Parmi les quatre grands golfes ouverts au couchant de la Corse, celui d’Ajaccio est le plus profond. Il épouse la forme d’une demi-lune tournée vers le sud-est. Une fois franchis les caps qui en gardent l’entrée, les rives restent en relation visuelle constante, avec comme point focal la cité blanche d’Ajaccio dans son amphithéâtre de collines. Si le spectacle de la mer reste omniprésent, le regard est en même temps comme aspiré par le décor de montagnes qui cerne l’horizon intérieur. Par les vallées de la Gravona - menant au col de Vizzavona - et celle du Prunelli, le Golfe d’Ajaccio est connecté géographiquement et visuellement au cœur de la Corse alpine.
« Nous descendîmes de la passerelle et pénétrâmes au milieu d'une foule au teint basané et au regard vif : de vieilles femmes solides, en jupes et chaussures noires, un foulard noir serré sous le menton, embrassaient leurs fils qui revenaient au pays en costume de ville et cravate voyante. La lumière rappelait le doré d'un fruit mûr ; l'air était chargé d'odeurs mêlées : celle du maquis, de la fumée de bois, du sel marin, si bien que je sentais comme un puissant narcotique envahir mes poumons. Un taxi nous emmena à travers une place carrée ombragée de palmiers et de platanes, parcourut une avenue bordée de cafés et de palmiers, puis nous traversâmes une autre place, immense celle-là, sans ombrage, déserte. Ensuite vinrent d'autres palmiers, d'autres platanes et encore des cafés. La ville ne semblait faite que de cela : j'avais maintenant atteint cette zone de la Méditerranée où les gens passent au café des journées entières. »
L’agglomération d’Ajaccio s’est largement étendue dans la seconde moitié du XXe siècle, notamment en arrière-pays sur les communes voisines. Le caractère encore agricole de la campagne ajaccienne est aujourd’hui menacé par une périurbanisation de plus en plus difficile à contenir, en particulier au nord-est où elle rencontre peu d’obstacles naturels. En bord de mer, la ville s’est étirée vers l’ouest, le long de la route des Sanguinaires et, vers l’est, en direction de l’aéroport. Les communes de la rive sud, Grosseto-Prugna, Albitreccia, Pietrosella et Coti Chiavari se sont urbanisées, notamment sous la forme de lotissement, d’hôtels et d’équipements balnéaires là où il n’existait aucun noyau ancien. La pression immobilière y est une des plus fortes de Corse et un front urbain quasi continu s’est formé entre Porticcio et l’Isolella.
• L’un des quatre grands golfes de la côte occidentale de la Corse
• Un paysage largement ouvert sur la mer et sur les montagnes, encadré côté mer par deux grands promontoires : la Pointe de la Parata au nord, le Capu di Muru au sud
• La ville d’Ajaccio, cité génoise puis « impériale », siège de la Collectivité territoriale de Corse et premier pôle urbain de l’île
• En fond de Golfe, le delta de la Gravona et du Prunelli
• Un ensemble géographique et paysager fortement marqué par la présence de l’agglomération ajaccienne, formant une aire urbaine de 105 000 habitants
• L’aéroport et de nombreuses activités économiques installés dans la plaine de Campo dell’Oro
• Une très forte pression foncière et urbaine en périphérie d’Ajaccio et sur la rive sud « balnéarisée »
• L’archipel des Sanguinaires et la pointe de la Parata à l’entrée nord du Golfe, classés et labellisés Grand site de France
• Des sites du Conservatoire qui sauvegardent des espaces naturels d’intérêt majeur pour un développement maîtrisé de la micro région