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Au nord de la Martinique, silhouettes tournées vers la mer des Caraïbes, la Montagne Pelée et les reliefs boisés alentours semblent vouloir y plonger. La figure emblématique du dangereux volcan marque les terres intérieures de ce territoire. Ici, les paysages d’altitude, mouillés par de fortes pluies, se font escarpés et verdoyants, avec des allures de jungles luxuriantes et inatteignables. En redescendant vers les rivages, le long de nombreux fleuves côtiers (de la Grande Rivière qui baptise le bourg de l’extrémité nord à la rivière Trois Bras, les rivières de l’Anse Couleuvre et de l’Anse Céron, celle du Prêcheur, la rivière Claire, Sèche, des Pères, jusqu’à celle dite de Saint-James ou du Jardin des Plantes à Saint-Pierre…), les anses se succèdent, creusées par ceux-ci. C’est une très étroite bande habitée, de façon clairsemée, entre les anses urbanisées et celles encore vierges de tout urbanisme, protégées par le relief et la faible desserte routière de ce territoire, au sein même du Parc naturel régional de la Martinique. Jusqu’en 1902, Saint-Pierre était pourtant la capitale de la Martinique, jusqu’à l’éruption de la Montagne Pelée. Il faut donc descendre vers l’agglomération de Fort-de-France pour commencer à apercevoir l’impact du mitage périurbain, lointaine encore de ce territoire de monts junglesques et d’eaux turquoises.
« À 7 h 52, la terre s’était mise à vibrer. Le volcan, dans une violence inouïe, surgie du fond des ténèbres, et dans un grondement assourdissant, creva comme crève un abcès mûri. La mer se voila du sombre drap du deuil. Une nuée ardente mêlée de vapeur d’eau s’abattit sur Saint- Pierre, faisant trente mille morts. La détonation avait été entendue jusqu’à Fort- de- France. »
1965
2020
Cartes de la progression de l’urbanisation et des périmètres protégés entre 1965 et aujourd’hui sur le territoire au nord de la Martinique, sur la façade Caraïbes. Au cours des dernières décennies, la pression sur cette côte nord Caraïbes s’est accentuée, à proximité de l’agglomération de Fort-de-France.
• La côte Nord Caraïbes, est relativement sauvage. De nombreux bourgs se sont formés dans le creux des anses, mais sont peu étalés et leur liaison par les infrastructures routières est discrète, voire rendue difficile en raison du relief escarpé de ce territoire, particulièrement dans les terres.
• Les reliefs plongent directement dans la mer, avec les hauteurs les plus hautes de l’île, qui font se distinguer relief de la moitié nord du relief de la moitié sud. Ici les hauteurs volcaniques se succèdent, de la Montagne Pelée responsable de la destruction de Saint-Pierre en 1902, les Pitons du Carbet, Morne Jacob…
• C’est un territoire avec des espaces naturels et sauvages encore riches floristiquement et faunistiquement, accessibles par des sentiers de randonnées escarpées. Ce sont en particulier des espaces forestiers, gérés par l’ONF, hygrophiles en altitudes, xérophiles à l’approche des rivages.
• Le littoral, constitué de bandes de sable noir (d’origine volcanique), de falaises volcaniques, et de fonds marins limpides, peu profonds, est très prisé. La pression de la fréquentation touristique peut être vue comme un risque.
• Le relief de l'intérieur de l'île fait que le front de mer est plus habité que les terres. Combiné à la fréquentation touristique importante, le littoral est un espace sous pression.
• Maintenir et préserver les espaces naturels encore existants de ce littoral est l'une des missions du Conservatoire du littoral.
• Protection par le Parc naturel régional de Martinique.
