Les artistes et écrivains ayant côtoyé le bassin d’Arcachon et ses abords ont tous loué la magie d’un lieu profondément dépaysant, propice à l’évocation de mondes lointains et à l’évasion. Ces sensations quasi unanimement partagées sont intimement liées au caractère original de cette lagune unique, grande échancrure sur une côte landaise rectiligne et épicentre de la vie maritime sur ce rivage. Entre la Dune du Pilat, Arcachon, le Delta de l’Eyre, le Cap-Ferret et l’île aux Oiseaux, le bassin dévoile des paysages empreints à la fois de calme et de mouvement, changeant au gré des marées et des courants, à la rencontre d’eaux douces et salées.
À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, Napoléon III profite des conditions hydrologiques et climatiques idéales pour y installer les premiers parcs ostréicoles. Dans le même temps, Arcachon devient, grâce à l’arrivée du chemin de fer, une station balnéaire à la mode. Les frères Péreire y font bâtir des villas sur le front de mer, puis le quartier de la Ville d'Hiver. Aujourd’hui, le bassin d'Arcachon est devenu le plus grand centre naisseur ostréicole d’Europe, un site touristique réputé et un haut lieu de résidence secondaire à proximité du pôle urbain de Bordeaux. L’urbanisation s’est alors développée sur ses 80 km de côtes boisées, qui laissent émerger quelques espaces naturels que le Conservatoire du littoral et ses gestionnaires protègent et valorisent.
« Aucun lieu de France ne ressemble à ce qu’était alors la rive occidentale du Bassin d’Arcachon : un pays sans terre, sans pierres, sans chemins ; rien que du sable, une eau transparente, des forêts de pins, des huttes de planches. Au milieu du Bassin, l’île-aux-Oiseaux, les parcs à huîtres, semblables à marée basse, à des villes lacustres en miniature ; à marée haute, indiqués seulement par une ligne de points ; au loin, montagne de neige, Fujiyama de ce paysage japonais, la grande dune du Pyla. A la fin du jour, le ciel, l’eau et le sable étaient du même rose : on se croyait à l’intérieur d’une perle ».
En 50 ans, l’urbanisation a largement gagné du terrain. Tandis que son extension se poursuit en arrière du bassin, le Conservatoire du littoral protège les espaces naturels, coupures d’urbanisation, à partir du rivage et dans quelques poches arrière-littorales.
• Une lagune semi-fermée formant une échancrure sur le littoral rectiligne de l’Aquitaine
• Une mer intérieure de 155 km² à marée haute et 40 m² à marée basse
• Une embouchure de 3 km de large entre le cap Ferret et la côte de la Teste-de-Buch
• Une côte majoritairement urbanisée et caractérisée par les activités ostréicoles
• Une forte pression de l’urbanisation et du tourisme, due notamment à la proximité de Bordeaux
• Une pollution des eaux croissante malgré des efforts importants d’assainissement
• 11 sites acquis par le Conservatoire du littoral
• 6 sites classés au titre de la loi de 1930 : dune du Pilat, qui fait aussi l’objet d’une opération Grand Site, la grande forêt usagère de la Teste-de-Buch, la zone littorale du parc des Abatilles (Ville d’Hiver, Arcachon), l’île aux Oiseaux, les réservoirs de Piraillan, le domaine de Graveyron.