MONT CANISY

Carte d'identité du site

Commune(s) BENERVILLE-SUR-MER (14)

Surface protégée : 26.49 hectares

Unité littorale : FALAISES DU PAYS D'AUGE

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Unité littorale

Le Mont Canisy délimite, par ses falaises marneuses et calcaires, un cap entre le marais maritime de Villers-Blonville, à l’ouest et la vallée de la Touques, à l’est. Ce relief a une histoire géologique toute particulière.

Sa partie sommitale est constituée par un ancien récif de corail qui s’est formé sur les hauts fonds d’une mer tropicale au jurassique supérieur il y a environ 150 millions d’années. Sur ces calcaires récifaux, les sols sont très peu épais et surtout très drainants. Le décor est alors planté pour voir se développer une flore calcicole (qui aime les sols calcaires) et xérophile (qui aime les sols secs) riches.

Sur le Mont Canisy réside 3 milieux différents : les pelouses calcicoles, les fourrés et fruticées et le bois calcicole.

La faune

Trois espèces protégées d’oiseaux sont présentes dans les zones de fruticées, le Rossignol philomèle, Locustelle tachetée et l’Hypolais polyglotte ont été inventoriées sur le Mont Canisy. Ces espèces sont des nicheurs et des migrateurs. Ils habitent dans des milieux secs à végétation basse avec des buissons touffus, forêts ou bois. Le Rossignol philoméle niche dans le bas du buisson, l’Hypolais polyglotte niche également dans les bosquets mais en hauteur (1 à 4 m.). Ils y trouvent également leur nourriture essentiellement des insectes et des baies.

Une couleuvre protégée nationalement est également présent : la Coronelle lisse. Cette espèce vit dans les endroits secs et broussailleux et se nourrit quasiment exclusivement d’orvets. Il hiberne d’octobre à fin mars. La protection de la pelouse avec des zones de bosquets permet de conserver cette espèce.

Le site favorise la présence des chiroptères grâce aux lieux d’hibernation : ouvrages militaires et grottes naturelles. Le Murin de Natterer, le Grand Murin, le Grand Rhinolophe et le Murin à moustaches y ont été observés.

La flore

Royaume des orchidées, la colline du Mont Canisy offre aux amoureux de la nature la possibilité au printemps et au début de l’été, de faire l’une des plus belles balades botaniques de toute la Normandie.

Trois unités écologiques se distinguent. La pelouse calcicole est celle la plus riche, mais aussi le plus menacé, car elle est envahie par le développement progressif des fourrées et des fruticées, pouvant atteindre entre 2 à 6 mètres. Il est essentiellement constitué d’espèces épineuses, constitués de Troènes, de Prunelliers et de Ronces à fruits. Enfin, le bois calcicole est essentiellement composé de Frêne et d’Erable.

La flore des pelouses est variée, abondante et rare. En effet, on y observe plusieurs espèces protégées au niveau régional : la Gentiane d’Allemagne, le Dompte-venin, l’Epiaire ainsi que la Centaurée laineuse et la Raiponce délicate. On note une importante population d’orchidées parmi lesquelles l’Orchis grenouille protégée au niveau régional, l’Ophrys araignée, l’Orchis bouffon, l’Orchis de Fuchs, l’Ophrys mouche, etc.

Le Mont Canisy fait partie des sites d’intervention du Conservatoire du littoral. Les terrains acquis sont remis en gestion au Département du Calvados. Un garde du littoral est en charge de ce site. Il a en charge la surveillance, l'entretien, le suivi scientifique, ainsi que les relations avec les usagers locaux.

Le site Mont Canisy fait l’objet de mesures de préservation depuis 2003, date à laquelle a été rédigé le 1er plan de gestion. Ce document a été évalué et actualisé depuis.

Le plan de gestion est un outil technique programmant, décrivant les actions et opérations à mettre en œuvre pour protéger et conserver le patrimoine naturel. Des objectifs de gestion conciliant les usages et la préservation des milieux naturels sont définis en collaboration avec les gestionnaires et différents partenaires.

L’association des amis du Mont Canisy, par convention d’usage, assure la mise en valeur des ouvrages militaires et l’organisation d’animations.

Sur le site, deux enjeux majeurs sont à retenir :

- La conservation et la maîtrise des broussailles :

Le maintien des zones de fourrés est indispensable, car ils servent de refuge, à l’alimentation et la reproduction des animaux. Cependant, il faut contenir sa forte dynamique pour éviter l’envahissement progressif des pelouses et des formations herbacées.

- La protection de la pelouse calcicole :

La pelouse contient des espèces floristiques très remarquables. Cependant, il faudra éviter qu’elles soient concurrencées par le développement des fourrés, et aussi par une colonisation trop importante des graminées telles le Brachypode penné et le Brome érigé.

Ainsi, la mise en place d’une rotation d’ouverture de milieu, par fauche tardive avec exportation des résidus est nécessaire.

À l’époque de la formation du calcaire récifal du Mont Canisy, la mer était ouverte à l’est. Elle venait battre ce récif qui protégeait, à l’ouest, une zone plus calme dont on retrouve les traces dans les célèbres falaises des Vaches Noires à Villers-sur-Mer. Le soubassement de ce « récif » fossile est formé par une puissante série argileuse instable datée de l’Oxfordien inférieur (environ 154 à 153 millions d’années). Entre les deux, la nappe phréatique perchée à environ 60 mètres d’altitude, alimente les pâturages plantés de pommiers dans la grande tradition augeronne.

Puis, lors des glaciations, la façade littorale du Mont Canisy a été le siège de très nombreux glissements de terrain qui lui ont donné sa morphologie actuelle. Sur la plage au pied du Mont, le promeneur curieux peut d’ailleurs facilement trouver ammonites, huîtres, polypiers (squelettes calcaires), oursins et autres bivalves qui racontent l’histoire géologique des lieux.

Actuellement, le Mont Canisy s’élève à 110 mètres de hauteur, ce qui lui a valu un intérêt stratégique afin d’assurer la défense de la côte durant la seconde guerre mondiale. De nombreux vestiges de guerre sont présents. Il subsiste notamment un ouvrage souterrain avec des casemates et un réseau de tunnels. Le Mont Canisy et ses batteries allemandes du Mur de l’Atlantique ont été le siège d’intenses bombardements lors du Débarquement, le 6 juin 1944.

L’intérêt de ce site repose aujourd’hui sur sa qualité paysagère, patrimoniale et historique.

Des sorties historiques sont régulièrement organisées par l’association des amis du Mont Canisy, la visite du souterrain intéresse beaucoup les visiteurs.

Tél. 02 31 87 91 14

https://www.mont-canisy.org/

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