PENFOULIC

Carte d'identité du site

L’anse de Penfoulic, lovée au fond de la baie de La Forêt-Fouesnant et abritée par la pointe sableuse du Cap Coz, exhale une quiétude rare. Baignée par le flux et le reflux des marées et traversée par la rivière Pen Al Len, elle se présente tel un havre lacustre aux contours intimes. Sur son socle de granite à micas noirs, eaux douces et salées se mélangent au gré des courants et échangent depuis des millénaires d’abondantes matières minérales et nutritives. Cette heureuse rencontre entre continent et océan a donné naissance à une vie foisonnante qui, de forêt en vasière, s’est installée autour du marais. Sur une trentaine d’hectares, de nombreux milieux naturels se côtoient avec harmonie. Estuaire, prés-salés atlantiques, prairies pâturées, bois marécageux, forêt mixte, haies bocagères et vergers accueillent tout au long de l’année une flore et une faune des plus contrastées. Ici, le bocage séculier a rejoint la mer. Les Hommes, après un long passé rythmé par la culture et l’élevage extensifs, ont su tirer parti de la singularité de ces étendues humides et de leurs ressources aquatiques.

La flore

D’humides à sèches, les terres du domaine de Penfoulic déclinent de somptueux cortèges végétaux. Plus de 250 espèces y ont été recensées. La vasière est riche d’une profusion de diatomées, algues microscopiques à la base de nombreuses chaînes alimentaires. À la lisière des prés-salés, poussent les tendres et appétissantes salicornes aux vertus antiscorbutiques. De denses peuplements d’obiones argentées et de petites colonies de lavandes de mer couleur lilacée parsèment le haut de schorre. Les eaux libres, naguère destinées à l’élevage des poissons, ont été progressivement colonisées par les scirpes maritimes. Les iris d’eau bordent de leur jaune lumineux les franges aquatiques des étangs tandis que les belles et redoutables oenanthes safranées parsèment les prairies humides. Les iris fétides, à l’odeur désagréable, se sont implantés sur les talus des anciens chemins et parcelles. Dans les zones de transition, ajoncs d’Europe, sureaux et prunelliers précèdent le milieu forestier. Connue depuis l’Antiquité pour ses qualités apéritives, la garance voyageuse affectionne les secteurs ombrés. En compagnie du fragon, de l’anémone sylvestre, de l’euphorbe des bois et de bien d’autres plantes forestières, elle compose un tapis végétal d’une grande diversité. Houx, noisetiers, merisiers et sorbiers des oiseleurs grandissent à l’ombre des essences de lumière que sont les chênes pédonculés, les hêtres et les charmes.

La faune

Aires de repos et de nourrissage, les étangs de Penfoulic accueillent de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs. Aux prémices de l’été, le balbuzardpêcheur survole dès l’aube les étendues embrumées des étangs. Toutes serres ouvertes, il fond sur ses proies à écailles qu’il soulève dans une gerbe d’eau. En lisière de bassin, parmi la végétation de rive, le discret et joli râle d’eau au long bec rouge entonne decrescendo son cri de porcelet égorgé pendant que vairons et anguilles se faufilent sous les flots. Chevaliers guignette, aigrettes garzette, tadornes de belon, mouettes rieuses, goélands bruns et argentés parcourent les étendues plus salées ouvertes sur le large. Dans les eaux agitées par les courants de marées, plies, daurades royales, mulets et bars rivalisent d’aisance dans un ballet aquatique pour poissons plats et fusiformes. En toutes saisons, une multiplicité de passereaux fréquente les couverts bocagers et forestiers. Voletant de branche en nid, la mésange à longue queue nourrit inlassablement sa progéniture. Aux abords des rias, le martin-pêcheur plonge tel un éclair pour rapporter de petits alevins frémissants. Pics et sittelles, en bons oiseaux grimpeurs, martèlent les écorces des arbres pour prélever larves et insectes. À la base de beaucoup de chaînes alimentaires, les invertébrés sont légion. Escargots, papillons, libellules et araignées s’agitent dans leur micro-cosmos alors qu’amphibiens et reptiles nagent, sautent et rampent à leur rencontre. Chevreuils, blaireaux, écureuils et autres mammifères peuplent prairies, bois et bocage.

