Site renommé pour sa production de Fines de Claire, huîtres à la couleur émeraude et affinées en bassin, l’estuaire de la Seudre et ses marais le sont aussi pour la complexité de leurs entrelacs de chenaux, de claires, de bassins ostréicoles et de digues – véritable marqueterie paysagère dont les spectaculaires vues aériennes ont alimenté l’imagerie touristique. Sur le terrain, le labyrinthe formé par le réseau hydrographique a été lentement modelé au cours de l’Histoire de ces marais par les interventions successives des sauniers et des ostréiculteurs. Depuis l’estuaire vers l’intérieur des terres, les sartières (prés salés), les marais ostréicoles inondés, les marais endigués, les marais pastoraux et piscicoles se succèdent dans un vaste espace plan s’étirant jusqu’aux lointains horizons des coteaux des presqu’îles de Marennes au nord et d’Arvert au sud. Fortement touché par la déprise agricole, le paysage de ces marais progressivement abandonnés subit d’importantes mutations et nécessite aujourd’hui une attention particulière afin d’y maintenir une économie viable dans le respect du cadre naturel et de son identité singulière.
« Dans l'un de ces cabanons noirs, plantés au-dessus de la vase, qui servent d'abris et de magasins à outils aux paysans du marais, éleveurs d'huîtres. Ce paysage (...) avec ses lignes douces et horizontales, ses bassins multiples plus ou moins remplis d'eau, selon un jeu d'écluse permettant de réserver l'eau des parcs entre deux marées, avec ses canaux vert pâle, noyés de mer, ou tapissés de boue fine, au gris profond et nacré, parfois moiré d'une tache arc en ciel de pétrole, avec son réseau de talus cloisonnant les parcs comme un labyrinthe à l'envers - ici on voit tout, on court sur le faîte des murs - où l'on peut s'allonger dans les hautes herbes face au ciel sans être aperçu du village et dans le fond, vers l'Océan, le clocher d'argent de Marennes. »
• Un estuaire de 20 km de long inondant à marée haute ses abords sur 4 à 5 km de large.
• Une vaste zone d’anciens marais salants reconvertis aux besoins de l’ostréiculture principalement. (Plus de 100 000 ha de marais, 3 types: marais inondé, marais endigué, fond du marais)
• Un abandon progressif des bassins notamment dû à une qualité d’eau médiocre dans le fond du marais
• Une activité traditionnelle de pâturage fragilisée par une faible rentabilité, entraînant la déprise et l’envasement des fossés et des bassins, et l’enfrichement des bosses et des prairies
• De nombreux conflits d’usages entre ostréiculteurs, agriculteurs, chasseurs, pêcheurs et touristes
• 3 espaces naturels protégés par le Conservatoire du littoral