ARGENTOLLE - ETANGS D'OUTINES ET D'ARRIGNY

Carte d'identité du site

Commune(s) ARRIGNY (51), OUTINES (51), GIFFAUMONT-CHAMPAUBERT (51), CHATILLON-SUR-BROUE (51)

Surface protégée : 336.99 hectares

Unité littorale : LAC DU DER-CHANTECOQ

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Unité littorale

La douceur du relief, alliée à la présence de quelques prairies, d'un massif boisé et de quelques haies de bocage confère au site un grand intérêt paysager. Les étangs et leurs abords regroupent une mosaïque de milieux variés où dominent les prairies, les ceintures à phragmites ou à grande glycérie, les bosquets de saules et le massif boisé.

Une mise en valeur de ces milieux d’intérêt patrimonial et paysager s’est traduite notamment par l’implantation d’observatoires permettant d’avoir un regard privilégié sur la faune fréquentant les étangs.

La flore

Tous les 7 à 10 ans, les étangs sont complètement vidés pour plusieurs mois. Cette pratique ancestrale, appelée assec, régénère le fond du plan d'eau. Plusieurs espèces de plantes attendent ce moment pour germer et couvrent rapidement la surface (renouées). La végétation immergée est dominée par le potamot, le cornifle nageant, l'élodée du Canada et la naïade marine. La végétation à feuilles flottantes se caractérise par le faux-nénuphar, le nénuphar blanc et le potamot nageant, dont l'abondance est extrêmement variable d'une année à l'autre. L'utriculaire et la morène sont présentes en populations importantes et représentatives des groupements de végétaux flottants librement en surface. On notera également que la glycérie aquatique, le roseau, le rubanier et la sagittaire à feuilles en flèche dominent largement les ceintures herbacées, avec une régression progressive du roseau, et curieusement des peuplements mono-spécifiques d'iris en accroissement. Les assecs successifs des étangs associés aux travaux de restauration ont prouvé par le biais des suivis mise en œuvre tout leur intérêt pour l'accroissement de la diversité des espèces et la sauvegarde des stations rares, menacées ou protégées.

La faune

Au printemps, prairies et plans d'eau font office de nurseries. Rousserolles, butors, hérons pourprés et autres espèces menacées s'installent discrètement dans les roselières. Foulques, grèbes huppés et sternes nichent sur les étangs au printemps. Durant la migration sont observés les faucons hobereaux et pèlerins, les busards des roseaux et les rares cigognes noires. Sur l'eau, les foulques, colverts, sarcelles, souchets, chipeaux, milouins et siffleurs forment de grands groupes. Sur les rives, on observe aisément les courlis cendrés, gravelots, chevaliers, bécasseaux minute et variable. Oies des moissons, cendrées et rieuses passent l'hiver sur la réserve. En novembre, les grues cendrées colonisent les champs alternativement avec la cuvette du lac. L'hiver, ce sont les harles piette et bièvre, cygnes sauvages et de Bewick, sans omettre les garrots à oeil d'or, qui utilisent les étangs. Le chat sauvage est bien représenté sur le site. Il est également fortement menacé en France. Les prairies humides exploitées par pâturage ou fauche sont favorable aux bécassines, vanneaux et canards siffleurs. Les amas de feuilles, écorces et hautes herbes abritent l'épeire fasciée (araignée) et la salamandre tachetée (amphibien).

Une activité piscicole très extensive est pratiquée sur les étangs selon un cahier des charges établi avec l’UFAPPMA (Union des fédérations des associations de pêche pour la protection du milieu aquatique).

Les étangs d'Outines et d'Arrigny ont été classés, avec le lac du Der, en réserve nationale de chasse et de faune sauvage dès 1995. Les étangs d'Outines et Arrigny sont inventoriés comme ZNIEFF (Zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique) de type II, sont inclus dans la ZICO (Zone importante pour la conservation des oiseaux) et font l'objet d'un classement en ZPS (Zone de protection spéciale), dans les limites du site RAMSAR.
Un sentier pédagogique ouvert à tous a été inauguré en 2009 dans le Bois de l’Argentolle. La gestion de ces milieux a pour objectif d’améliorer la diversité écologique globale et de valoriser le patrimoine. Un plan de gestion global a été rédigé en 1996. Son évaluation a abouti à la rédaction d’un nouveau plan de gestion en 2005. La gestion est réalisée en partenariat avec l’Agence de l’eau et la Région Champagne-Ardenne ainsi que le Conseil général de la Marne.
Les étangs étant des milieux artificiels, des travaux d’entretien et de restauration sont nécessaires à la gestion des niveaux d’eau et au maintien des milieux ouverts (fauchages, terrassements…) pour obtenir un fonctionnement adapté et favorable à la biodiversité. Le Bois de l’Argentolle fait l’objet d’un plan d’aménagement forestier sur plusieurs années qui définit les orientations du site. La gestion appliquée a pour but de favoriser des essences adaptées et originales de feuillus (chêne, hêtre…) et développer la biodiversité. Ainsi, de vieux arbres sont conservés pour leur intérêt en tant que gîte ou refuge pour certaines espèces (oiseaux, chauves-souris, insectes) mais également pour leur lien avec les champignons. Aussi, des îlots forestiers au sein des parcelles du Conservatoire évoluent de manière naturelle sans aucune intervention. L’amélioration des connaissances par la mise en place de suivis ou d’inventaires sur les sites du Conservatoire permet d’adapter la gestion des milieux aux différentes évolutions.

Retrouvez le plan de gestion simplifié ici

Les étangs d'Outines-Arrigny ont vraisemblablement été créés par les moines, qui, au Moyen-âge, ont érigé de simples digues de terre en vue de retenir l'eau pour élever les poissons. Les étangs constituaient un système d'une dizaine de plans d'eau, pour la plupart disparus à la suite de la création du réservoir de la Marne. Ce système, de même que le remembrement, a conduit à la disparition de haies, de prairies, à la réduction du bassin versant et au drainage des terres arables.
Cette évolution démontre la nécessité de préserver les milieux humides et les prairies pour le bénéfice que ces milieux apportent (rôle d’épurateur, de régulateur des crues, favorisant la biodiversité…).
Une activité piscicole s'est développée dans les années 30 sur les étangs, celle-ci étant alors orientée sur la production de la carpe. Actuellement, la pêche est pratiquée au filet. Cette activité génère quelques revenus qui contribuent à la gestion du site.
La chasse est pratiquée en périphérie des étangs pour réguler les populations de sangliers, lesquels font l’objet de battue de décantonnement sur les berges des plans d’eau.
Les activités humaines sont encadrées par des conventions signées entre le Conservatoire et les exploitants. Ceux-ci s’engagent à respecter un cahier des charges qui préconise des pratiques conciliant les activités humaines et les enjeux écologiques.

Site du Syndicat mixte du lac du Der : www.lacduder.com/index.php

Site de l’ONCFS, délégation Nord-est : www.oncfs.gouv.fr/Nord-Est-region33

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