Commune(s) SAINTE LUCE (972), LA TRINITE (972)
Surface protégée : 430.8 hectares
Cette presqu'île à la forme très découpée et singulière s'avance dans l'Atlantique comme une proue de navire. La Caravelle présente des paysages et des points de vue uniques. Elle fait partie du Parc Naturel Régional de Martinique. Sa configuration ainsi que son relief ont déterminé un climat particulier auquel s'ajoute une diversité de sols volcaniques favorisant l'implantation d'une grande variété de formations végétales. Pour bénéficier d'un panorama exceptionnel sur les paysages de la côte atlantique, il faut se rendre à la table d'orientation du phare.
Le Rocher de la Caravelle est situé dans le prolongement de la presqu’île de la Caravelle, sur le territoire de la commune de la Trinité. Ce rocher est inaccessible compte tenu de sa topographie, néanmoins il est possible de l’observer et le contourner en bateau. Il constitue par ailleurs un point de reconnaissance pour les marins, et marque de manière originale le paysage de la Caravelle. Un canal large de plus d’un mille et demi existe entre la Caravelle et la partie orientale de la presqu’île à laquelle elle a donné son nom.
Le Rocher de la Caravelle s’élève à une dizaine de mètres au-dessus du niveau de la mer et présente un diamètre moyen d’une cinquantaine de mètres. De forme conique, ce rocher a l’apparence d’un culot volcanique. Il est dépourvu de toute végétation, et circonscrit de tous les cotés par des escarpements extrêmement pentus.
En raison des fortes houles qui rendent le débarquement difficile sur ce rocher, ce dernier ne présente aucune trace d’anthropisation.
Quel que soit le point d’où l’on vient, on est averti de la route qu’il faut suivre pour se rendre à la Trinité, à la vue d’un rocher qui de loin, a l’apparence d’un bâtiment à voile, et qu’on a nommé pour cette raison la Caravelle. Ce rocher se termine par un sommet aigu, blanchi par les fientes d’une foule d’oiseaux marins. C’est un point de reconnaissance excellent pour les navires venant de l’atlantique et destiné à se rendre sur les côtes de Martinique. Les profondeurs d’eau dont il est entouré sont profondes et la houle permanente rend le débarquement presqu’impossible.
Le Rocher est dépourvu de végétation et sert de refuge à bon nombre d’oiseaux marins, particulièrement aux frégates ou queues en ciseau présentes en colonies.
La flore
Le site héberge plus de 150 espèces végétales caractéristiques des Petites Antilles. Sur les flancs des reliefs se développe la forêt xérophile, très sèche, qui héberge 22 espèces rares comme le Raisinier grande feuille de la Caravelle (endémique de la Martinique donc présent exclusivement dans cette zone géographique).
Vers la baie du Trésor, la mangrove, forêt qui pousse dans la mer, abrite toutes les espèces de palétuviers de l'île. Les palétuviers sont les seuls arbres qui peuvent pousser en bordure de mer tropicale sur un sol immergé, salé voire anoxique (Milieu sans oxygène). Ils se sont adaptés à ces conditions difficiles, en se dotant de racines aériennes émergeant ainsi du sol et permettant alors une respiration et une extraction du sel par leurs pores appelés lenticelles.
La faune
80 espèces d'oiseaux sont recensées sur ce site. Parmi elles, la Grive moqueuse, les Pailles-en-queue et les frégates sont facilement observables depuis la côte. Y réside également la Gorge blanche, une espèce d'oiseau rarissime de la Martinique qui ne vit dorénavant que sur cette presqu'île et sur l'île de Sainte-Lucie. 75% de la population ne vit que sur ce site protégé. Cette espèce fait l’objet d’un programme de conservation LIFE+ CAP DOM.
La gestion de ce site est régie par le plan de gestion de la Réserve Naturelle de la Presqu'île de La Caravelle. Le Parc naturel régional en est le gestionnaire. Il accueille notamment les visiteurs au Château Dubuc.
Vers la fin du XVIIème siècle, la famille Dubuc s'installe sur cette presqu'île pour y cultiver la canne à sucre. Avec 250 esclaves, leurs 100 hectares de culture de canne à sucre et leurs 4 sucreries, les Dubuc contrôlent rapidement la région de Trinité. L'« Habitation de la Caravelle » devient rapidement le Château Dubuc. Vers la fin du XVIIIème siècle, l'abandon de l'exploitation du Château Dubuc a permis à la forêt de reprendre son essor. Au cœur de ce site, les ruines du Château Dubuc sont ouvertes aux visiteurs. Les guides du Parc naturel régional vous apprendront l'histoire de ce site.
Une station météo a été installée à l'extrémité du site : tous les grands cyclones qui ont ravagé la Martinique y ont été enregistrés.
Depuis le Château Dubuc, des sentiers ont été aménagés vers les rivages et vers les crêtes, avec des équipements d'interprétation des milieux naturels permettant de découvrir et de mieux comprendre le fonctionnement des écosystèmes : observatoire, caillebotis à travers les mangroves, tables d'orientation...
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