SCANDULA

Carte d'identité du site

Commune(s) OSANI (2A)

Surface protégée : 493.08 hectares

Unité littorale : GOLFE DE PORTO SCANDOLA

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Unité littorale

Autour de la baie d’Elbo, la pointe Scandula est la pointe la plus à l’ouest de la Corse. Son paysage très particulier est lié à une formation géologique très ancienne, un épisode volcanique daté d’il y a 300 millions d’années. Les immenses falaises de porphyre rouge et de rhyolite sculptées par les tempêtes, les orgues basaltiques surgissant de la mer dessinent des formes puissantes et romantiques trouées de grottes. À mesure que l’on s’avance vers l’ouest, le paysage se fait de plus en plus vertigineux et s’achève en des îlots inaccessibles : au bout de la pointe, Gargalu est le plus élevé des îlots satellites de la Corse sur lequel est bâtie une tour carrée.

Cette formation géologique exceptionnelle se double d’un patrimoine écologique d’une richesse extraordinaire. Sur cette grande pointe sauvage, l’histoire humaine semble peu présente ; deux tours génoises rappellent pourtant que l’homme n’y fut pas totalement absent.

Scandula est un lieu particulier de Méditerranée, préservé depuis plus de 40 ans avec la création d’une réserve naturelle en 1975 et le classement au titre des sites du Patrimoine Mondial de l’Humanité par l’Unesco en 1983 : c’est en quelque sorte une image de ce que devait être toute la Méditerranée il y a deux ou trois siècles, avant l’urbanisation, le tourisme de masse et les afflux de population sur les côtes. Sous la mer, les paysages de tombants et de grottes à corail ne sont pas moins merveilleux que les paysages émergeant de la mer. C’est un cœur de nature incroyablement préservé en Méditerranée.

Habitats et Flore

De nombreuses espèces endémiques de Corse et de Sardaigne sont présentes sur l’ensemble du site, depuis les falaises jusqu’aux sommets.

L’armérie de Soleirol, endémique de Corse présente sur la façade occidentale de l’île, associée au seseli précoce (autre endémique), pousse dans les anfractuosités des falaises, en des lieux inaccessibles à l’homme. Le séneçon à feuilles de marguerite s’y plaît également.

Sur les terrains moins pentus, une végétation buissonnante à myrtes, lentisques et euphorbes arborescentes abrite un très beau lys sauvage, le pancrace d’Illyrie, aux fleurs si élégantes. Plus haut, c’est le maquis dense où s’épanouissent arbousiers, bruyères arborescentes et cistes, végétation de reconquête après l’abandon des activités pastorales.

L’îlot Gargalu abrite une très belle population de lavaterre maritime, espèce protégée très rare en Corse et en France, aux belles fleurs blanches ornées d’un cœur rouge sombre.

En mer, un trottoir d’algues encroûtantes marque la limite des eaux sur les falaises battues par les vagues : cette formation très originale est très fragile. En dessous prospèrent de beaux herbiers de posidonie et des formations d’algues très diversifiées, liées à la complexité des fonds marins.

Faune

Pour quiconque a la chance de se rendre aux abords de Scandula, l’abondance de faune paraît merveilleuse. Le balbuzard pêcheur reste le symbole de la réserve. Autrefois objet d’une chasse intensive, l’espèce était au bord de l’extinction : en 1973, il n’en restait plus ici que 3 couples. La sauvegarde de l’«aigle pêcheur» a nécessité l’installation de nids artificiels : le balbuzard ne niche qu’en hauteur, d’où l’intérêt de protéger les falaises de Scandula qui lui sont si favorables. Sa population nicheuse y a été multipliée par 10. Ce grand rapace au plumage noir et blanc n’est pas le seul oiseau protégé à profiter des richesses nourricières de la réserve : cormorans huppés, puffins cendrés, faucons pèlerins, martinets pâles font ici leurs nids. Les merles bleus et fauvettes méditerranéennes sillonnent le maquis tandis que de belles colonies de goélands argentés sont installées sur les îlots. De temps en temps, les aigles royaux et gypaètes barbus descendent de la montagne proche pour croquer quelques poussins de goélands

Sur les îlots, les reptiles abondent : geckos nains sur Gargalu (phyllodactyles), geckos géants sur l’îlot voisin, ils révèlent toutes les fantaisies que l’évolution en milieu isolé peut réserver. Sous l’eau, coraux, gorgones, crustacés, poissons et coquillages prolifèrent sur les fonds rocheux si riches en algues.

La réserve naturelle est gérée par le Parc Naturel Régional de Corse : le conservatoire, propriétaire d’une grande partie du site, assure la maîtrise foncière, clé d’une pérennité des actions. Réserve naturelle, site classé au titre de la loin de 1930, site Natura 2000, site du Conservatoire du littoral, Patrimoine Mondial de l’Unesco… Scandula cumule de fortes les protections possibles à l’image de sa valeur patrimoniale.

ZNIEFF Réserve Naturelle de Scandula

Site Natura 2000 Scandula

Il y a près de 300 millions d’années, l’explosion d’un gigantesque volcan a créé les reliefs de Scandula : les falaises sont les bords d’une immense caldeira (cratère d’effondrement) qui s’étendait sur 700 km2 et 30 kilomètres de profondeur, jusqu’au sommet du Monte Cintu. Cette formation géologique est de même nature et du même âge que le massif de l’Esterel en France continentale.

Les deux tours génoises de Gargalu et Elbo sont parmi les dernières à avoir été construites sur le littoral corse. En ce début du XVIIe siècle, les Barbaresques mènent en effet de véritables razzias sur la côte occidentale, moins facile à défendre que d’autres portions du littoral tant le littoral est découpé. Bien que les villages soient, à cette époque, loin des côtes, les tours, qui communiquaient au moyen de bûchers allumés sur leurs terrasses sommitales, étaient importantes pour la protection des populations. La tour génoise d’Elbo était autrefois nommée tour d’Imbuto : bâtie sur une hauteur au fond de la baie d’Elbo, à l’écart de toute habitation, elle communiquait avec les tours voisines. La tour de Gargalu édifiée en 1610, se dresse sur l’îlot du même nom, point le plus occidental de l’île de Corse. Occupée par des gardiens jusqu’au XIXe siècle, elle communiquait avec les soldats du fortin de Girolata pour commander l’entrée de la baie d’Elbo. Aujourd’hui restaurée, elle reste inaccessible car au cœur de la réserve naturelle de Scandula.

La baie d’Elbo était un mouillage protégé sur la côte ouest, disposant d’eau douce : dans le vallon qui débouche au fond de la baie, les habitants de Girolata cultivaient autrefois des jardins et y conduisaient leurs troupeaux ; des céréales y étaient cultivées dans des endroits très difficiles d’accès sur les hauteurs où des habitations rustiques quasiment troglodytes y ont été aménagées comme abris. Au tournant du XIXème les vallons pentus ont été utilisés pour fabriquer du charbon de bois avec les arbousiers, chênes verts, bruyères et lentisques. Pendant des mois, des «carbonari» italiens séjournaient à l’écart du monde dans ces vallons isolés. Le charbon de bois était ensuite évacué par la mer.

Les qualités paysagères, géologiques, faunistiques et floristiques de Scandula ont justifié son classement en réserve naturelle pour un double intérêt, maritime et terrestre.

Le site est totalement interdit au public et ne comporte donc aucun sentier littoral. Seul le contournement en bateau est autorisé.

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