Loin des rivages fréquentés de Fouesnant et La Forêt-Fouesnant, le site des étangs de Penfoulic attire un petit nombre de visiteurs. Sa quiétude en fait un lieu de promenade très prisé où les usagers se côtoient avec harmonie.
Longtemps géré dans le cadre d’une exploitation aquacole, le domaine connut une période de déprise à partir de 1936. L’envahissement des bassins par la végétation et la fragilisation des ouvrages hydrauliques menaçaient à terme ses équilibres. Pour préserver ce patrimoine sensible, le Conservatoire du Littoral acquiert en 1982 une trentaine d’hectares au niveau du petit étang. La gestion est confiée à la Communauté de Communes du Pays Fouesnantais qui, depuis, assure le suivi des lieux.
Afin de canaliser la fréquentation, une aire naturelle de stationnement a été réalisée à l’entrée du site.
Pour pallier à un envahissement inéluctable, la saulaie a été réouverte. Un cheptel de 13 poneys Shetland assure en permanence l’entretien des prairies humides. Les infrastructures du domaine aquatique sont progressivement réhabilitées, à l’exemple du canal de contournement des eaux douces, curé à la main pour favoriser l’écoulement et garantir la salinité des étangs.
Le massif boisé, rudement touché par l’ouragan de 1987, a été peu à peu régénéré par la plantation d’essences locales.
Des coupes interviennent régulièrement pour sécuriser les lieux. Un verger conservatoire riche de plus de 90 variétés de pommes, dont la fameuse pomme de Fouesnant, la Ferobriz, est mis en valeur. Une équipe pédagogique, basée à la “maison des marais”, accueille tout au long de l’année un public varié dont nombre d’écoles.
Un garde du littoral veille à la gestion des lieux. Ainsi, sensibilisation et vigilance concourent-elles à la préservation de ce site remarquable en lisière duquel le grand étang demeure un espace privé.

Gagné par la conquête des zones humides qui modifie une partie des côtes de Bretagne au XVIII e siècle, le domaine de Penfoulic, longtemps soumis aux rythmes des éléments naturels, sera à son tour endigué. Une première retenue, construite en 1754, donne naissance à un petit étang à partir duquel fonctionnera un moulin à marées. La digue originelle, devenue perméable, sera restaurée en 1840 pour abriter un élevage de moules jusqu’en 1870. L’eau de mer alimente alors des moulières où prospèrent les coquillages filtreurs. Afin de dévier les eaux douces qui se déversent du ruisseau de Pen Al Len dans les étangs salés, un canal avec aqueduc sera bâti. La recherche sur les élevages aquacoles en est, à cette époque, à son balbutiement. Une tentative d’élevage de saumon, initiée en 1860, sera ruinée lors d’une grande marée. Pour pallier les aléas des inondations et affirmer la vocation piscicole du site, une grande digue équipée de vannes à clapets sera érigée en 1871. Désormais, l’estuaire est barré en aval de la retenue historique. Les eaux chargées d’alevins et de plancton entrent à marée montante et, à la renverse, sont retenues. À l’intérieur des bassins et au creux des alvéoles, les poissons grandissent dans un milieu protégé où nourriture, chaleur et lumière abondent. Après plus d’un siècle d’aquaculture, l’envasement puis les grands froids des années 1962 et 1963 eurent raison de l’entreprise. De cette époque, subsistent ouvrages de pierre et bassins où, peu à peu, la faune marine a retrouvé un équilibre spontané. Côté terre, les bâtiments de l’ancienne ferme sont devenus “maison des marais” et “maison de garde” tandis que l’agriculture traditionnelle s’est orientée vers la fauche et le pâturage des prairies.

Communauté de Communes du Pays Fouesnantais
11, espace de Kerourgué -
CS 31046
29170 Fouesnant
Tél. : 02 98 51 61 27
Email : contact@cc-paysfouesnantais.fr
Site Internet : www.cc-paysfouesnantais.fr

Les sites à proximité