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Le Nord-Est de l’île présente un paysage aux contrastes très marqués. Il présente à la fois un caractère très naturel en forêt dans l’intérieur des terres, concentrant 40% de la flore protégée de Mayotte, et très artificialisé sur la côte, regroupant 45 % de la population mahoraise. Ainsi, son littoral est urbanisé de façon quasi continue du Nord de Koungou au Sud de Mamoudzou, avec une surface importante de remblais sur le rivage. Les milieux naturels littoraux tels que les mangroves sont donc aujourd’hui très fragmentés ou détruits. Les ilots préservés sont une composante majeure du paysage. Ils arrêtent le regard en embellissant l’horizon maritime.
« Déterrer mon archipel acculé à l’ombre des nations,
Narrer mes îles amoureuses,
Rattraper mon île pressée de s’en aller,
Japper mon archipel tiraillé,
Roucouler mes îles chamailleuses ;
Désaliéner mon île aliénée,
Enchanter mes îles désespérées,
Choyer mon archipel meurtri,
Raisonner mes îles querelleuses,
Épeler mon île hippocampe,
Dérider mon archipel attristé,
Caresser mes îles douces-râpeuses,
Affronter mon île rebelle,
Hisser mon archipel englouti dans les ténèbres,
Recoudre le tissu de mes îles défaites,
Filer l’aiguille autour de mes chapelets d’îles décousus […] »
1965
2016
Dans un contexte de forte croissance démographique depuis les années 1950, accélérée dans les années 1980 et 1990, toutes les villes et villages de Mayotte ont connu une forte expansion. L’insularité et la topographie de Mayotte ont contraint l’homme à s’installer dans l’étroite bande littorale de l’île. Plus de 60% de la surface terrestre se caractérise en effet par des pentes supérieures à 15%. Dans les années 1960, les modestes noyaux urbains existants étaient à peine distinguables à cette échelle. Aujourd’hui, l’organisation urbaine et économique plus structurée autour de Sada, Ouangani et Chiconi, en continuité bientôt totale, fait du Centre-Ouest le deuxième pôle urbain après Mamoudzou. La route reliant les côtes Est et Ouest (RN2) rend très accessible ce territoire depuis le chef-lieu. Elle favorise l’urbanisation tant sur le littoral que dans les terres. Aujourd’hui, Sada investit largement son arrière-plage collinaire, tout comme Dembéni occupe entièrement son arrière mangrove.
• L’un des plus grands lagons fermés du monde, entrecoupé de nombreuses passes, 4 fois plus grand que les terres émergées
• Trois types de structures coralliennes allant de la côte vers le large : récifs frangeants, récifs internes et récif barrière
• La plus grande île de l’archipel mahorais, dont les 37 îlots constituent une composante majeure du paysage
• Une côte très découpée, formée par une succession de pointes rocheuses, d’estuaires ou baies profondes accueillant des mangroves, et d’anses de sable blanc corallien ou noir volcanique
• Un paysage collinaire de part et d’autre de longues crêtes culminant à 593 m, étagé du plus sec au plus humide
• Des terres ocre, parfois dénudées au niveau des padzas localisés sur les fortes pentes et les crêtes
• Des forêts disséminées autour des cultures et des villages, principalement présentes sur la côte
• 45 % de la population mahoraise concentrée dans le Nord-Est, près de Koungou et Mamoudzou, le Chef-lieu de Mayotte
• Enjeu paysager majeur : Maintenir des coupures d’urbanisation entre les bourgs littoraux
• Destruction des espaces naturels côtiers par l’urbanisation et l’agriculture
• Forte pression urbaine sur les côtes Nord-Est et Centre-Ouest due à la facilité d’accès de Mamoudzou et Koungou
• Erosion importante des sols due aux pratiques traditionnelles (cultures vivrières sur brûlis, défrichement pour le charbon)
• Attractivité touristique encore relativement faible mais plus marquée sur la côte Sud
• Risque de submersion marine et de blanchissement corallien lié au contexte global de changement climatique
• Risques élevés de mouvements de terrain jusqu’au rivage dans le Nord de Grande Terre
• Prolifération d’espèces exotiques végétales envahissantes qui homogénéisent le paysage
• De solides outils de protection des espaces naturels et des paysages :
• -1 Parc Naturel Marin de Mayotte ;
- 2 Réserves Marines : Passe en S et Saziley ;
- 1 Réserve Naturelle Nationale : ilot de M’Bouzi ;
- 3 Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux (ZICO) : Hachiroungou au Nord, M’Tsapere et Combani au Sud ;
- Une forêt protégée sur les hauts massifs : Crêtes du Nord, Bénara, Majimbini, Sohoa et Crêtes du Sud (et une réserve naturelle en cour sde création);
- 18 sites et 36 ilots de Mayotte (sauf 1, celui de M’bouzi) protégés par le Conservatoire du littoral.
