RICANTU - CAPITELLU

Carte d'identité du site

Commune(s) AJACCIO (2A)

Surface protégée : 41.25 hectares

Unité littorale : GOLFE D'AJACCIO

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Unité littorale

Au sud-est d’Ajaccio, la grande plage du Ricantu qui occupe tout le fond de la baie jusqu’à l’aéroport de Campo dell’Oro est devenu, depuis sa réhabilitation par le Conservatoire du littoral, une promenade très fréquentée des Ajacciens. Il faut dire que cette immense plage de gros sable blond, où rien n’arrête les rouleaux lors des fortes houles, offre un panorama extraordinaire sur toute la partie nord du golfe d’Ajaccio, depuis la ville jusqu’aux îles Sanguinaires et, au loin, Capu di Muru.

Situé au fond du golfe, le site du Conservatoire du littoral est composé de deux entités géographiques bien distinctes séparées par l’embouchure des fleuves Gravona et Prunelli…et par la piste de l’aéroport Napoléon Bonaparte.

Au nord, le Ricantu, un long croissant de lande qui s’étire à l’arrière de la plage, paysage original tout en horizontalité d’une lande à genêt en bord de mer, haut lieu de biodiversité aux portes de l’une des plus grandes agglomérations de Corse.

Au sud, Capitellu, un ensemble de terrains humides, composé de prairies pâturées par un troupeau de vaches et de boisements, espace de nature plus confidentiel car moins accessibles, lovés entre l’imposante tour génoise de Capitellu, le fleuve et l’aéroport.

Habitats et Flore

Jadis, la lande occupait l’ensemble de la vaste terrasse sableuse sur laquelle a été aménagée la zone aéroportuaire. Seule une partie de cette végétation originelle subsiste encore aujourd’hui en arrière de la plage du Ricantu, sur une zone étroite contenue entre la plage et la route de desserte de l’aéroport.

La lande du Ricantu est une curiosité ; elle associe en effet à la scrophulaire rameuse le genêt de Saltzmann, plutôt inféodé en Corse aux zones d’altitude. En outre, elle abrite une petite scrofulariacée protégée et rarissime, endémique de Corse et de Sardaigne, la linaire jaune, qui se plaît sur ce site depuis que le Conservatoire a procédé à la protection de son biotope. Cette végétation buissonnante est particulièrement adaptée aux sols sableux et très arides. Sont présents également le chardon des sables, la renouée maritime, l’orge murinum, la queue-de-rat, l’avoine barbue, la grande amourette, le dactyle aggloméré, la carline, la jasione des montagnes…

Entre la lande et la plage se développe une flore typique des dunes littorales, adaptée à l’influence du vent et des embruns. Le pavot cornu voisine avec le diotis, la luzerne des sables, la matthiole ou encore le chiendent des sables. Ces plantes, particulièrement sensibles au piétinement et autres agressions, jouent un rôle essentiel dans la fixation du sable fin transporté par les vents venant de la mer et dans la cicatrisation du cordon dunaire après les tempêtes.

Faune

Au cœur de la lande se maintient la dernière population mondiale de l’escargot de Corse, Tyrrhenaria ceratina, qui a été classé par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature dans la catégorie des espèces " gravement menacées d’extinction ". La population de cet unique représentant du genre tyrrhénaria est estimée à moins de 5000 individus adultes.

Décrit par le naturaliste Henri Lecoq au XIXe siècle, cet animal ne vit qu’en Corse où sa répartition se restreint aujourd’hui aux quelques hectares du site du Ricantu. Les scientifiques ont longtemps considéré que l’espèce avait disparu, plus aucun spécimen n’ayant été observé depuis 1912… jusqu’à sa redécouverte en 1994. Vivant enfoui dans le sable et ne sortant que la nuit, par temps humide, l’escargot de Corse n’est pas facile à observer. Sa biologie et son écologie ont fait l’objet d’études détaillées visant à donner des bases scientifiques solides aux actions entreprises pour sa conservation.

Site Natura 2000 du Ricantu

La gestion du site est assurée par la Collectivité de Corse pour l’entretien courant et la surveillance.

Pour restaurer cet espace très dégradé et remédier à la disparition de l’habitat de Tyrrhenaria ceratina, le Conservatoire du littoral a réalisé d’important travaux de réhabilitation : mise en défens des parcelles, démolitions du bâti, restauration de la végétation à partir de la banque de graines contenue dans le sol… Un Plan National d’Action a été mis en place sous l’égide de l’Etat, pour mieux connaître cet escargot et assurer sa survie. Les réhabilitations réalisées par le Conservatoire du littoral contribuent à la sauvegarde de cette espèce rarissime tout en offrant aux Ajacciens un espace de détente aux portes de la ville. Présent jusqu’en 2012 sur moins de deux hectares de son habitat potentiel, depuis les travaux de restauration de la lande l’escargot pourra progressivement investir une surface supplémentaire de plus de 2 hectares.

Dans le vaste delta où se rejoignent la Gravona et le Prunelli, la plaine de Campo dell’Oro fut longtemps considérée comme un marais insalubre. Les terres étaient infestées par la malaria, chassant les hommes en été vers les reliefs les plus proches. Dans une topographie médicale d’Ajaccio, Thion de la Chaume mentionne la plaine de Campo dell’Oro comme une terre « très malsaine à cause des stagnes et des marais qui s’y trouvent et de la chaleur du soleil ». La plaine et les lits de la Gravona constituaient alors une véritable coupure entre Ajaccio et la région de Tre Pieve. On commence à trouver dans les archives du XVIIIe siècle les premiers dossiers relatifs à l’assainissement de la plaine. Mais ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que l’Etat accepte de subventionner des travaux d’assainissement et encourage la constitution d’un syndicat d’exploitants agricoles. Il est difficile de savoir si la plaine a réellement pu être exploitée et sous quelle forme.

Aujourd’hui, la pépinière située sur le cours de l’ancien bras de la Gravona reste au nord le dernier témoin d’une valorisation agricole. Au sud, entre la le Prunelli et la Gravona, un bocage pâturé a remplacé en partie l’ancien marais.

Jusqu’en 2000, le site du Ricantu était constitué par une vaste esplanade terreuse et désolée, servant parfois de terre-plein pour l’accueil de foires, encadrée par des reliquats d’une lande à genêt dans laquelle les véhicules pouvaient pénétrer. Là où elle persistait, la lande était morcelée par la circulation de véhicules, de chevaux, de piétons, par des terrassements, par l’apport de remblais et, ponctuellement, par le développement de plantes introduites et envahissantes (figuiers de barbarie, griffes de sorcière…).

Avec la redécouverte de l’escargot de Corse, un autre regard, plus bienveillant, s’est porté sur le site. L’intervention du Conservatoire a permis de maîtriser les usages et de définir un ambitieux projet de restauration écologique et paysagère.

D’importants travaux ont alors été menés, consistant à relever le défi de transformer un terrain stérile et aride en une lande sableuse riche de tout son cortège d’organismes vivants. Grâce à une réflexion poussée en matière de génie écologique, la végétation naturelle a repris ses droits et le site a retrouvé belle allure. En 2015, le Conservatoire a achevé une seconde phase de renaturation du site, avec la démolition d’un ancien camp de vacances de l’Armée.

Réglementation sur les terrains du Conservatoire du littoral : le camping, le bivouac, les feux, les dépôts de déchets et la circulation des véhicules à moteur sont interdits.

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