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Vaste espace triangulaire barré au nord par les Alpilles, à l’ouest par le Grand Rhône et la Camargue et à l’est par l’étang de Berre, la Crau se définit d’abord par son paysage de plaine steppique semi-aride couverte de galets : le coussoul. Au nord, mise en valeur par l’irrigation depuis le XVIe siècle et occupée par les moutons depuis plusieurs millénaires, la Crau verte constitue le deuxième type de paysage de ce paléo-delta asséché de la Durance.
Malgré leur valeur et leur originalité, les paysages de la Crau souffrent encore d’une trop grande méconnaissance. L’activité agro-pastorale est en concurrence avec l’artificialisation des sols, qui n’a cessé de s’étendre à ses dépens. Équipements et infrastructures se juxtaposent, l’arboriculture fruitière intensive pompe la nappe phréatique et réduit peu à peu l’harmonie et l’immensité de la plaine. L’implication du Conservatoire du littoral, du département des Bouches-du-Rhône et de la Réserve naturelle des Coussouls de Crau vise à renverser cette tendance en favorisant notamment les connexions écologiques et paysagères entre la Camargue et la Crau et en maintenant l’activité pastorale et les bergeries.
« La Crau était tranquille et muette. Au lointain son étendue se perdait dans la mer et la mer dans l’air bleu : les cygnes, les macreuses lustrées, les flamants aux ailes de feu venaient, de la clarté mourante saluer le long des étangs les dernières lueurs.
On voyait le matin découvrir peu à peu la Crau inculte et aride, la Crau immense et pierreuse, la Crau antique, où, des ancêtres si les récits sont dignes de foi, sous un déluge accablant les Géants orgueilleux furent ensevelis. »
• Entre étang de Berre et Camargue, golfe de Fos et Alpilles, une plaine alluviale, paléo-delta de la Durance, d’une étendue de 60 000 ha
• Un paysage de plaine caillouteuse, steppique et semi-aride unique en Europe occidentale passant, au nord, à un paysage de prairies de fauche irriguées
• Un milieu d’une grande originalité et richesse écologiques
• Une artificialisation intense des sols depuis le début du XXe siècle (terrains militaires, aéroports, mitage urbain, industriel et commercial) empiétant sans cesse sur les espaces naturels et agricoles de la plaine
• Une arboriculture intensive, gourmande en eau et en pesticides, qui a investi de grands espaces du coussoul,menaçant la nappe phréatique et tendant à banaliser les paysages
• 3 espaces naturels protégés par le Conservatoire du littoral ; une réserve naturelle nationale
