ANSE DU POULDON

Carte d'identité du site

Commune(s) COMBRIT (29), PONT-L'ABBE (29)

Surface protégée : 65.11 hectares

Unité littorale : COTE SUD DU FINISTERE

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Unité littorale

Au coeur des côtes méridionales de la Cornouaille s’étire sur des centaines d’hectares l’anse du Pouldon, l’une des zones humides les plus prolifiques de Bretagne. Scindée en deux entités séparées par l’île Chevalier, elle se compose à l’ouest de l’estuaire de la rivière de Pontl’Abbé, ria abritée aux méandres sinueux, et à l’est, de l’anse du Pouldon, large exutoire du ruisseau du même nom.
Constituée en majeure partie de grandes vasières bordées de prés-salés sur lesquels paissent au jusant des moutons, elle fonctionne telle une gigantesque nurserie où nombre d’espèces de poissons de la façade sud atlantique viennent se reproduire. Avec de paisibles marais arrière littoraux, un bocage ouvert, des prairies humides riches de multiples graminées, des bois et des fourrés répartis alentour, ainsi que 3 îles implantées en son sein, l’anse du Pouldon représente un véritable paradis pour des milliers d’oiseaux.
Inaccessible à pied à cause de l’épaisse couche de boue qui la tapisse, elle est cependant du fait de sa configuration intimiste un site d’observation privilégié. On peut y voir déambuler à marée basse le long des petits chenaux des échassiers, nager au flot canards et oies et voler au-dessus des eaux mouettes, goélands, cormorans et bien d’autres congénères.
Anse abritée des vents et des courants dominants, elle fut de toujours un havre naturel pour les hommes qui tour à tour y aménagèrent, au fond de la rivière de Pont-l’Abbé, un petit port doté d’un chemin de halage, sur les estrans, des parcs ostréicoles et en travers d’un ancien bras de mer, une digue destinée à assécher et assainir les terres.
Littoral habité depuis la préhistoire, où présences humaines et animales semblent se côtoyer sans se déranger, l’anse du Pouldon est à bien des égards un exemple de cohabitation. Est-ce le fait d’une répartition de territoires favorables à la coexistence, d’une connaissance réciproque acquise au fil du temps ou d’une sagesse humaine accomplie, on aurait loisir à méditer sur le partage de ce lieu de vie harmonieux dont les paysages se métamorphosent à chaque marée et au moindre changement de lumière.

La flore

Dans l’anse du Pouldon, la diversité végétale prend toute sa dimension entre la zone de balancement des marées et le trait de côte, là où se côtoient et alternent milieux humides et secs. La vasière, bien qu’apparemment stérile, accueille en réalité une quantité importante de diatomées, minuscules algues unicellulaires dont la membrane est entourée d'une coque siliceuse appelée "frustule". Suivant les genres ou les espèces, ces organismes peuvent prendre des formes très variées : arrondies, carrées, triangulaires... Observées à la loupe binoculaire, leurs enveloppes colorées ornées de stries, de ponctuations ou d'alvéoles forment des motifs particulièrement esthétiques. Du fait de sa faible profondeur, l’anse du Pouldon est également propice à l’implantation d’herbiers marins composés de zostères, plantes aquatiques légèrement immergées dont les feuilles en forme de ruban lui ont valu son nom Grec. Passée la slikke, la flore des prés-salés apparaît, mélangée par endroits aux laisses de mer déposées par la marée haute. Asters maritimes, lavandes de mer, obiones argentées et salicornes y composent un couvert végétal dense. Plus en amont, prés parsemés de carottes sauvages et de cabarets des oiseaux et prairies humides ponctuées de cirses des marais alternent tandis que dans les bosquets, comme au bois de Bobillo, ce sont les pins maritimes qui dominent de leurs frondaisons, mélangés à des chênes pédonculés, des châtaigniers et d'autres feuillus.

