent en direct le phénomène de la migration du cortège des oiseaux paludicoles (liés aux roselières et pré-salé).

Plus au sud, sur les Rives de l’estuaire de la Gironde (17) c’est un laboratoire permanent de recherches scientifiques sur les habitats d’alimentation des oiseaux migrateurs, qui est mis en œuvre avec Biosphère Environnement et qui étudie la migration rétro-littorale des sites d’alimentation en lien avec le changement global et la dynamique du trait de côte. En effet, la nature est dynamique et les sites d’étapes apparaissent et disparaissent au gré des évolutions naturelles.

Toute cette diversité d’oiseaux peut être observée par le grand public grâce à des installations dédiées et des observatoires adaptés, comme ceux de Marais du Vigueirat (13), de Moëze-Oléron (17) des Marais d’Yves (17), des Rives du Lac du Bourget (74), des Marais de Mullembourg (85), du Fiers d’Ars et Lileau des Niges (17), de l’estuaire de la Loire (44), de l’étang de Biguglia en Corse, du Grand Barachois à Miquelon, de l’étang des Salines en Martinique, le Marais de Port-Louis en Guadeloupe, de l’étang de Cul de sac de Pinel à Saint-Martin, de la Crique de Pri pri-yiyi en Guyane, etc.

Les gestionnaires (comme la LPO, les amis du Marais du Vigueirat, le Parc du Marquenterre, EDEN62, le Symel, les équipes des différentes réserves naturelles littorales et lacustres, ) vous accueillent également sur les différents sites équipés d’observatoires ou de maison de site et vous délivrent les informations sur ces oiseaux dont le cycle biologique est fascinant.