Commune(s) REMIRE MONTJOLY (973)
Surface protégée : 190.59 hectares
Situé à 10 km au sud de Cayenne sur la commune de Rémire-Montjoly, le mont Mahury domine l’estuaire du même nom et culmine à 162 m. Il constitue l’un des principaux massifs côtiers entre l’Amazone et l’Orénoque et l’une des dernières zones naturelles encore préservées de l’île de Cayenne. La valeur écologique de sa faune et de sa flore lui ont d’ailleurs valu d’être classé en zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF).
Son relief imposant s’étire sur près de 5 km dans la direction nord-sud et sur 3 km dans la direction est-ouest. Sur son sommet, il est entouré de petites collines. La « route des plages » contourne sa façade littorale.
La flore
Son couvert boisé dissimule les vestiges de son occupation tant précolombienne que coloniale. La forte pluviosité liée à l’élévation relative du mont favorise une végétation forestière riche encore d’espèces disparues dans la plaine alentour.
Au sein de cette forêt secondaire subsistent quelques espèces primaires. Le relief accidenté et certains microclimats ont permis l’installation de plusieurs types de massifs forestiers : une forêt haute de terre ferme et une forêt latéritique (sur sol rouge résultant de la décomposition des roches) de plateau, plus basse et plus broussailleuse. De très gros arbres ont colonisé les sols plus profonds, comme le Sablier ou le Fromager.
La faune
Ce mont abrite une faune riche et variée avec notamment des paresseux et petits primates qui y sont facilement observables. Des insectes rares (papillons ou longicornes) ont été répertoriés ainsi que des espèces rares de grenouilles et de poissons.
Le mont Mahury subit une forte pression urbaine qui a contribué au mitage du paysage et au cloisonnement de l’espace et doit faire face à une pratique d’abattis difficile à contrôler sur ses flancs et son plateau.
Dans le but de préserver tant les qualités naturelles et paysagères majeures de ce site que la possibilité pour tous d’accéder à un espace naturel périurbain d’un seul tenant et de grand intérêt, le Conservatoire du littoral a acquis 173 hectares de terrains en continuité de ceux que possède le Conseil général.
Des vestiges et roches gravées protégées au titre des Monuments Historiques témoignent d’une importante occupation précolombienne du site.
Le Mahury est l’un des secteurs les plus anciennement habités par les colons européens. Deux anciennes habitations esclavagistes ont occupé cette partie du mont Mahury : l’habitation jésuite de Loyola et l’habitation Le Diamant(Artur). Les ruines du fort Diamant, qui surplombent la mer à l’ouest du massif, témoignent aussi de la défense militaire de l’époque coloniale.
Sur les contreforts du mont Mahury, en face du fort Diamant se trouve l’habitation le Diamant (Artur). Parmi les propriétaires de cet établissement, on peut citer Artur, médecin du roi, considéré comme le premier historien de la Guyane.
Le site a la particularité d’abriter de nombreux cacaoyers.
Découverte en 1988, l’habitation jésuite de Loyola fut fondée en 1668. Elle est considérée comme un site archéologique de référence pour la connaissance de la culture matérielle de cette époque et est inscrite au titre des Monuments Historiques depuis 1993. Elle était la plus grande habitation de la colonie par sa superficie et son nombre d’esclaves, jusqu’à l’expulsion des jésuites de la colonie en 1763.
Le Conservatoire du littoral a complété le réseau de sentiers existants en créant un accès direct à la route des plages en passant par l’habitation Loyola.
Le Conseil général a aménagé un itinéraire piéton formant une boucle sur le plateau du Mahury (le sentier du Rorota), qui en fait un des lieux de promenade et de détente sportive favoris des habitants de l’île de Cayenne, comme des touristes. Le plateau peut être rejoint depuis la route des plages en partant de l’anse de Rémire ou de l’habitation Le Diamant (Artur).
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