La faune

Aujourd'hui, dans ce site qui semble par endroits déserté de toute présence humaine, la vie animale abonde. Fuyant les rigueurs boréales, de 10 000 à 15000 oiseaux y séjournent chaque hiver, consacrant l’anse du Pouldon comme un haut lieu ornithologique. Ressources abondantes, tranquillité des lieux et clémence des températures en font également une halte migratoire pour de nombreuses espèces, notamment après leurs périodes de reproduction. De juillet à octobre, grands gravelots, pluviers argentés et chevaliers gambettes y stationnent par bandes de centaines d’individus. Le printemps apporte son cortège nuptial. L’anse est alors le théâtre de singulières parades amoureuses, comme celle des hérons cendrés qui lancent leurs cris rauques et tendent leur coup vers le ciel en prélude à un accouplement imminent. En compagnie des aigrettes garzettes, ces grands échassiers ont bâti leur héronnière dans les frondaisons des pins du bois de Bodillo. Les spatules blanches totalisent ici de 10 à 20 % de l’effectif hivernant en France, mais n’ont jusqu’à présent jamais nidifié sur place, bien que quelques jeunes spatules se soient récemment essayées à la recherche de matériel de construction de nid. Cette anse est également d’une très grande richesse piscicole. Avec la marée montante, avançant dans moins de quinze centimètres d’eau, les dorades royales s’avèrent être de redoutables prédatrices pour les crabes qui sortent à ce moment.

Les bosquets de Bodillo et de Rosquerno ont été acquis par le Conservatoire du littoral entre 1981 et 1989. Soumis au régime forestier, ils sont gérés par la Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud . En lien direct avec d’autres zones humides comme l’estuaire de l’Odet et le polder de Combrit, l’anse du Pouldon fait partie du site Natura 2000 “Rivières de Pont-l’Abbé et de l’Odet”.
Inclus dans ce périmètre, classé en réserve de chasse et de faune sauvage, le bois de Bodillo abrite depuis 1979 une héronnière. Protégée par la ria, cette colonie d’une centaine de couples de hérons cendrés ne subit aucun dérangement préjudiciable car l’accès à ce site est impossible. Elle est observable depuis un chemin de halage accessible en fauteuil roulant.
Par ailleurs, pour favoriser les pratiques agropastorales utiles au maintien de l’ouverture des paysages, quelques parcelles pâturées par des chevaux et des moutons devraient faire à terme l’objet de conventions agricoles entre le Conservatoire du littoral et la commune.

Témoin de la période néolithique et de la remontée des eaux, le menhir de Penglaouic, “mésange à tête noire” en français, est la construction humaine la plus ancienne visible sur le site.
Comme en maints endroits de Bretagne, le bois de Bodillo fut planté au XIX e siècle de pins maritimes destinés à produire des poteaux de mine pour l’Angleterre. Cette essence, appelée par les mineurs “bois qui chante”, était très appréciée de ces derniers pour ses craquements avantcoureurs, signes d’une rupture de boiserie imminente.
Face à ce bosquet, un chemin de halage fut construit en 1854 sur la rive droite de la rivière de Pont-l'Abbé pour faciliter l'exportation du bois, du grain, de poissons et de pommes de terre, et permettre l'importation de vin, de sel et d’épices. Au terme d’une période de 53 ans de travaux, il reliera le port de Pont l’Abbé à la cale de la Maison Blanche, abri pour les haleurs et dernier point d’où femmes et enfants voyaient partir les marins.
L'anse du Pouldon, “marais profond” en français, fit au XIXe siècle l’objet de tentatives d’assainissement en vue de gagner de nouvelles terres destinées à la culture et à l'élevage. Pour assécher la Palue du Cosquer, le docteur Laennec fit construire en 1820 une digue entre l'îlot “Enez Banal”, situé au milieu du goulet, et Troliguer. Aujourd’hui fragilisée, la digue Laennec abrite côté terre un marais saumâtre.

Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud

17 Rue Raymonde Folgoas Guillou
29120Pont-l'Abbé
Tél. :02 98 87 14 42
Email : contact@ccpbs.fr
Site Internet : Communauté de Communes du Pays Bigouden Sud

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