LE POLDER

Carte d'identité du site

Commune(s) COMBRIT (29), ILE-TUDY (29)

Surface protégée : 274.22 hectares

Unité littorale : COTE SUD DU FINISTERE

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Unité littorale

Aux franges orientales du Pays Bigouden, s’étend sur près de 350 hectares le polder de Combrit-Île-Tudy. Bordé à l’Est par la ria de l’Odet, à l’Ouest par l’anse du Pouldon et au Sud par l’océan Atlantique, cet espace, jadis marais arrière-dunaire impénétrable, vit, depuis sa poldérisation réalisée au milieu du XIXe siècle, au rythme des activités agricoles et des saisons. Bocage, prairies, boisements épars, vasières, marais, étang, ruisseaux, landes et cordon dunaire y forment un paysage contrasté où alternent de multiples ambiances. Séparée par un réseau de canaux, de haies bocagères et de levées de terre, une mosaïque de parcelles accueille vertes pâtures et odorantes prairies de fauches. Bois secs et humides se répartissent au gré de substrats façonnés par le mélange des histoires géologiques et humaines. Çà et là, de petites dépressions abritent une dense végétation aquatique de laquelle émergent par intermittence coassements, caquètements et autres vocalises animales. Frontières entre domaines aquatique et terrestre, les franges marécageuses y représentent de précieux territoires où la vie s’exprime de toutes parts. Tapissant les estuaires de leurs riches limons, les vasières offrent gîte et couvert à une abondante avifaune. Entre océan et terres basses, une fragile flèche dunaire s’étire d’Est en Ouest, léchée par de puissants courants de dérive. À l’arrière de ce littoral très fréquenté, le coeur du marais bat du pouls tranquille et régulier d’une nature équilibrée.

La flore

Le paysage original du polder de Combrit-Île-Tudy provient du croisement de nombreuses influences. Ainsi, reliques du marais primaire, parcellaire courbe et étroit des anciennes fermes, distribution à partir des allées du château et géométrie du polder ont-ils apporté tour à tour leurs empreintes singulières. Autour des parcelles agricoles bordées de ruisseaux, des haies de saules marsault et de peupliers blancs agitent dès le printemps leurs feuilles vertes et argentées. En une délicieuse palette sensorielle, le jaune étincelant des iris des marais, les senteurs pénétrantes des menthes aquatiques et les ondulations des rameaux des salicaires animent les berges des canaux. De hautes futaies de chênes et de châtaigniers à sous-étage de houx, de noisetiers et de poiriers sauvages dominent l’allée cavalière. À l’Est, chênes pédonculés, saules et ronces annoncent l’humidité du versant du bourg de Sainte Marine. Dans les prairies humides pousse, en compagnie des joncs agglomérés, l’orchis laxiflora, jolie orchidée aux fleurs pourpres. D’anciens peuplements de pins maritimes, témoins d’une époque où la Bretagne approvisionnait en poteaux de mine l’Angleterre, subsistent sur les rives de l’Odet et de l’anse du Pouldon. Tout au long de la flèche littorale sableuse, formée lors des transgressions marines des XVIIe et XVIIIe siècles, apparaît le cortège coloré des plantes des dunes. En compagnie des pourpiers de mer, les cakiliers maritimes, dont l’intérieur des fruits a l’aspect de fer de flèche, s’épanouissent à la limite des marées de vives-eaux. Les chardons bleus et les oyats préfèrent les hauts de dune qu’ils fixent de leurs longues racines. Plus à l’intérieur, là où le sable se mélange à la terre pour former la dune grise, apparaissent géraniums sanguins et roses pimprenelle.

