BOIS DU BREUIL

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Le bois du Breuil garde le charme particulier d’un grand parc historique avec vue sur la mer.

C’est un bois discret, caché au milieu de la campagne. Pour y parvenir, il faut grimper sur un plateau, perché à quelque cent mètres au-dessus de la mer. Derrière les haies qui l’abritent, il surplombe trois communes : Pennedepie, Vasouy avec au loin, Honfleur. Le chemin de rondes, bordé de Rhododendrons ainsi que l’allée des Hêtres centenaires fait la renommée du bois du Breuil.

La flore

Malgré les nombreux défrichements qui ont contribué à dégrader ses sols tout au long de son histoire, et longtemps exploité en taillis, le bois du Breuil est redevenu aujourd’hui un magnifique lieu de promenade, avec comme principales essences forestières : les Chênes sessile, le Hêtre, le Charme, le Frêne, les Pins sylvestre et maritime et aussi des Rhododendrons par milliers, dont la floraison mauve, en juin, constitue l’un des grands attraits.

Cependant même si le Rhododendron est somptueux, lorsqu’il fleurit, il est considéré comme une espèce envahissante. Originaire des massifs himalayens et de l’est de la Turquie, le Rhododendron peut devenir arbustif et atteindre 4 à 5 mètres de haut. Il empêche alors les autres espèces, notamment les herbacées, de se développer. C’est pourquoi, au bois du Breuil, des coupes d’éclaircie sont régulièrement pratiquées pour le maîtriser.

La faune

De nombreux arbres morts sont conservés dans le bois et sont des lieux de vie extraordinaires. Ils accueillent une multitude d’insectes mangeurs de bois, qui vont eux-mêmes attirer des populations d’oiseaux, principalement pics, sitelles et chauves-souris.

Avec ses 46 cm de longueur, le Pic noir est le plus grand de tous les pics, reconnaissable par sa calotte rouge vif qui s’étend du front jusqu’à l’arrière de la nuque chez le mâle. Espèce protégée, il niche dans le bois du Breuil. Pour creuser leur nid dans le tronc d’un arbre, mâle et femelle creusent durant environ 12 h par jour. À ce rythme, il leur faut à peu près 30 jours pour terminer ensemble leur cavité ! Cette dernière peut par la suite être occupée par d’autres espèces d’oiseaux ou des mammifères. Tel que les chauves-souris, dont le Grand rhinolophe et la Barbastelle d’Europe, ou des rongeurs, tel l’Ecureuil roux et le Muscardin.

Le bois du Breuil fait partis des sites d’intervention du Conservatoire du littoral. Les terrains acquis sont remis en gestion au Département du Calvados qui assure leur surveillance et leur entretien courant et le suivi scientifique. Un garde du littoral est présent sur le site. Il a en charge le gardiennage, l’animation, l'entretien et le suivi scientifique.

Depuis 1988, le bois du Breuil relève du régime forestier (soumis au plan d’aménagement) mis en œuvre par l’Office National des Forêts comme toutes les forêts publiques.


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Au XIIème siècle, le bois du Breuil appartient aux Ducs de Normandie. En 1204, la Normandie est conquise par Philippe Auguste. La forêt passe alors dans le domaine royal. A cette époque, la forêt est très exploitée pour le bois de chauffage, le pâturage d'animaux domestiques (porcs et chevaux), la chasse et la cueillette.

Les défrichements qui se succédèrent au fil des siècles ont eu pour effet de diminuer les surfaces forestières. Ainsi, en 1735, l’étendue du bois du Breuil était réduite à 72,5 ha contre 120 ha aujourd’hui. Jusqu’à la Révolution française, la forêt est la propriété de nombreux nobles qui la transmettent ou la lèguent à leurs descendants.

Dans la forêt, se pratiquaient de nombreux métiers comme les «brioleurs» (qui pratiquaient le débardage à l’aide de petits chevaux, appelés localement « mazettes »), qui disparaîtront au début du XXème siècle.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le bois du Breuil traversera des heures plus noires : nombre de ses arbres seront abattus pour fournir à l’armée allemande les fameux « pieux à Rommel ». Ces drôles de « pieux », également surnommés « asperges à Rommel », étaient conçus pour faire obstacle à d’éventuels débarquements maritimes et aériens. Ils faisaient partie du système de défense érigé par les Allemands sur l’ensemble de la façade Atlantique.

Lors de son achat par le Conservatoire du littoral en 1982, le bois du Breuil était partagé entre trois propriétaires. C’est l’un d’entre eux qui l’aménagera dans le courant du XIXe siècle. Il y planta la superbe allée de hêtres toujours visible aujourd’hui et y acclimata des rhododendrons.

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