La faune

Dans cet univers bocager où s’interpénètrent milieux marins et terrestres, vit une faune aux comportements étonnants. Le long des canaux de drainage, un petit oiseau au plumage exotique s’affaire en tous sens. De sa branche au ruisseau, le martin-pêcheur effectue un incessant va-et-vient. À l’issue de fulgurants piqués plongeons, il remonte sur son perchoir, le bec par moments garni d’un poisson frétillant. Gobies et épinoches n’ont qu’à bien se tenir. Comme beaucoup d’animaux, cet oiseau au bec démesuré a ses habitudes, aussi est-il facile de repérer sa branche favorite à la mousse qui s’est installée à l’endroit où il s’égoutte. Le busard des roseaux préfère le dense couvert des roselières où, au printemps, il confectionne son nid à l’aide de brins de roseaux. Buses variables, milans noirs et faucons crécerelle apprécient les prairies ouvertes où il est facile d’apercevoir et de capturer rongeurs, reptiles et oisillons. Grâce à l’alternance de haies, de bosquets et de pâtures, le polder de Combrit est également un bon site pour les bécasses des bois qui y trouvent refuge lors de leur migration d’hiver. Le long du littoral, dans les micros falaises verticales des dunes, se sont installées de petites colonies d’hirondelles de rivage. Le polder accueille également une partie des nombreux limicoles, anatidés et échassiers qui séjournent dans l’anse du Pouldon qui représente, à l’échelle de la Bretagne, un lieu d’hivernage de tout premier plan.

Remarquable par ses qualités écologiques et paysagères, le polder de Combrit-Île-Tudy, acquis à partir de 1980 par le Conservatoire du Littoral et géré par la Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud, bénéficie d’une gestion respectueuse de l’environnement.
Ainsi, six conventions agricoles ont été passées avec des agriculteurs de la presqu’île, essentiellement pour l’exploitation extensive de pâtures et de prairies de fauche. La déprise agricole intervenue dans certains secteurs dans les années 1970 et l’ouragan dévastateur de 1987 nécessitaient un entretien volontaire. Aussi, débroussaillages et élagages sont-ils depuis opérés régulièrement.
Pour maintenir l’équilibre fragile des milieux du polder, le réseau hydraulique fait l’objet d’un suivi attentif. Les canaux et les fossés sont curés. Les ouvrages de génie, tels que buses et seuils, sont restaurés. Un bassin de rétention des eaux a été créé en 2003 de façon à orienter, grâce à des vannes à batardeaux et paresseuses, le trop plein en période de crues ou de tempêtes marines. Le cordon dunaire, régulièrement assailli par la mer et fréquenté par de nombreux visiteurs, a été protégé par des barrières de ganivelles qui piègent les sables et sanctuarisent les dunes.
Le cheminement anarchique d’un public en augmentation constante a été canalisé, notamment par des revêtements en géotextile et des fils d’acier. Le Polder de Combrit, riche de sa diversité et de sa tranquillité intérieure requiert de chacun une attention particulière et des actes respectueux.

Dès la période néolithique, l’homme est présent sur le site. Le menhir du Treustel en est un éloquent témoignage qui mesure près de 2 mètres de haut. La toponymie locale retrace une histoire des plus riches. Ainsi, la présence d’une stèle cannelée de l’Âge du fer nommée “Le Léoc“, dérivé du breton lec’h, en français stèle gauloise, atteste l’implantation de ce peuple celte. Évoquant de très anciennes pratiques agro-pastorales, “le Haffond“, dérivé du gallois “hafod“, maison d’été, est un lieu-dit situé à proximité de l’étang de Kermor… Appelé encore de nos jours “la palud de Kerboul“, le site fut étroitement lié à l’histoire du domaine du Cosquer, châtellenie suzeraine de la paroisse dont le château jouera un rôle important lors de la révolte des bonnets rouges. Avant 1852, date de l’édification de la digue de Kermor et du colmatage du cordon dunaire, le territoire du polder de Combrit est encore un vaste marais régulièrement baigné par les eaux continentales et marines. À l’occasion des tempêtes qui sévissent sur la côte, des brèches sont régulièrement ouvertes dans le cordon littoral, rendant toute culture impossible. L’avènement de la poldérisation modifiera en profondeur tout l’écosystème. Les terres asséchées et drainées deviendront un nouveau territoire pour des pratiques agricoles que des générations de paysans perpétueront et amélioreront jusqu’à nos jours. Au XIXe siècle, Madame de Montauban apportera dans ce nouveau paysage une note romantique en créant le parc du Cosquer, agencé à l’anglaise et dont les tunnels, lavoirs, fontaines et autres ouvrages hydrauliques affirmeront la vocation aquatique.

Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud
17 Rue Raymonde Folgoas Guillou
29120 Pont-l'Abbé
Tél. : 02 98 87 14 42
Email : contact@ccpbs.fr
Site Internet : www.ccpbs.fr

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